Et si je reprenais la présentation de mes pélargoniums botaniques.
Ca fait un bail que j'en suis au point mort.
et puis je change le format des photos.
Alors voici encore un pélargonium nain. Originaire du Centre et de l’Est de la province du Cap,
Pelargonium mollicomum fait partie de la section
Ligularia. Dans son biotope, on le décrit comme une espèce en forme de coussinet
! Bien sûr, ici, il n’est pas dans son biotope, mais j’ai franchement du mal à l’imaginer comme une androsace.
Néanmoins, le feuillage, persistant, non odorant mais très pileux, ne dépasse pas une dizaine de cm, et les fleurs blanc crémeux en émergent sur de courtes tiges qui culminent à une vingtaine de cm. Elles sont de courtes durées puisque je les ai ratées pour la photo. (foire aux plantules de Nancy oblige.
Ces sujets ont passés 3 ans en Lorraine, ça explique un peu le tronc dégarni.
Les fleurs possèdent une particularité qui réduit les risques d’hybridation. Elles sont cléistogames. Pas malades ni droguées,
non. Simplement, les étamines libèrent le pollen lorsque les fleurs sont en boutons. Comme des violettes. Et quand elles sont grandes ouvertes et que les pétales étalent toute leur beauté, Mesdames Messieurs les insectes, circulez, le boulot est terminé
! Je n’ai jamais constaté d’anomalies sur les fleurs de ce pélargonium, ….ou bien cette particularité est liée au caractère éphémère de la floraison…..je ne sais pas. Si quelqu’un peut me donner les raisons qui font qu’une fleur soit cléistogame …..
En tout cas, pour cette espèce, il s’agit d’une découverte assez récente, et peut être unique dans le genre Pélargonium. C’est bien la preuve que l’on est loin de tout savoir….(et c’est rassurant !)
J’en suis encore tout bouleversé.
Il s’est fait traiter de pélargonium du pauvre par une dame à la foire aux plantules de Nancy. Vous vous rendez compte ? Incroyables, ces nancéennes.
Pélargonium exibens est endémique à la région de Middleberg, dans la province du Mpumalanga, à l’Est de l’Afrique du Sud, qui est plus réputée pour ses safaris
que pour la répartition de cette espèce.
Reconnu comme espèce que seulement depuis 1986, ce pélargonium appartient à la section
Ligularia.
Ciconium.
Dans mes docs, il est écrit qu’il ne fait que 30 cm. mais dans ma serre il mesure pas loin de 45 cm.
Comme il se développe généralement que sur une seule tige, il ne sait pas ce qu’il risque. Les feuilles sont (très) légèrement odorantes.
Pélargonium longifolium est une espèce tubéreuse que l’on rencontre au Sud Ouest et au Sud de la province du Cap. Elle appartient à la section
Hoarea.
La plante qui ne dépasse guère les 20 cm en fleurs, a des feuilles pileuses, et, comme
P. campestre, elles ont tendance à disparaître pendant la floraison.
Sur des hampes d’environ 20 cm, ses fleurs ont comme particularité de se développer en ombelles parfaitement sphériques de 6 ou 7 cm de diamètre. Il peut y avoir jusqu’à 25, et le bord des leurs pétales est ondulé.
Apparemment, je n’aurai pas de graines cette année. Mais qu’est ce qu’ils font les papillons
? Il n’y a qu’eux qui puissent féconder ces fleurs. On ne peux même plus compter sur eux.
L’année prochaine, je mettrai les potées au milieu des lavandes.
Je ne sais pas s’il s’agit là d’une espèce rare, en tout cas ce pélargonium est très peu cultivé. Mais d’où vient il, ce
Pélargonium dolomiticum rattaché à la section
Ligularia.
Evidemment, ça se saurait s’il venait du Nord de l’Italie
. Non, hormis ma serre, on le trouve dans la région du Transvaal en Afrique du Sud. Il doit son nom à la dolomite présente sur les lieux de sa découverte. CQFD.
S’il est si peu cultivé, il ne doit s’en prendre qu’à lui même.
Une trentaine de cm. de hauteur, des feuilles qui ressemblent un peu à des fanes de carottes, des inflorescences avec des pseudo ombelles de 3 ou 5 fleurs qui ne dépassent pas les 2 cm., une floraison de courte durée…… Si c’est pas un handicap, tout çà !
