Portrait du mois : Euphorbia polychroma

Je vous propose -si vous en êtes d'accord- de reprendre la série des portraits du mois.

En ce radieux mois d'avril, je vais vous parler d'un incontournable rayon de soleil : Euphorbia polychroma, que l'on trouve également nommée Euphorbia epithymoides, originaire d'Asie mineure.

Vous l'aurez deviné, cette plante appartient à la famille des ... Euphorbiacées.

Ce n'est certes pas une miniature (environ 30 cm de hauteur et autant de largeur), mais pour qui souhaite une rocaille avant tout décorative, elle sait rendre de grands services.

Sans plus attendre, la voici (specimen cultivé depuis 8 ans) :














De mon point de vue, ses deux atouts majeurs sont, en ce moment :

- Sa couleur tout d'abord : les fleurs proprement dites sont petites mais se regroupent au centre de bractées d'un vert-jaune fluo, acidulé à souhait. Un vrai coup de stabilo au fond du jardin pendant un mois et demi !
- sa silhouette ensuite : son feuillage sur tiges robustes forme un dôme parfait, comme une sorte de pelote d'épingles qui prend du volume au fil des jours à la sortie du repos hivernal, jusqu'à former une boule dense, régulière et remarquablement étudiée pour capter toute la lumière possible. D'ailleurs nos amis anglo-saxons la nomment affectueusement "Cushion" ou "Cushion Spurge".

Et, cerise sur le gâteau, l'automne pare ce feuillage de nuances jaunes, roses, rouges et brunes du plus bel effet. Je glisserai une photo dans ce post le moment venu pour confirmer le souvenir que j'en garde. Ce n'est donc pas pour rien qu'on la prétend polychrome !

Vous imaginez peut-être qu'elle requiert des soins attentifs pour donner le meilleur d'elle-même ? Et bien pas du tout ! Cette vivace au feuillage caduc est bien rustique au froid (pas de protection particulière en hiver chez moi). Par ailleurs, un sol ordinaire, bien drainé, même sec fera l'affaire. Pour ma part, je ne l'arrose jamais. De plus, elle accepte le soleil comme la mi-ombre.

Mais attention, prudence !!! La belle est toxique en toutes ses parties ; Ses tiges renferment un latex blanc qui contient de l'euphorbone. Certains disent qu'il faut cultiver à proximité Aeonium lindleyi ou Senecio anteuphorbium dont la sève, par contact, joue le rôle d'antidote. Ses graines ont elles-mêmes de fortes propriétés purgatives qui étaient autrefois utilisées comme remède ...

Si vous ne mangez pas vos graines , vous pourrez les semer au printemps pour multiplier la plante. Mais vous pourrez également diviser la touffe en début de saison ou bouturer les tiges après la floraison jusqu'en fin d'été.

Pour le coup d'oeil, je l'associe avec bonheur avec de belles touffes colorées qui rivalisent d'éclat à la même période : Aubrieta violet, Phlox subulata blanc, tulipes diverses.

Voila encore une pensionnaire toute simple (trop simple ?) qui me paraît bien symboliser la force et la lumière du printemps.

Qu'en dites-vous ?

Pollen, je suis extrêmement content que tu ne nous aies pas oubliés, et je suis ravi que tu reprennes ces portraits de plantes, toujours aussi agréables à lire et instructifs. En fait, c'est un véritable article, et n'hésite pas à le proposer à la rédaction de la SAJA

Tout à fait d’accord avec toi. C’est une bien belle plante qui ne fait pas son âge. Pas trop de semis spontanés ?

Et comme Bio, c’est avec beaucoup de plaisir que je retrouve tes billets.

Merci pour vos témoignages d'enthousiasme

Et bien non, Acantho, je n'ai pas de semis spontanés... Contrairement à Euphorbia myrsinites dont les capsules explosent à maturité et donnent naissance très facilement à beaucoup de bb ...

Tu lis dans mes pensées. C’est exactement à cette euphorbe que je pensais….

Chez moi, des plantes comme Euphorbia robbiae par ex. ne font pas non plus de semis spontanés, c'est donc apparemment une caractéristique d'espèce et non de genre...

J'ai toujours cru qu'elle était un peu tape-à-l'oeil. Mais depuis que je cultive E. cyparissias, je suis réconcilié. Un agréable substitut, plus hâtif, à l'Alchemilla mollis. Malheureusement, E. cyparissias est, elle, un peu trop envahissante, plutôt par ses rhizomes.

Bizarre, mon E. amygdaloides (qui n'est pas robbiae mais la version pourpre) se ressème et donne des bébés fidèles (pourpres aussi), tout comme E. dulcis 'Chameleon' donne également des bébés fidèles.