Comment cultiver Ramonda myconi ?

Je profite de ces glaciales journées d'hiver pour réfléchir aux nouveaux sujets que ma rocaille ( malheureusement déjà très encombrée) pourrait accueillir. Il est en un qui me fait de l’œil depuis longtemps   et que j'aimerais bien essayer... Mais je crains que cela ne reste un rêve, car mes conditions de culture semblent bien éloignées de ce qui lui plaît...

Il s'agit de Ramonda myconi.

Si j'en crois tout ce que j'ai pu lire, cette plante aime l'ombre (voire la mi-ombre), une exposition préférentiellement au nord, à l'abri du vent, dans un sol riche, extrêmement bien drainé mais restant néanmoins frais en toute saison, avec un air toujours un peu humide également ; sur les photos on la voit perchée sur des parois rocheuses, poussant dans des fissures ou des petites poches de terre entre des rochers, dans un environnement très minéral .
J'ai crû également comprendre que les limaces l'adoraient....

Revenons à la réalité : au mieux, je peux l'installer au pied d'un muret exposé à l'est, qui procure de l'ombre en été à partir de 15 h ; ou bien dans l'ombre légère (le matin) d'un petit poirier qui se trouve à proximité. Dans tous les cas, le sol est ordinaire, un peu lourd (je peux l'amender avec du terreau ou un peu de compost, du sable, et mettre quelques pierres au fond du trou de plantation). L'emplacement que je lui réserve n'est pas particulièrement en hauteur par rapport au niveau du gazon, et je n'ai pas de grosses roches ou de fissures à lui offrir. Je ne doute pas qu'elle va bien se comporter au  début du printemps mais dès qu'il fera chaud, que se passera-t-il ? Comment peut-elle passer juin-juillet-août à basse altitude hors de ses Pyrénées natales, lorsqu'il fait chaud, voire caniculaire, avec certains moments de la journée au soleil, un air sec et des pluies rares ? Bien sûr je peux l'arroser mais au risque de trop mouiller le sol en croyant bien faire... Bien sûr, je peux également la cultiver en pot pour la "piloter à vue". Mais des pots, j'en ai déjà tant...Et comment risque-telle de se comporter l'hiver ou la terre reste toujours humide ? Une petite protection contre la pluie suffira t-elle?

Alors, qu'en pensez-vous? cette petite merveille échappée d'un lointain temps où les plantes tropicales poussaient dans nos contrées, pourrait-elle être compatible avec mes conditions de culture ? Vous la connaissez sans doute bien mieux que moi ; Si la réponse est négative, n'hésitez pas à me le dire; Vous lui éviterez bien des souffrances et un mort prématurée.

elle est très résistante !
chez moi elle survit depuis 4 ans, résiste aux hivers humides, mais ne se développe pas beaucoup. les feuilles du tour ont tendance à sécher en été, donc elle n'est jamais bien grosse. je devrais lui trouver un endroit mieux , mais j'ignore si elle appréciera la transplantation.  Elle est simplement plantée dans ma terre très compacte, à l'ombre sous les  cannes retombantes des Fargesia, à raz de terre. j'avais pas fait beaucoup d'efforts pour la plantation. elle est arrivée  chez moi par hasard à la suite d'une Fap à côté de chez moi, j'étais pas encore affiliée à la saja, pas très connaisseuse en rocaille.

je l'ai  également rencontrée en Espagne, en dessous des Pyrénées. et donc je pense qu'elle supporte la chaleur. c'était dans  un petit canyon à 40-50 °C autour d'une rivière.  elle était sur le versant ombragée, mais il faisait chaud quand même     .La falaise remplie de plantes était remarquable. la roche était une sorte de calcaire.

je possède plusieurs pieds de Ramonda surement depuis plus de 30 ans , elle ne pose aucun problème et sa résistance à la sécheresse est extraordinaire , en période de grosses chaleur elle se ratatine sur elle même ( Haberlea rhodopensis parait dans ces conditions complètement morte et revit à la moindre ondée ) mais ce remet très bien lorsque les conditions s'améliorent . Pour bien prospérer elle apprécie une plantation le plus verticale possible qui permet une meilleurs évacuation des eaux de pluie  , un emplacement ombragé et je ne lui ai trouvé aucune préférence pour la nature du terrain . C'est une plante solide qui en a vu d'autres depuis l'époque du tertiaire !