J’espère que c’est une exclusivité P-P, voici une fleur.
Aucunes des fleurs de
Pélargonium dolomiticum trouvées par Google ne sont pas correctes. Celle que l’on voit ici est conforme à la description qu’en font les botanistes.
Les 2 pétales supérieurs peuvent être blancs ou rose pâle avec des veines rouges. On le distingue un peu sur la photo, les pétales sont recourbés en forme de griffe et ont tendance à s’enrouler dans leur longueur. Les pétales inférieurs sont plus courts et plus larges que les supérieurs. Mais ce n’est pas tout. Il n’y a que 2 pétales inférieurs. Cette espèce rejoint donc le clan très fermé des pélargoniums à 4 pétales.
Je ne voudrai pas conclure cette série sans présenter 3 autres pélargoniums que j’espère pouvoir montrer en fleurs, ………………un jour, …..peut être. Je crois que pour le moment, ils s’épuisent à faire des feuilles.
J’ai longuement hésité avant de présenter le premier d’entre eux. Je sais bien qu’il est utopique de penser que les plantes cultivées hors de leur biotope pourraient avoir un port identique dans nos jardins. Mais dans ce cas ! Et avec le temps en ce moment, ça empire, bref !
Pélargonium cotyledonis est endémique à l’île de Sainte-Hélène
(oui, oui, c’est bien la même) où il pousse sur les falaises rocheuses exposées aux embruns. Il appartient à la section
Isopetalum Sa hauteur ne dépassera pas une trentaine de cm., et, avec l’âge, plusieurs branches apparaîtront autour ou à coté de la tige principale. Ces branches auront un diamètre de 3 à 4 cm. et à leur extrémité, les feuilles formeront de ravissants petits parasols.
Les inflorescences se développeront au-dessus du feuillage, en ombelles de 4 à 16 fleurs d’un blanc immaculé. Ces fleurs sont originales, elles ont les pétales ronds, d’une symétrie parfaite, d’une taille absolument identique, ce qui a conduit certains botanistes aux 18 et 19e siècle à classer cette espèce dans le genre Géranium.
Chez lui, ses feuilles sont nettement, mais alors, très nettement plus petites.
« The Geraniaceae Group » a dénombré 2 formes différentes, peut être 3. Et il semble étonnant qu’au travers de ces formes, aucun botanistes ne se soient penchés sur ces variétés depuis Linné en 1767.
C.L. L’Héritier, qui rattache l’espèce au genre Pélargonium en 1789, décrit la 1er forme avec des feuilles brillantes virant au rouge avec l’âge.
W. Roxburgh décrit la seconde forme avec des feuilles pubescentes sur le dessus et recouvertes d’une feutrine blanche au-dessous, virant au jaune avec l’âge.
Ces 2 formes sont en culture, il en est pas de même pour la supposée troisième. Elle est uniquement connue par la description qu’en fait J.C. Melliss dans son livre en 1873 et par l’illustration de H.C. Andrews dans son deuxième volume de « Geraniums » en 1811. La différence principale avec les 2 premières formes tient à la couleur des tiges qui sont noirâtres. Mais,
……. cela pourrait aussi vouloir dire que ces formes ont été observées après les ravages d’un incendie.
Si quelqu’un se propose de m’emmener botaniser sur l’île de Sainte Hélène, je suis partant.
(il y a des hôtels à Jamestown……) Quoique….ce pélargonium est devenu rare sur l’île. On le considère comme étant une espèce en danger
et il fait l’objet de mesures conservatoires
dans de nombreux jardins botaniques, comme ceux de Brest et de Kew.
Dans les pélargoniums hors du commun, il y a
Pélargonium klinghardtense.
Quel nom ! Normal après tout puisque ce Pélargonium porte le nom des montagnes Klinghardt où il a été découvert en 1778 par Gordon et Paterson.
Puis, il a été « perdu de vue », et il a fallu attendre 144 ans pour que Knuth le retrouve et l’inscrive dans la section
Otidia en 1922.
On trouve
Pélargonium klinghardtense dans le désert de Namibie, dans la région de Rosh Pinah, et dans les dunes de sable près du delta de la rivière Orange, en Afrique du Sud.
Adulte, il culminera à une cinquantaine de cm. Les tiges sont succulentes, les feuilles sont succulentes……..
