Semis d'Androsaces

Je ne suis vraiment pas une "fan" des semis, mais j'ai décidé que cela doit changer
J'ai récupéré des graines de l'Androsace cantabrica. Celles-ci sont assez grosses et dures. J'ai besoin de vos lumières et surtout de vos conseils pour essayer de réussir les semis
Voilà ce que j'envisage de faire:
Semis entre le 25-12 et le 15-01
- Substrat : 2 vol. Terreau semis du commerce + 1 vol sable rivière
- Je dépose mes graines sur le substrat et recouvre de sable de
l'épaisseur des graines
- arrosage par trempage
- les pot entreposé coté Nord sous une avancée de toit (contrôle de l'humidité), pot découvert
Faut-il traiter les graines avant semis si nous avons un hiver doux, la vernalisation naturelle ne pourra pas s'opérer ou est-il préférable de laisser le pot aux intempéries (pluie, vent gel)
Merci pour vos conseils et expériences

nos sajistes expérimentés ne vont pas tarder à te répondre . Moi j'aurais laissé les graines au pied de la plante mère

Citation :

Moi j'aurais laissé les graines au pied de la plante mère

pas possible, je cultives en pot de 10.
J'attends la version des Sajistes.

un sa jis te ré pond à des sa jis tes

Ophrys, ce que tu envisage de faire, c’est pratiquement la méthode employée par Duncan Love, spécialiste es androsace. Sauf que son terreau de semis est le JI potting compost n°1 et le sable de rivière du grit. (mais on n’est pas en Angleterre ) Il sème ses graines courant décembre.

En vrac…

Attention au sable, il ne faut pas utiliser les sables à béton trop fins, ils transformeront vite fait le mélange en un bloc compact qui conservera trop d’humidité. Ce n’est pas gênant pour la germination, mais la radicule ne va pas aimer . L’utilisation de la perlite ou de la vermiculite à hauteur de 10% apporte un plus dans les mélanges.

La meilleur époque du semis pour l’espèce A. carnea est....( jusqu’en 1953, on la dénommait A. carnea ssp. cantabrica) est.....certaines personnes pensent que les graines ont un besoin d’humidité à des températures relativement douces, avant de commencer un cycle de vernalisation. est.... début décembre me semble plus approprié que début janvier.

Pas besoin de températures très basse pour la vernalisation. Dans ses études N.C. Deno a démontré que 4 ou 5° suffisent. (c’est la température dans un réfrigérateur ). J’imagine que même avec le réchauffement de la planète, il y aura assez de journées hivernales au cours desquelles la température ira dans ces valeurs.
Des essais de germinations contrôlées pour des graines d’androsaces du groupe carnea ont mis en évidence que ces germinations commencent après des expositions au froid de 5 à 12 semaines. (cela dépend de la qualité et de la conservation de la graine).
Tu peux toujours essayer de commencer le cycle de la germination sur des papiers maintenus humides. 2 semaines à 20° environ, puis 4 semaines dans le réfrigérateur, avant de déposer les graines dans le pot du semis comme tu l’avais envisagé, mais vers la fin de janvier. Je ne suis pas sûr que cela vaille le coup.
Pour être complet, il serait possible de faire germer des graines du groupe carnea à 20/21° à condition que les graines soient exposées aussi à la lumière. Je n’ai pas fais attention à cette possibilité malgré les semis spontanés qui ont eu lieu chez moi. Mais cette méthode est contraignante même si le pourcentage de réussite serait légèrement plus élevé qu’ avec une vernalisation.

C’est dangereux de laisser les semis exposés aux intempéries, même si dans l’absolu, on peut considérer que c’est la meilleure méthode puisqu’elle ne peut pas être plus « naturelle ». La pluie n’est pas forcément notre alliée. Elle peut déranger le lit de semis, surtout au début. Et je n’écrit rien sur les prédateurs . Par contre si tu as de la neige. Enfouit le semis sous une bonne couche. C’est excellent.

L’exposition du semis que tu as choisie me semble correcte. Un des problèmes des semis en pot est le dessèchement superficiel du substrat lorsque celui ci reçoit les rayons du soleil ou que la température s’élève.
J’humidifie le substrat comme tu le fais, par capillarité, et pour garantir cette humidité au semis je vaporise de temps en temps de l’eau en surface avec un pulvérisateur.
C’est une des raisons qui fait que j’ai pris l’habitude de surfacer les semis d’une couche de petits graviers d’environ 6/7 mm. d’épaisseur, ça stabilise le lit de semis et limite l’évaporation du substrat. Il ne faut jamais oublier qu’une germination peu prendre plusieurs années. La germination des androsaces est souvent irrégulière.

J’ai toujours stérilisé les substrats que j’utilise pour semer mes alpines. Avec les terreaux actuels (s’il sont de bonne qualité) je ne suis plus très sûr que cela soit nécessaire. Un substrat bien drainé doit limiter la venue des mousses ou autres marchantias. Par contre pour le sable, je ne sais pas où tu le récupères, une bonne douche à l’eau bouillante devrait éliminer les indésirables.

