Arisaema en pot

Bonjour,
Je cultive un bon nombre d'Arisaema depuis quelques années. Mais manquant de place à l'ombre, j'ai dû me résigner à cultiver mes protégés en pot. Seulement, ce fut une catastrophe. Toutes les espèces japonaises et d'autres telles que thunbergii ont pourri.
J'utilise un mélange composé de terreau, perlite et vermiculite qui fonctionne bien pour les Amorpho. Pour des espèces telles que speciosum ou ciliatum, pas de souci.
Merci de votre aide.

Bonjour Arios,

On s'est parlés récemment à l'occasion de ma recherche d'Arisaema elephas.
J'ai cultivé cette année tous mes Arisaema en pots. J'utilise des pots très profonds genre pots à rosiers mais plus grands. Pour le substrat: 5cm de graviers de pouzzolane au fond puis un substrat composé d'un mélange de terreau de feuilles, de tourbe et de fibres de coco (ou de fines écorces de pin) et de fin graviers de pouzzolane. Je dépose les tubercules assez profondément (15cm) sur un lit de graviers ordinaires fins pour éviter la pourriture.
J'ai sorti presque tous les tubercules des pots et il n'y a pas de souci pour le moment. En fait comme pour beaucoup de ces plantes ou même de plantes à bulbes, le drainage est primordial de même qu'un substrat bien aéré. La perlite et la vermiculite que tu as utilisés retiennent trop l'humidité. Pour voir si ton mélange est bien drainé, tu arroses a l'arrosoir (sans pomme) et l'eau doit ressortir au fur et à mesure de l'arrosage. En fait ces plantes ont besoin d'un substrat frais sans qu'il soit humide et donc à l'ombre ou mi-ombre. Par contre tu peux cultiver A. candidissimum et flavum dans un endroit plus ensoleillé, ils apprécieront.
Dans la nature j'ai vu beaucoup de ces plantes en Chine au nord-ouest du Yunnan et elles poussaient la plupart du temps au pieds de vieilles souches d'arbres ou de fougères et d'autres poussaient entre des rochers.

Bonjour,

Je commence à avoir une petite expérience de culture de plantes diverses et variées dans une poterie qui parfois peut être de petite taille.

Les plantes respirent aussi avec les racines: le substrat doit être aéré,
Les plantes ont besoin d'eau: le substrat doit avoir une bonne rétention en eau,
Les racines ne doivent pas baigner dans l'eau, le substrat doit être drainant.

Ceci dit, commence alors la recherche des composants et de la granulométrie de ce substrat.

Après 25 ans de pratique, j'utilise surtout:
de l'akadama: terre japonaise, un peu chère mais nécessaire à la chimie du sol.
de la pouzzolane,
de la fibre de coco dessalée (c'est important!)
de l'écorce de pin compostée
de la zéolithe (pour les plantes aimant un sol alcalin)
de la kanuma (pour les plantes aimant les sols acides)
ET SUROUT PAS DE TERREAU!!!

Commencer par faire des mélanges à parts égales, faire évoluer les proportions en fonction de vos observations.

Pour les caractéristiques demandées au début la réponse est le choix de la granulométrie de votre substrat.
J'utilise deux tamis de maçon.
Un tamis n°4 (4 mailles au pouce), un n°3 pourrait aussi convenir, un morceau de grillage aux mailles carrées de 10mm doit aussi convenir.
Ce qui ne passe pas dans le tamis est réservé à la culture dans les gros containers.
Un tamis n°12 (12 mailles au pouce), tout ce qui passe à travers est jeté dans le jardin.
Voila notre substrat calibré et dépoussiéré.
Ce substrat ne contient pratiquement aucun nutriment, donc il va falloir s'en occuper. J'emploie plusieurs engrais afin que leurs actions se complètent.

