Sale temps pour les saxifrages.
Voici quand même une nouvelle série avec des photos prises courant avril.
Saxifraga x apiculata ‘Pungens’. Un hybride créé par Sünderman en 1907. C’est une forme intermédiaire entre
S. marginata var.
rocheliana et
S. sancta ssp.
pseudo-sancta (
S. juniperifolia) qui peut se cultiver au soleil.
Saxifraga georgei n’aime pas les situations chaudes, mais alors, lorsqu’elle est en fleurs
….. c’est pire. Une saxifrage himalayenne, nommée ainsi en l’honneur de George Forrest, qui pousse dans des sols terreux, mais sous l’abri de roches surplombantes, ou dans des crevasses sur des falaises calcaires. Au Népal, elle atteint allègrement les 5400 m. d’ altitude.
Les fleurs sont habituellement blanches, mais on peut rencontrer des formes roses très pâle.
Saxifraga ‘Lidice’. C’est une saxifrage facile à cultiver, robuste et très florifère. C’est en 1980 que M. Kraus récupéra des plantules issues de germinations spontanées au pied d’une
S. marginata ‘Balkan’. Et il était bien incapable de savoir quel pollen avait servit à la fécondation, collectionneur de saxis qu’il était.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Lidice est le nom d’un village tchèque qui a été rasé par l’armée allemande en 1942 et dont une partie de la population fut massacrée.
Encore une saxifrage dont on ne connaît pas les origines, sauf qu’elle a été distribuée dans les années soixante sous le nom de
Saxifraga aurantiaca. C’était une erreur. Voici donc une
Saxifraga ‘Edgard Irmscher’, du nom d’un botaniste allemand.
On la dit tolérante au soleil.
C’est Karl Lang qui a créé
Saxifraga ‘Christian Huygens’. Mais qu’est ce qui lui a pris de nommer cette saxifrage du nom de ce mathématicien hollandais du XVIIe siècle
……. peut être parce qu’il avait la tête dans les étoiles …. ou alors, ….. il doit y avoir un truc dans cette plante qui doit se résoudre par une équation
…… la couleur des pétales …. peut être.
Ces nuances dans la couleur des pétales résultent du croisement de
S. luteo-purpurea avec
S. columpoda. Et puis, cette saxi n’aime pas trop le soleil …..
Saxifraga x anglica ‘Grace Farwell’. Probablement un hybride de
S. luteo-purpurea x
S. lilacina. Des avis divergents existent, et c’est peut être
S. lilacina qui, finalement, a joué le rôle de la maman. Mais la couleur
…. Cette grâce a été créée en 1927.
Impressionnant
…. N’est ce pas ? Alors, bien sûr, culture à l’ombre obligatoire.
Nom de code: SB. W01A & B. Sûr que
Saxifraga ‘Aldo Bacci’ c’est beaucoup mieux. C’est Adrian Young, grand Maître des
Saxifraga outre-manche, qui, après une sélection parmi une vingtaine de plantules fournies par Aldo Bacci, choisit de la nommer ainsi, en 1993. Cette saxi résulte du croisement d’une
Saxifraga marginata var.
marginata originaire de la région de Sorrento, près de Naples, avec Saxifraga
aretioides, la pyrénéenne. C’est assez rare pour le signaler, cette hybridation a été réalisée avec 2 saxifrages européennes.
La plante présentée est encore un peu jeune, mais dans 1 an ou 2, elle aura bien le port de Saxifraga marginata dans sa forme type, et les tiges pourront porter jusqu’à 13 fleurs de ce beau jaune.
Comme elle a l’air de tenir davantage de sa mère, je pense qu’elle doit être assez robuste pour vivre sa vie dans une rocaille, mais avec des protections. Pas trop de soleil non plus, car si elle a conservé des gènes de
Saxifraga aretioides, ….. en culture, celle là,
…. c’est autre chose.
Et maintenant, ….. voici un casse tête …. « saxifragien » avec des
Saxifraga pubescens. Encore des pyrénéennes.
La première devrait répondre au nom de
Saxifraga pubescens ssp iratiana. Et oui
… j’ai bien utilisé le conditionnel présent. C’est une plante que j’ai ramenée de l’une de nos foire aux plantules. S’il s’agit bien d’une saxifrage pubescente avec ses feuilles divisées en 3 ou en 5 segments, avec ses poils qui lui donnent un aspect
… un poil …. visqueux, mais « ssp.
iratiana »…….. je ne sais pas. Si le coussinet formé doit être plus petit que l’espèce type, les pétales de la ssp.
iratiana, endémique des Pyrénées espagnoles, devraient avoir les nervures rouges ou rougeoyantes. Mais selon d’autres sources, cette colorisation des nervures n’est pas un signe suffisamment distinctif. Alors, comment on fait
D’après des gens bien plus compétents que moi,
il faut mesurer la longueur des poils sur les feuilles, compter le nombre de fleurs par tiges et faire le ratio pétales sur sépales. Si on a fait math sup.,
ça doit aider….
Toujours est il que là, on pourra différencier
S. pubescens de sa ssp., mais aussi des
S. moschata et
hariotii qui leur ressemblent fortement. Et je ne dis rien sur les 9 hybrides naturels ……
Et je vais vous faire une confidence.
Chaque fois que je tombe sur une saxifrage étiquetée
Saxifraga pubescens ssp
iratiana et qui n’est pas en fleurs, …. ben oui, quand même,
… je me la procure. Des fois que ….
Du coup, je n’arrive plus à compter le nombre de saxifrages pubescentes à pétales plus blancs que blanc que j’ai. …. Et dire que ça ne se soigne pas.
Bon ! Je reste au sein de la même espèce avec
Saxifraga pubescens ‘Snowcap’. Il s’agit d’une sélection de
S. pubescens qui fait de belles touffes et qui est très florifère. C’est une plante que j’ai également ramenée de la foire aux plantules de 2006.
Question culture pour les saxifrages pubescentes, …. pas de calcaire !
Je termine cette mini série avec une autre pyrénéenne, la mythique
Saxifraga longifolia.
Tout le monde la connaît, mais je voudrai la montrer sous une forme plutôt originale.
Hé oui ! Il n’y a qu’une seule plante. Je l’avais repérée à notre foire aux plantules en 2009. Je me suis jeté dessus, bien sûr.
Je crois que cela arrive lorsque la rosette a été incisée, un peu comme on le pratique avec certains bulbes. Pour le moment, la floraison suit son cours, et je ne manquerai pas d’immortaliser photographiquement le moment où toutes les fleurs seront écloses. Ça promet !