Après le soleil présenté le mois dernier, voici le ciel bleu (si, si, ça existe encore!). Et pas n'importe lequel : bleu du paradis s'il vous plaît ! Car c'est avec cette couleur incroyablement intense que
Lithodora diffusa 'Heavenly Blue' (également trouvé sous les appelations
Lithospermum diffusum, lithodore, grémil) revient chaque année fleurir nos mois de mai.
Voyez vous-même :
Le sujet n'est pas très haut, 15 cm tout au plus, mais qu'importe, il s'étale généreusement en larges coussins aux tiges très ramifiées, littéralement recouvert de ses fleurs magiques d'un bon centimètre de diamètre, comme ceci :
Il s'agit en fait d'un arbrisseau nain à port prostré de la famille des
Boraginaceae, doté d'un feuillage elliptique persistant vert foncé au revers plus argenté, plus ou moins vernissé, recouvert de poils, râpeux au toucher comme une langue de chat.
Il trouve son origine dans le bassin méditerranéen (Alpes, Pyrénées, Afrique du nord) où il pousse jusqu'à 1 200 mètres d 'altitude, mais se trouvera tout de même à l'aise dans les jardins plus septentrionaux, pourvu qu'on lui offre les conditions de culture qu'il affectionne, c'est à dire :
- Une exposition chaude et plein soleil : en effet, mes essais à l'ombre, à proximité de grandes plantes trop envahissantes, n'ont pas été concluantes : pousse lente, feuillage taché, plant noirâtre,
alors qu'au soleil il reste vigoureux avec un feuillage sain.
- Un sol léger bien drainé : il supporte certes les sols argileux mais gagnera a être positionné en hauteur parmi les roches, dans une terre caillouteuse ou amendée de sable. D'ailleurs son nom de genre témoigne de son affection pour la pierraille ( du grec lithos = pierre).
- Un arrosage occasionnel : une grande sécheresse a en effet tendance à recroqueviller ses feuilles et à faire sécher quelques tiges. Mais il est quand-même costaud grâce à ses longues racines qui puisent l'humidité dans les profondeurs du sol et l'aideront à survivre si nécessaire.
- un sol neutre : on lit parfois que cette plante aime les sols acides et qu'elle pousse dans la nature parmi les bruyères ou près des forêts de pins. Mes deux expériences de culture en terre de bruyère et en deux lieux différents, n'ont toutefois pas été couronnées de succès : les pieds ont très vite séché après la floraison, comme brûlés par un feu de broussailles. Hasard ou pas ? En revanche mes cultures en sol neutre, voire plutôt calcaire, n'ont jamais posé de problème.
Côté rusticité, pas de souci : il supporte le froid. Le plant présenté à survécu, encore peu développé, à la grosse période de gel de février 2012 (avec toutefois un petit toit transparent, au cas où...). Il est ressorti de cette épreuve vivant, mais plutôt déshydraté.
Sa culture ne pose pas plus de problème que cela. Je le retaille légèrement après floraison pour lui garder un port compact et le laisse vivre sa vie, en association avec des voisines aux couleurs plus discrètes, dans les tons bleus, mauves ou blancs (
Iris pumila, Teucrium chamaedrys, Ptilotrichum spinosum blanc par exemple), ou avec des feuilles de
Sempervivum bien lisses pour le contraste des textures.
Alors quand on aime, on ne compte pas, et l'envie prend souvent de le bouturer. Et ça marche !
Pour cela, je prélève en général une extrémité de branche de 3 à 4 cm de longueur à partir du mois d'août, que je plante dans un petit pot avec du terreau et beaucoup de sable, le tout maintenu humide et à l'ombre dans un coin abrité du jardin. Si le rameau reste vert plus de 15 jours, c'est gagné, même si les signes de reprise se manifestent bien plus tard.
Voici par exemple une bouture faite mi-septembre 2012, qui va se développer cette année et pourra, après un rempotage, être mise en place au printemps 2014.
Oui, bien sûr il faut de la patience, mais n'est-ce pas la qualité primordiale du jardinier ?
Et même si la place manque dans la rocaille, il sera possible de cultiver cette plante en pot ou sur muret.
Voila donc une petite pensionnaire que je vous recommande pour sa beauté et son bon caractère, et qui a de surcroît le bon goût de fleurir sans défaillance plus longtemps que la moyenne (au moins un mois et demi entre mai et juin chez moi, quelles que soient les conditions météo).