Pelargonium sidoides

Bonjour,

Pelargonium sidoides est présent comme un des plus rustiques des pélargonium d'Afrique du Sud. Silverhill Seeds (grainetier) l'affiche comme zone 6, c'est dire comme potentiellement rustique dans toute la France (Hte montagne exclue). Cela me parait surévalué comme la plupart des espèces de zone 7 ou 8, surtout pour celles ayant besoin de sec en hiver, mais cela signifie quand même une certaine résistance au froid. De fait, mon plant a déjà passé des hivers dehors et subis des froids assez nettement en dessous de zéro, d'ici tenir le -15. J'ai un pied en test dehors dans une banquette à cactus, sans eau en hiver, orient sud-est et il a passé l'hiver 2012-2013 sans encombre. La suite aux prochains hiver. En milieu naturel, l'espèce occupe presque toute la moitié est de l'Afrique du sud et peut se rencontrer jusqu'à plus de 2300 m d'altitude au Lesotho.

P. sidoides est une plante quasi acaule, à racines tubérisées. Après un hiver un peu plus froid, ou une sécheresse un peu plus marquée, il repart de dessous le sol de ses racines. On peut aussi faire des boutures de racines. De ces racines sont réalisés des extraits aux propriétés antibactérioloiques utilisés dans le traitement traditionnel des rhums, bronchites et diverses autres maladies. Les feuilles sont cordiformes, glauques, légèrement gaufrées au bout d'un long pétioles. Les fleurs sont chocolat, presque noires, assez petites, le pollen est blanc-jaunâtre. La tige florale est à croissance indéfinie (ou presque) et s'allonge au fur et à mesure de la floraison de petits bouquets de 5-7 fleurs en pseudo-ombelle. Certaines tiges florales ont dépassé 1 m de longueur. Comme ça part du sol, la tige est rampante et cela à meilleure allure en suspension.

Voilà une photo de la plante. Avec des fleurs noires sur fond d'ombre... et un magnifique support, j'avoue que ça n'a pas trop de gueule... mais le feuillage est beau  


Un gros plan de la fleur montrant la couleur vraiment très foncée.


Cette espèce est assez souvent commercialisée mais c'est presque tout le temps le cultivar "Burgundy" qui est probablement un hybride entre P. sidoides et P. reniforme, une espèce proche. D'après un document trouvé sur le net (mais que je ne retrouve plus), les 2 espèces ont des aires de répartition qui se chevauche et des clines existent. "Burgundy" peut donc soit être un hybride naturel issu de cette zone hybride soit un croisement. P. reniforme à les feuilles en forme de rein, des fleurs roses avec des marques sombres sur les pétales supérieurs et ne forme pas de rosette mais a des tiges (je n'ai que des semis pour l'instant, pas de fleur mais on voit que les feuilles sont portées par des tiges allongées).


"Burgundy" a des fleurs rouge bordeaux avec du pollen orange (ce qui est différent des 2 espèces parentes ...), des feuilles glauques, assez petites, plutôt réniforme. La racine est tuberisée, les feuilles sont portées par des tiges courtes. Les tiges florales sont plus dressées et courtes et semblent à croissance définie.


Un gros plan de la fleur montrant la couleur bourgogne, et un peu plus grande que sidoides.


Enfin, une photo montrant la différence entre les formes et tailles des feuilles : à gauche, "Burgundy", au milieu, sidoides, à droite, reniforme.


Pour finir, P. sidoides a longtemps été sans graines mais depuis quelques années , il fait des graines (meilleure forme ou présence de "Burgundy" à ses côtés, je ne sais pas). "Burgundy" est toujours stérile. Ceci m'amène à vous dire que j'ai pleins de petits semis issus de mon pieds de P. sidoides et qu'ils cherchent un abris pour l'hiver. Si vous êtes intéressés... (je ne les ai pas encore vus fleuris et ne peux pas dire à quel point la fleur est noire, en tout cas, ils ont l'aire d'être quasi acaule comme leur mère)

Je m'aperçois que j'ai oublié de parler de leur culture, c'est sûrement parce qu'il n'y pas grand chose à dire. Mes plans sont cultivés dans des pots assez profonds, avec un substrat assez banal : terre de jardin, terreau et sable dont je ne pourrais pas donner les proportions mais pas si drainant que cela. Les pots sont placés à une exposition sud-est. Arrosage assez abondant en été mais supporte très bien des oublis (très pratique pour cela). En hiver, repos à la cave, quelques arrosages (un par mois par exemple) permettent de garder la plante en feuille et lui permet de repartir plus vite au printemps (pour les semis et jeunes plants, il faut peut-être arroser un peu plus). Bref, rien de bien difficile, la taille de mes plants étant là pour le confirmer...

Comme je le supposais, mes semis sont bien issus du croisement entre 'Burgundy' (ou également 'Plum pudding', cette variété est également parfois considérée comme une forme noire de Pelargonium reniforme) et de mon sidoides. Les premières fleurs viennent d'éclore et elles sont pile poils intermédiaire entre les 2 parents : à gauche P. sidoides, à droite P. 'Burgundy', au milieu, mon semis. :


A noter que j'ai eu 1 (une) graine de P. 'Burgundy' cette année !!! (Une également l'année dernière) ce qui veut dire qu'il n'est pas totalement stérile et de toute façon, son pollen apparaît bien fertile

Et voici le semis réalisé en pleine terre (!) :

merci karaba pour cette description.

Avec un peu de retard:   ..... un grand merci pour cette présentation et ces explications...... très très intéressant.

oups j'avais loupé ce post  

J'en profite pour rajouter que j'ai finalement ramasser pleins de graines du croisement entre sidoides pur et "Burgundy" (voir le reste de mes graines ici  ). J'ai également une 15 aines de graines dont la mère est "Burgundy" mais je me les garde  pour voir ce que cela va donner. Mes petits reniforme se portent bien pour l'instant, j'espère leur floraison l'année prochaine et les rétrocroisements avec "Burgundy"  Il va juste falloir que j'arrive à les hiverner et ne pas croire qu'il ne va pas geler (je me suis déjà fait surprendre avec les -9 °C d'hier matin  )