Et la dernière action un peu compliquée, c'est l'arrosage.
J'utilise l'eau de pluie.
Et je n'arrose que si le dessus du sol a une couleur qui montre qu'il est un peu sec. Si le sol est humide, je n'arrose pas!
Et aucun arrosage automatique ne respectera bien ce critère surtout si on cultive des plantes qui ont des besoins en eau différents.

Dans les critères ci-dessus il y a sûrement la réponse à votre problème.
Bon courage et bonnes chance.

Merci de vos réponses. Ben candlin recommande également l'utilisation de grands pots en terre cuite pour limiter la condensation autour du substrat.
Je vais retenter l'expérience l'année prochaine en prenant en compte ces recommandations et en limitant le nombre d'espèces cette fois-ci.

Un regretté disparu:

merci pour l'extrême qualités de vos réponses !

Bonjour,
je découvre ce post avec pas mal de retard, mais mieux vaut tard que jamais.

Je cultive des Arisaema depuis plus de 20 années, surtout en pots, et je dois avouer en avoir vu de toutes les couleurs. Avec des pertes qui se comptent par milliers.
Je cultivais dans un terreau rempotage Pro, standard, mélangé à 50% à de l'argile expansé concassé, à l'abri de la pluie, donc avec une maitrise totale des apports d'eau. Malgré toutes mes précautions, certaines années, les pertes étaient très importantes. J'ai très vite compris que les excès d'eau était très souvent à l'origine de mes déboires. Paradoxalement j'avais introduit par mégarde quelques tubercules de ciliatum dans les berges de mon bassin. Les plantes y poussent bien, malgré que le substrat soit détrempé toutes l'année. De plus, un bon nombre d'espèces pousse dans des régions ou elles sont exposées aux moussons. Elle reçoivent donc de grandes quantités d'eau pendant leur période de croissance. L'eau joue donc un rôle primordial, mais pas uniquement. Ce sont des contacts avec Pascal Bruggeman, un Hollandais, spécialiste des Arisaema, qui m'a donné le déclic. C'est le manque d'air dans nos substrats qui est à l'origine de nos déboires. Il faut donc utiliser un mélange, qui même saturé d'eau, reste très aéré.
Cela fait maintenant 2 années que j'utilise avec succès un mélange de 1/4 d'argile expansé concassé 0/4mm + 1/4 d'écorce de Pin fine compostée + 1/4 de concassé 0/6mm et 1/4 de terreau de rempotage tourbeux. Et bien sur, un bon drainage au fond du pot. Encore un détail, il est préférable de cultiver à l'étroit, et de rempoter chaque année.
Les pots ne sont plus protégés de la pluie et malgré cela les pertes restent très raisonnables. Tout n'est pas encore parfait, surtout avec les espèces japonaises qui sont délicates, à mon sens, mais les résultats sont bons. Il faut probablement que j'affine la technique avec les espèces plus délicates.


Mon coin Arisaema, cette année

c'est superbe !
quelle espèce le dernier? et celui qui a des énormes feuilles dans le fond ?

tu ne les protèges pas de la pluie  l'hiver non plus?

mes plantes en pots ne passent pas l'hiver à l'extérieur.
Les plantes sont dépotées chaque automne, les tubercule nettoyés, lavés, puis séchés et stockés hors gel dans de la tourbe à peine humide. Les espèces qui démarrent tôt sans mise au réfrigérateur pour éviter qu'elles ne démarrent encore plus tôt. Au printemps, elles sont progressivement rempotées, dès que les tubercules redémarrent. C'est énormément de travail, ces derniers temps j'ai passé 4 jours à dépoter, nettoyer et laver les tubercules, et j'ai pas encore fini. Du coup je compte sacrément réduire ma collection d'Arisaema.