Les fleurs, sur de nombreuses inflorescences, seront blanches et les pétales seront minuscules, Et puis, il paraît que les graines ne demandent qu’une seule chose, germer !
Il est relativement difficile de le conserver longtemps, mais j’espère le voir fleurir un jour. Dans son biotope, sa pollinisation se ferait par le vent. Chez moi, j’ai le vent, mais pas le reste. Toujours pas de fleurs.
J’ai un autre problème avec lui. Il ne veut pas entrer en repos végétatif. Dès qu’il a perdu ses feuilles le voilà qu’il les renouvelle.
Ce doit être l’humidité ambiante. C’est pour cela que je le montre, des fois qu’il ne passe pas l’hiver.
Dans la série des «
je ne veux pas fleurir » j’ai aussi
Pélargonium gibbosum nommé ainsi à cause des nœuds qui grossissent sur ses branches. Je m’en suis procuré des graines juste parce que les fleurs sont jaunes.
Pas banal pour un pélargonium. Et puis, j’ai fait une enquête.
Cette espèce appartient à la section
Polyactium, et ne se trouve que sur la côte Ouest de la province du Cap, en Afrique du Sud. Les tiges succulentes sont gonflées aux nœuds et deviennent boisées plus tard. C’est ce qui lui a valu son nom commun, le pélargonium goutteux
. Les fleurs devraient être jaunes, un peu verdâtre et légèrement parfumées, que la nuit tombée.
Et sa grandeur ? Dans les ouvrages que j’ai consultés, personne ne veut se mouiller. Mes
Pélargonium gibbosum ne dépassent pas une quarantaine de cm., mais c’est parce qu’ils sont extrêmement fragiles.
A peine que l’on effleure les tiges, elles se cassent, comme du verre. La plante refait des branches, elles se cassent, et ça recommence etc., etc. etc.
Le tuteur est donc indispensable.
Dans la nature, ces plantes cherchent des arbustes qui vont les aider à grandir, en s’accrochant à leurs branches. Il est alors possible que dans le meilleur des cas, ces pélargoniums dépassent allègrement 1 m de hauteur.
Détails du décapité….qui surplombe
P. tongaense. Par contre celui-ci, il ne veut pas s’arrêter de fleurir.
On trouve sa trace en Europe dès 1697, dans des revues hollandaises. Avec les anglais, ils se sont enthousiasmés à la vue de cette espèce et ils ont cherché à créer de nouveaux hybrides
. (déjà à cette époque !!!) C’est ainsi que Robert Jenkinson a été très prolifique, il a créé des fleurs roses,
vert rosâtre,
brunes et jaunes,
d’autres jaunes… Son copain, Andrew, en a fait des illustrations en 1805. En 1822, Covill crée
Pélargonium x mutabile, avec les branches qui conservent leurs particularités, les fleurs sont pourpre clair à l’éclosion, puis virent au rose avant de devenir jaune vert en vieillissant, et toujours ce léger parfum, dès que le soleil s’est couché.
La recette ? C’est simple ! Prenez un
Pélargonium reniforme que vous croisez avec un
P. cortusaefolium, ça donne
P. x particeps, vous le croisez avec
P. gibbosum et c’est gagné. (si c’est pas scientifique, tout çà)
J’ai encore plusieurs pélargoniums en attente de présentation.
Certains d’entre eux sortent déjà de leur dormance. (ils ont du recevoir quelques gouttes d’eau, ou alors c’est l’humidité ambiante)
Bref je ne contrôle plus rien, mes plantes ont décidé de transformer ma serre en une jungle. Et que penser de tous ces « autochtones »
qui regardent à travers les vitrages. Qu’est que ce que j’envie tous ceux qui ont des plantes qui leur obéissent.
Quelques semaines de patience.
Les amateurs de rocailles se seront sans doute aperçu qu’il manque dans cette liste un pélargonium de Turquie, rustique sous nos climats si on le protège un peu des pluies hivernales. C’est
Pélargonium endlicherianum. Je le conserve dans un pot, bien sûr, et cette année il a décidé de bouder.
Pas de fleurs. Tant pis pour lui, pas de photos.
Y a t-il quelqu’un qui le possède et qui pourrait nous montrer sa magnifique floraison sur le forum ?