Rhaaaaa, les
Erodium ……. je dois en posséder plus de 2 douzaines de (soit disant) différents, et je n’ai toujours pas écrit de post sur ce genre, ….. c’est que je ne m’y retrouve plus.
Mais je me suis penché sur ton
Erodium, Thublier,
même si sans l’aide de photos, c’est toujours difficile de bien identifier une plante. Ta description est tellement bien faite qu’on peut trouver des pistes.
On pourrait, comme tu l’as écrit, supposer qu’il s’agit d’un
E. pelargoniiflorum (non
E. pelargonifolium qui est un lapsus largement répandu)
La hauteur, 20 cm, convient parfaitement, pour le reste …..même s’il y a beaucoup de similitudes, …..
je ne sais pas trop.
Voici pourquoi j’hésite. Il y a un autre
Erodium qui ressemble beaucoup à
E. pelargoniiflorum, c’est
E. trifolium. Dans la classification, ils sont tous les 2 dans le sous-genre
Barbata section
Malacoidea series
Trifolia. (Prof. Guittonneau)
Ils se ressemblent tellement, qu’il y aurait souvent confusion des espèces chez les pépiniéristes et dans certaines revues botaniques. Sans parler de l’Internet. La confusion consiste à présenter des
E. trifolium pour des
E. pelargoniiflorum.
Quelques indices.
Les marques, relativement grandes, sur les 2 pétales sup. d’
E. pelargoniiflorum devraient être composées de 3-couleurs. Blanc-pourpre et rose avec des veines roses ou pourpres. Rien de bien évident en consultant les images sur Internet………Et quid des éventuelles différentes de nuances possibles ?….. La couleur des tiges devrait être plutôt noirâtre. Et il faut savoir que la présence des poils sur les feuilles n’est pas un caractère significatif pour l’identification d’
E. pelargoniiflorum.En comparaison, sur
E. trifolium, les marques sur les 2 pétales supérieurs sont unicolore veinés de rose ou de pourpre, les tiges sont plutôt vert clair ou blanchâtres, les feuilles sont toujours pileuses.
On ne peut pas les différencier avec la forme des limbes, le nombre de fleurs, les étamines……
Ça fait un peu mince pour avoir des certitudes. Surtout avec les couleurs.
En fait, c’est par leur méricarpe (le fruit) qu’on les différencie. Et à la condition d’utiliser une bonne loupe ou de faire des macro photos. Bon ! J’me lance.
Sur
E. pelargoniiflorum, la fovéole (dépression au sommet du méricarpe) est étroite, profonde, et possède des poils non glanduleux.
Sur
E. trifolium, cette fovéole est large, elle est marquée par un pli, et en plus, possède des glandes sphériques.
Voici une photo d’une graine d’
E. trifolium.
Si on se rapproche un peu, on distingue la fovéole, bien large et bien délimitée. A l’intérieur on aperçoit les glandes bien rondes.
Pour la petite histoire, cette graine provient d’un
Erodium que j’ai ramené de St. de Beauregard en 2006 et qui était identifié comme étant
E. pelargoniiflorum. C’est donc un faux !
Je l’ai même présenté sur le forum, …. ici ;
https://plantes-passion.forumactif.fr/les-plantes-de-rocaille-f17/quelques-miniatures-t1791-15.htm (je vais rectifier cette erreur)
Encore 2 petits trucs.
E. pelargoniiflorum et
E. trifolium sont des espèces totalement inter-stériles. Pas de risque d’hybridation, donc.
Par contre,
E. trifolium possède 2 variétés. l’espèce type et la var.
montanum, endémique de Tunisie. Et ces 2 variétés s’hybrident entre elles à qui mieux mieux dans les jardins.
Bon ! Bennnn …
Thublier, j’espère que ce post ne t’a pas trop embrouillé l’esprit…… et que tu possèdes une bonne loupe.
Pour tes photos, on peut toujours essayer de t’aider, si tu nous dis quelle est la nature de tes soucis.