Les grandes plantes au fond sont Arisaema griffitii

Bonjour Cyp670,

Ta collection est très belle. Certains de mes arisaemes qui viennent de chez toi ont tous bien poussé, fleuri pour la plupart et même fait des "petits" pour certains d'entre eux et j'en ai acquis deux autres à la Foire aux plantules de la SAJA.
Je les cultive également en pots carrés de 13x13x19cm et ils se plaisent vraiment. Aucune perte! Je mets de la pouzzolane au fond des pots, puis un mélange écorces de pin fines, argile concassée ou pouzzolane fine et fibre de coco et tourbe. Il existe un mélange tout fait chez Canna fibre de coco/tourbe extra, je n'utilise plus que cela. Je mets aussi le tubercule sur un petit lit de graviers.

Je serais intéressé par Arisaema griffithii, si c'est possible, évidemment. De même j'avais loupé ton post sur les orchidées de Patagonie et je suis intéressé aussi s'il en reste bien entendu. Je t'envoie un email.

Amicalement

bonjour,
j'ai deux petits tubercules d' Arisaema flavum et candissimun que j'ai hivernés au sec dans la tourbe dans mon garage,
pour l'instant après inspection, ils sont beaux.. juste je ne suis plus sûre de l'endroit et de l'envers sur le tubercule.
quand dois-je les remettre en terre à votre avis pour une culture en pleine terre ? ils ne craignent pas les gelées tardives?

Chez moi l'unique Arisaema qui me reste démarre toujours très très tard, il ne sort de terre que vers mai !

c'est lequel qui te reste?
je préfèrerais les laisser en pleine terre toute l'année, mais je vais attendre de les multiplier pour faire mes expériences.
Mon A.flavum est sans doute tardif aussi: la première année, je l'ai laissé en pleine terre et j'ai scruté l'endroit où la nouvelle pousse devais sortir pendant des semaines, jusqu'à ce que je me dise qu'il avait pourri. Puis surprise! en septembre, j'ai retrouvé sa fructification.
résultat, j'ai des graines, mais toujours pas eu le plaisir de voir son inflorescence!

Bonjour Véro,

Tu peux laisser tes tubercules dans le jardin mais il faut pour cela respecter quelques conditions.
Pour Arisaema candidissimum:
- plantation dans un endroit à mi-ombre à mi-ensoleillé (pas de soleil direct), sous des arbres par exemple.
- profondeur de plantation: 20cm
- le trou de plantation doit faire au moins 30cm de profondeur et être rempli d'un mélange très draînant composé de graviers, mélange de tourbe et fibre de coco (voir la marque Canna) et de fines écorces de pin.
Penser à faire un trou de 20 à 25cm de diamètre car les tubercules de cette espèce deviennent larges (10cm et plus)

Pour Arisaema flavum:
- Plantation à exposition ensoleillée. Cette espèce est une des rares à pousser in natura dans les régions chaudes de la Chine et toujours en terrain découvert. Je l'ai photographié près de la boucle du Yangtse où poussait une flore de type méditérranéen.
- profondeur de plantation: 12cm (les tubercules sont beaucoup plus petits que ceux du précédent)
- Le mélange est le même.

Pour savoir quel est le haut et le bas: le haut c'est là où sont généralement visibles les petites pointes coniques des futures tiges. Le bas et notamment pour A. candidissimum est légèrement arrondi et lisse.
Voilà, voilà! Y plus qu'à!

Et si tu a vraiment des doutes, attend que les tubercules démarrent, et plante les à ce moment là.

J'ai de nombreuses espèces himalayennes en pleine terre. Je me contente de planter les tubercules profondément sur un épais lit de graviers et je n'ai presque pas de perte. Hormis A.ringens, je n'essaie pas avec les espèces japonaises.
Cette année, j'ai également tenté les Amorphophallus avec la même démarche, en pleine terre. Pour cette première tentative, je me suis contenté de A.konjac et A.bulbifer. si l'expérience est concluante, je pourrais en essayer d'autres.

En pleine terre, je cultive avec succès Arisaema candidissimum, franchetianum,fargesii, tryphillum, amurense, engleri, consanguineum, ciliatum et ringens.
J'ai essayé pas mal d'espèces japonaises, mais elles ont fini par disparaitre à plus ou moins long terme. La seule qui tienne vraiment est ringens et un hybride de engleri X sikokianum.

