Et voici mon
Pelargonium mutans à moi!
Il a 1 an !
Il faut remercier Piet Vorster de l’avoir sorti de la masse des
P. alchemilloides ou de son anonymat d’avec
P. grandiflorum dans lesquels il était souvent confondu.
Il me faut aussi remercier Dame nature et M’dame malchance
pour n’avoir permis qu’à une seule graine (ex. Silverhill) sur les 10 semées d’avoir germé.
Dans les années 90, Piet a participé au grand ménage dans le genre Pelargonium, et avec l’approbation de son copain le Dr. Gibby, il affubla le pélargo que je présente de l’épithète « mutans ». Quelle mouche les a donc piqué pour traiter ce pélargonium à l’aspect ébouriffé de mutant ?
Serait à cause de son origine ? Pas du tout ! Faut dire que ce n’est pas très glorieux pour les découvreurs de plantes
puisque ce pélargonium a été d’abord trouvé dans un jardin hollandais. Bien sûr, tous les botanistes pensaient qu’il s’agissait là d’un hybride.
Puis a force de recherches on le (re) découvrit en 1987 dans le Nord du Kwazulu-Natal, au royaume des Zoulous. Là où il pleut
….. en été.
Revenons au mutant. L’origine de ce nom aurait bien pu être choisi à cause de la façon qu’il a de se développer. Ce n’est pas banal. Au départ, des branches partent du tronc principal. Au bout de quelques centimètres de croissance, la branche se fait une pause. Elle en profite pour se faire quelques bractées, 2 feuilles et une hampe florale. On appelle ça aussi un nœud. Satisfaite d’elle, la branche continue de grandir de quelques centimètres, pas beaucoup, et elle se refait une nouvelle pause. Et c’est reparti pour des bractées, 2 feuilles et une hampe florale. Et ça donne ce sac de nœuds !
Bon, jusque là, y a pas de quoi fouetter un chat. Oui mais, c’est que la branche, si on ne l’arrête pas avant, elle va faire ses
2,5 mètres de long à la fin de la saison ! Et des branches, y en a pas qu’une.
Mais ce n’est pas pour cette raison qu’il est qualifié de mutant.
Pas plus que pour la présence de cellules excrétrices présentes sur les feuilles et qui, le soir venu, embaument leur environnement pour peu qu’on les effleure.
Ce n’est pas non plus à cause des feuilles qui peuvent être uniformément vertes ou zonées.
Non, l’origine de l’épithète « mutans » pour ce pélargonium vient de ses fleurs.
Pas évident, j’en conviens. C’est que ce pélargonium ne sait pas ce qu’il veut, tantôt les fleurs sont composées de 5 pétales, tantôt, il n’y en que 4.
Alors, à chaque nouvelle floraison, je compte. Tous les jours, je compte, 1-2-3-4-5, … 1-2-3-4-5, …….et toujours pas de fleurs à 4 pétales. 1-2-3-4-5 ! ….Qui après cela peut encore penser que la botanique ne mène à rien. …1-2-3-4-5 !
Ah, j’oubliais, faut pas l’exposer en plein soleil, il pourrait faire une jaunisse. Dans son biotope il pousse bien planqué dans les arbustes qui l’entourent, profitant de leur ombre partielle.
En tout cas, dans ma serre, il a l’air de vouloir rester sage. C’est peut être lié à la présence du sécateur que je laisse bien en vue,
je crois plutôt que la culture en pot calme beaucoup ses ardeurs.
L’histoire est finie ? Pas du tout !
Il existe un faux !
Un faux mutant, ben oui !
Et je viens de le trouver. Je comprends mieux pourquoi sur Internet j’étais tombé sur un article qualifiant ce pélargo de « pélargonium bonsaï ».
J’espère que je n’aurais pas d’ennuis en écrivant que je viens d’acquérir un faux. Mais c’était trop tentant. Le pépiniériste m’a bien assuré que c’était un pélargo certifié d’origine, que sa forme était liée à son âge. Facile !
Mais il a du sang, pardon, de la sève du
P. mutans qui coule dans ses branches, ce « P. bonsaï ». Il est d’ailleurs établi que
P. mutans affectionne tout particulièrement la proximité des
P. zonale. Et ça donne plein de petits rejetons.
En voici un.
Et puis,
… y a pas de doute, 1-2-3-4 ….., hummm, … 1-2-3-4-5, ….non, pas de doutes, … les ombelles sont composées de fleurs à 5 et à 4 pétales.
Un faux plus vrai que le vrai !
oui, mais alors, lequel est le vrai ? .
Ça y est, voilà que ça me reprends.
Et vous avez remarqué au passage, les astuces qu’emploient les fleurs pour forcer la pollinisation croisée ? C’est peut être pour cette raison que la floraison est si étalée dans le temps.