Pour ma part, avant de les semer, je traite ces graines à l’acide GA3 avec des fortunes diverses et les mélanges que j’emploie ont plus d’éléments drainants. (sable graveleux et gravier pour 50%) Je n’ai pas pu faire de semis d’androsaces cette année. Les semences sont au frigo.

Comme je suis constamment en apprentissage dans le semis des plantes alpines, j’espère que je ne serai pas le seul à te répondre.

Acantho mille fois merci pour tes précieux renseignements.
en conclusion je vais drainer davantage mon substrat:
50% terreau semis + 40 % sable grossier+ 10 % perlite
je dépose mes graines sur mon substrat et sur les graines, pas de sable ni de substrat, je mets directement les petits graviers?
Arrosage par capillarité. Mais avec le gravier à la surface du pot, comment vois-tu que le semis a besoin d'eau ?

Citation :

une germination peut prendre quelques années

Là c'est un autre problème, garder un pot plusieurs années sans rien voir pousser dur dur dur.......aurais-je la patience

ophrys a écrit:

je dépose mes graines sur mon substrat et sur les graines, pas de sable ni de substrat, je mets directement les petits graviers?

Non, tu recouvres les graines d’un peu du même substrat que tu utilises pour ton mélange. (comme tu l’écrivais ; environ l’épaisseur de la graine)
Dans l’hypothèse où la surface du mélange viendrait quand même à sécher, les graines légèrement enfouies bénéficieraient encore de l’humidité interne au pot du semis. D’autant que ces semences n’ont pas d’exigences particulières avec une quelconque photosynthèse. Je m’explique ; certaines graines ont un besoin de lumière pour germer, alors dans ce cas, il ne faut pas mettre de substrat au dessus, juste une petite couverture de petits graviers. C’est la même chose pour les graines très, très fines. Ce semis d’ Androsace ne rentre pas dans ces cas.

Pour recouvrir régulièrement les graines sans abuser avec le substrat, j’utilise une petite passoire demi sphérique, qui a un maillage très fin, et que j’ai trouvé dans un tiroir de la cuisine. Comme je ne savais pas à quoi elle servait, je l’ai prise et je m’en sers pour recouvrir le lit du semis en saupoudrant du mélange terreux. Ensuite je tasse tout ça avec un compacteur.

ophrys a écrit:

Arrosage par capillarité. Mais avec le gravier à la surface du pot, comment vois-tu que le semis a besoin d'eau ?

Quand le substrat est suffisamment humide, ça se voit au niveau des graviers, ils n’ont pas la même couleur que lorsqu’ils sont secs. Mais tu peux aussi laisser une petite surface du semis vierge de graines, 1 ou 2 cm², si tu as un doute tu déplaces un peu les graviers et ça te permets de voir le substrat.
Avec ce système d’humidification, il ne faut surtout pas que le mélange du semis soit trop sec, même au début. Si le pot possède suffisamment de trous de drainage, cette remonté capillaire et la saturation en eau est très rapide. D’où l’importance de la partie drainante du substrat.
En ce qui concerne les fréquences, tu arriveras très vite à te faire une opinion en fonction des facteurs climatiques, du volume de ton pot de semis….

ophrys a écrit:

Là c'est un autre problème, garder un pot plusieurs années sans rien voir pousser dur dur dur.......aurais-je la patience

Alors effectivement, si un semis est une école de patience, c’est encore plus vrai pour les alpines. Mais si tu conserves les graines que tu as récupérées bien au sec dans ton réfrigérateur, je suis pratiquement sûr que tu obtiendras des germinations au printemps 2008.
Ce qui arrive assez souvent, c’est que la germination s’effectue sur plusieurs années. Ce sera à toi de décider du moment où le nombre de plantules obtenues sera suffisant.
Et puis, ….. il y a une autre solution, tu demandes quelques sachets de graines à la saja, en prenant soin d’en choisir quelques unes qui ont la réputation de germer rapidement, ….et tu rentres dans des cycles faits de satisfactions, d’attentes …….

acantho a écrit:

j’utilise une petite passoire demi sphérique, qui a un maillage très fin, et que j’ai trouvé dans un tiroir de la cuisine. Comme je ne savais pas à quoi elle servait, je l’ai prise

Mais où est donc passé la passoire à thé ?

acantho a écrit:

Et puis, ….. il y a une autre solution, tu demandes quelques sachets de graines à la saja, en prenant soin d’en choisir quelques unes qui ont la réputation de germer rapidement, ….et tu rentres dans des cycles faits de satisfactions, d’attentes …….

sage philosophie : on m'a souvent demandé comment il était possible d'attendre 7 ans qu'une plante de semis fleurisse (c'est le cas pour certaines fritillaires) : eh bien, j'applique le même principe : des semis de crocus peuvent fleurir en 2 ans, donc avec un large panel de semis, et en en faisant régulièrement, on a régulièrement des satisfactions

C’est fou tout ce que l’on peut trouver dans une cuisine pour s’adonner à la passion des semis. J’avais, il y a quelque temps déjà, écrit un petit billet sur ce sujet. J’aurai jamais dû. Maintenant, je suis grillé, chaque fois que je suis dans la cuisine, je me sens épié.

acantho a écrit:

J’avais, il y a quelque temps déjà, écrit un petit billet sur ce sujet.

c'était dans Plantes de Montagne ?

