Mettez des euphorbes dans vos rocailles.

Peut être que l’un des freins à réalisation de rocailles est lié à la durée de floraison des plantes que l’on y introduit. C’est que là bas, dans leur montagne, ces plantes sont obsédées pour survivre, et plus vite les graines seront dispersées ; plus vite le boulot sera accompli.

Alors, il faut varier les genres, les époques de floraison, et introduire des végétaux dont le feuillage suffit à lui même.

Je pense que Euphorbia myrsinites fait partie de ceux là. Résistance au froid inébranlable, (ça change de ses cousines des serres). Floraison jaune verdâtre en extrémité des branches suffisamment discrète pour que je ne la vois que rarement. 15 à 20 cm de hauteur si exposée au soleil, terre quelconque. Se ressème souvent mais n’est pas du tout envahissante.



L’espèce présentée à pas mal d’années derrière elle, environ 30 cm de diamètre, on voit au centre de la touffe les prochaines branches qui vont « exploser » au printemps.

Elle a la réputation d'être envahissante, c'est peut-être pour cela qu'elle est peu présente dans les rocailles.

chez moi elle se ressème effectivement toute seule, mais pas à l'excès et elle est facile à juguler.

A un jour près, c'est le jour des morts, alors je vais vous raconter une petite histoire. Le gravier de ma rocaille à oncocyclus m'a été donné par un ami de mon père qui est marbrier funéraire. En m'apportant le gravier, il a remarqué ces euphorbes et leur joli feuillage bleu gris argenté et m'a dit, viens, il faut que je t'emmène à un endroit où il y en a beaucoup, et je crois que c'est une plante proche. Il m'a emmené... dans le cimetière d'un village à côté du mien, et j'ai découvert Euphorbia myrsinites poussant entre les tombes et sur le mur de pierre du cimetière : c'était très beau, et pour moi le cimetière idéal est finalement un grand jardin. Dommage donc qu'il n'y ait pas plus de plantes en terre dans les cimetières.

Pour la petite histoire, on pense que c'est grâce à la mode de fleurir avec des plantes vivaces les cimetières que des sternbergias et qu' Iris albicans se sont répandus à la suite des musulmans en Méditerranée du sud : on pense qu'Iris albicans est originaire du Yémen, et la plante que j'ai chez moi a été collecté sur un côteau à Malaga...

… passionnant …..

Et je confirme pour la facilité de contenir ces plantes. Il y a des semis spontanés, bien sûr, pas en masse, et sont très facile à extraire.

Il y a pire.

En continuation de mon idée sur les "jardins-cimetière", il y a dans "Le Chasseur Français" de ce mois-ci un court article qui va dans le même sens, et explique d'au Danemark notamment, les jardins cimetirèes sont nombreux, avec juste une plaque verticale pour les inscriptions : rien à voir avec nos gros monuments ; ils expliquent juste que nous pourrions nous, Français, être choqués par le fait que l'été des étudiantes viennent bronzer sur les pelouses du cimetière .

Ils expliquent aussi qu'à la Réunion, les tombes continuent à être de simples monticules de terre, et que là bas, la Toussaint correspond au début de l'été, donc très fleurie

Le petit cimetière sévrien est très beau.
D'abord, il est dans les bois, ensuite, ses allées sont bordées d'Ifs, couverts de boules rouges en fin d'été et en automne et à chaque intersection d'allées, il y a un massif de roses. Les tombes elles-mêmes sont souvent fleuries avec des plantes vivaces pas exigeantes et de petits conifères. Lorsque l'on monte là-haut en dehors des périodes "d'affluence", c'est un lieu très calme, empreint de charme, de poésie nostalgique, dont le silence est juste entrecoupé de joyeux gazouilis d'oiseaux et du bruit du vent dans les ramures des arbres.