à terme, j’essaierais en extérieur toute l'année. d'autant que pour l'instant je n'ai que des espèce 'faciles'.
mais dans le nord, nous avons un hiver vraiment humide, avec des températures qui fluctuent énormément autour du zéro..
j'ai aussi semé A. flavum et A.frachetianum, j'ai plus qu à attendre.

j'ai semé mes graines en provenance de la SAJA. Mais c'est l'époque où il ne se passe pas grand-chose...
quoique ! j'ai un fil vert dans mon pot Erythronium, mais seulement 2 semaines après le semis, ça me semble douteux..
Et mes propres graines d'Eranthis hiemalis germent, en même temps que les bulbes adultes se développent.

En fait, je me rends compte que je suis à fond " Végéto-maniaque " et que là, je suis en manque !
vous faites quoi vous, en février ? (à part des crêpes?)

Vero nous dit:

En fait, je me rends compte que je suis à fond " Végéto-maniaque " et que là, je suis en manque !

Rassure toi, tu n'es pas la seule!

Je reste très occupé, même à cette saison.
Je fais de la poterie bien à l'abris.
Lorsqu'il fait bon sous la serre, je taille mes bonsaï, je rempote, je prépare le futur printemps, je nettoie toutes les plantes que je cultive en petits pots. Récemment j'ai rempoté tous mes rhodohypoxis qui commençaient à être à l'étroit dans leur petit pot, je suis bien avancé, aujourd'hui j'en ai trois fois plus!
J'ai aussi quelques fleurs d'hiver qui arrivent, les iphéions depuis quelques temps, les galanthus et autres heranthis mais ce n'est rien à côté de tout ce qui va arriver.....
Lorsqu'il fait froid, je fais du bureau, je me cultive...... et je rêve au printemps!

Pour ma part, j'ai nettoyé le massif des épimédiums, c'est-à-dire mettre du paillis et relever le niveau pour former une sorte de restanque.
Du coup je vérifie aussi tous les pots où il semble ne plus rien y avoir, par ex. des semis anciens non levés. Avec parfois des bonnes surprises à la clé...

pour les épimédiums, tu enlèves les vieilles feuilles ?
Chez moi elles sont encore toutes belles..

j'ai arraché quelques rhizomes qui fuyaient vers l'espèce voisine, mis du "paillis" (en fait compost mal décomposé) autour des touffes, ce qui les resserrent, mis des piquets d'acacia en long pour faire des niveaux, et diviser une espèce très peu prolifique. Après, une espèce avait encore les tiges sècles des inflorescences... Sinon, tu as raison, la majorité restent des plantes sublimes en cette saison.

Personnellement, je supprime toujours le feuillage des Epimedium, même s'il est encore beau, à la sortie de l'hiver. De cette façon, le nouveau feuillage, et la floraison, sont mis en valeur.

et puis, si on attends trop longtemps, les nouvelles pousses se mélangent avec les vielles, et on finit par faire un massacre!
il m'a déjà semblé par ex, chez les heuchères , que les plantes où on a enlever les vieilles feuilles deviennent vite plus belles.J'ai fait l'expérience avec deux heuhères l'une à côté de l'autre.
mais quand les feuilles sont encore belles, et qu'il n'y a pas grand chose d'autre dans le jardin..
d'habitude, j'ai plein de belles mousses vertes qui enjolivent le jardin en hiver, mais moins cette année ..

je vais essayer sur les plus forts cette technique de supprimer les feuilles anciennes...

Je n'avais encore jamais songé au nettoyage hivernal des Epimediums. A tenter donc.
Pour les Arisaema que je cultive en pleine terre j'ajouterai:
Costatum, griffithii, nepenthoides, tortuosum, utile, speciosum, propinquum, galeatum, intermedium.
Ici, les hivers sont froids et humides. Mais jusqu'ici, tout va bien. Il n'y a que conccinum que j'ai perdu en PT.