Très instructif échange ! Et quelle photo Véro !

Chez moi aussi elle résiste sans trop de problème dans une partie de la rocaille exposée nord ouest.
Elle est tout simplement dans ma terre de jardin mais quasi à la verticale calée entre deux "rocher".
Le seul entretien consiste à les débarrasser du surplus de mousse.


Au premier plan Ramonda myconi (toute jeune), puis Haberlea rhodopensis, de nouveau R. myconi et R. nathaliae

Et en cas de sécheresse prolongée il n'y a pas trop de soucis à se faire je pense car son comportement et alors assez similaire à celui de l'Haberlea, quoique moins impressionnant. Pour donner une petite idée du phénomène voir le petit avant après que j'avais posté sur un autre forum. Je n'ai plus les photos je mets donc le lien. http://fjpower.forumgratuit.org/t5865-haberlea-rhodopensis?highlight=haberlea

max62 a écrit:

Au premier plan Ramonda myconi (toute jeune), puis Haberlea rhodopensis, de nouveau R. myconi et R. nathaliae

Chez moi, Ramonda nathaliae est un petit plus compliqué à garder en culture que R. myconi ou Haberlea rhodopensis qui sont, effectivement, extrêmement tolérantes.

Qu'est ce qui rend R. nathaliae plus difficile à garder pour toi ?

Je vous remercie tous pour ce partage d'expérience. Cette plante est finalement moins fragile qu'elle en a l'air (tout au moins R. myconi)... Je sens que mon rêve ne va pas tarder à devenir réalité alors !! Vous ne la protégez même pas de la pluie l'hiver ?

En fait, je n’ai pas une grande expérience avec cette Ramonda. Ce que je peux dire, c’est qu’avec des conditions de cultures à peu près identiques à R. myconi, mes plantes ne se sont pas aussi bien développées. (Ramonda nathaliae est toutefois bien plus petite) Cultivées à l’ombre dans une auge profonde, drainage pas tiptop, pas de protections.

En septembre 2015, j’ai récupéré 4 rosettes racinées et je les ai transplantées en pots car je voulais refaire mes auges. J’ai fait exactement la même chose avec une touffe d’ Haberlea rhodopensis.
Avec des conditions de culture rigoureusement identiques, les Haberlea ont bien passé l’hiver dans leurs pots à l’extérieur sous abri, les Ramonda nathaliae, pas du tout. (Je crois que le système racinaire était quand même moins vigoureux) Du coup, elles ont péri dans l’aventure

Et puis, lorsque l’on consulte l’encyclopédie des plantes de l’AGS, il y est écrit qu’il vaut mieux cultiver cette petite Ramonda nathaliae en serre alpine. J’en déduis que sa survie en rocaille extérieure peut poser problèmes. Maintenant, ça ne veut pas dire que c’est impossible.  

Pollen a écrit:

Je vous remercie tous pour ce partage d'expérience. Cette plante est finalement moins fragile qu'elle en a l'air (tout au moins R. myconi)... Je sens que mon rêve ne va pas tarder à devenir réalité alors !! Vous ne la protégez même pas de la pluie l'hiver ?

Si la plante est suffisamment plantées à la verticale (ou en biais) pour que l’eau ne stagne pas au cœur de la rosette, ce n’est pas la peine.

Pour susciter (ou confirmer) les envies de gesnériacées et de Ramonda en particulier voici une petite photo prise hier matin.

Bon ce n'est pas myconi qui n'est pas encore fleurie mais ce post manquait un peu de fleur .

Ramonda nathaliae et la fameuse plantation verticale.

c'est beau. est-ce que tu arroses en été, max ?

Je l'arrose un peu.

Tout d'abord indirectement en arrosant les pots se situant sur le dessus de la rocaille quand il fait sec assez longtemps (en général plus de 2/3 semaines sans pluie). L'eau en surplus ruisselle en effet sur la zone ou se trouve les gesnériacées.

Et exceptionnellement directement lorsqu'elles font la tête (ou plutôt que les saxi juste au dessus font la tête)