Enfin, le soleil est revenu, dans le ciel (un peu) et dans la rocaille (beaucoup), grâce à ce joli
Asteraceae jaune vif, du cœur à la pointe des ligules, voisin de l'
Arnica montana.
Car c'est bien en avril, et jusqu'à mi-mai -sous nos latitudes- que ce doronic du Caucase nain déploie tout son charme au milieu des bulbeuses au faîte de leur gloire : narcisses, tulipes,
Chinodoxa, et autres
Muscari.Ses gros capitules de 5 centimètres de diamètre, inattendus en cette saison, se détachent sur un feuillage vert clair en forme de cœur, comme le montre cette image :
Cette variété est assez basse, trônant à trente-quarante centimètres du sol, avec un développement en largeur modéré. C'est donc une candidate idéale pour les jardins déjà bien encombrés, qui provient, comme son nom d'espèce l'indique, du Caucase et plus généralement du sud-est de l'Europe et de l'Asie-mineure.
Lorsque sa floraison printanière fait long feu- ce qui arrive parfois- il se rattrape en montrant ses fleurs à l'automne. Car il est vrai que c'est un sujet un peu capricieux, qui nécessite quelques attentions pour renaître régulièrement de ses cendres. Je possède cette plante depuis huit ans, et malgré tout, elle est toujours là. Certains printemps, elle démarre bien, développe un joli feuillage et de belles fleurs, puis s'affaiblit, végète sous les grosses chaleurs, pour s'amenuiser et noircir à l'automne
. D'autres fois, à l'inverse, les pluies de fin d'été la revigorent, son feuillage reste bien présent l'hiver et la floraison du printemps suivant est magnifique
.
Il ne me semble pas que ces phases soient cycliques et régulières. Cela dépendrait plutôt du temps qu'il fait, de la chaleur et de l'humidité. Car sa grande ennemie, c'est l'eau stagnante du sol à la mauvaise saison et les pluies en trop grandes quantités. Son feuillage peut alors prendre un aspect marron « caoutchouteux », puis la souche pourrir.
Pour y remédier mieux vaut l'installer en hauteur, dans un sol léger et drainant, parmi les roches, avec si nécessaire une protection contre les pluies d'hiver (ce que je n'ai d'ailleurs pas fait cette année, et pourtant il est beau...).
Pour le fortifier ou le sauver, je lui fais suivre de temps en temps un stage de remise en forme en pot, avec un terreau basique du commerce, dans un coin abrité du jardin. Il ne tarde généralement pas à s'étoffer et redevenir vigoureux, ce qui lui permet de retrouver sa place en quelques mois.
Pour mettre toutes les chances de son côté, mieux vaut l'installer au soleil, dans un sol pas trop desséchant, voire à mi-ombre pour lui éviter les rayons trop brûlants de l'été.
Si on peut le préserver de l'humidité hivernale, il montrera tout son potentiel (selon mes observations) : rustique à -15°, sans ravageurs, insensible au calcaire.
Enfin, pour la petite histoire, sachez que cette espèce est parfois appelée « herbe à la panthère » chez nous et « leopard's bane » dans les pays anglo-saxons.
Peut-être avez-vous déjà installé ce doronic chez vous, et dans ce cas, j'ai la certitude que vous ne le regrettez pas...