Je n’ai jamais osé l’envoyé. Faut dire qu’à cette époque il y avait des gens très sérieux , à une époque où j’avais l’impression d’être dans une caste . C’était il y a longtemps.

et tu as gardé ce billet ?

Citation :

Faut dire qu’à cette époque il y avait des gens très sérieux

Oh !!!!! pas très gentil pour nous
Trêve de plaisanterie, soyons "très sérieux". Je te remercie de tes conseils je crois que j'ai maintenant assez de documents pour commencer humblement les semis.
En plus j'ai le bulletin "spécial semis de 1991", dans le dernier bulletin de la SAJA un article sur les semis de plantes alpines, et d'autres articles suivront. (Au fait, c'est peut-être toi qui les écrit )
Si avec tout cela, je ne réussis pas quelques "levées" c'est que je suis vraiment nulle ....... mais j'y crois

Biodiversité a écrit:

et tu as gardé ce billet ?

Hélas non. Pas d’ordinateur à l’époque, un déménagement, et un sens inné du rangement font que je aucune chances de remettre la main dessus.
Mais ce n’est pas grave, ça aurait pu ressembler à çà.

A une certaine époque je me gavais de fromage blanc, j’en vantais ses qualités dans ma famille pour que tout le monde en mange. Quel rapport avec les semis hé bien les pots ! Quelques trous pour le drainage et voilà de merveilleux récipients pour un semis. Assez profond pour que les premières plantules développent leurs racines en attendant d’autres germinations.
Toujours à la recherches de récipients pour y mettre mes semis ,j’ai découvert entre les conserves et les gâteaux secs des barquettes alimentaires en aluminium. Impeccable, 1 litre et plus, la surface utile plus importante, et toujours cette bonne profondeur. L’honnêteté m’oblige à dire qu’il faut réserver ces derniers récipients à des semis dont la germination est rapide. Heuuuu, ….en fonction de l’acidité du substrat, l’aluminium se dégrade. Et alors et bien …..il ne reste plus qu’un tas de terre sans contenant, ….. et c’est pas drôle.
Pingre, tout le monde se dit que suis comme Picsous . Mais, imaginez de semer 300 ou 400 espèces une année, puis autant l’année qui suit, compte tenu de la probabilité d’une germination sur plusieurs années, calculez le nombre de pots qu’il faut pour continuer.
Et puis il y a le réfrigérateur. Pour conserver les graines, c’est génial. Pour quelques sachets, ça va, mais plusieurs centaines, …il faut négocier l’emplacement . Ce que j’ai fait sans négociations, c’est d’y mettre des semis.
J’ai pris des feuilles de papier absorbant, découpé des filtres à café, mis les graines dedans, j’ai fais des empilages que j’ai mis dans une assiette, j’ai scellé l’assiette avec du film étirable. Et hop ! dans le frigo . C’est tentant de pouvoir faire des vernalisations alors que la température extérieure ne le permet pas. Mon épouse qui se méfie de mes expériences , a regardé de plus près ce qu’il y avait dans l’assiette . Oh, elle n’a pas vu grand chose, sauf une étiquette où j’avais commis la bêtise d’écrire « traitement acide GA3 ». Ca a été tendu 1 jour ou 2, à la maison. Finalement on a acheté un nouveau réfrigérateur.
Comme ça, à moi les plaisirs de la vernalisation artificielle, sur papiers, en boites avec de la tourbe, et même les semis avec substrat.
Je l’ai déjà écrit, je stérilise mes substrats. J’ai commencé a utiliser l’auto cuiseur et quelques bocaux. Là non plus je n’ai pas été compris . Alors je me suis rabattu sur le four. J’ai découpé une bassine en acier galvanisé, dont la aussi, je ne sais plus à quoi elle servait, je la remplie du mélange terreux, thermostat réglé à 100°, et c’est parti.
Vous avez déjà demandé dans une jardinerie un terreau qui ne dégage pas d’odeurs à la cuisson ?
C’est vrai que j’utilise beaucoup de pots. Pour semer, pour repiquer. Et il ne faut jamais les réutiliser sans les nettoyer. Normal. C’est dingue l’efficacité des laves vaisselles . J’ai fait 1 essai et je peux le confirmer. Bon, maintenant je n’ai plus le droit.
Restons dans les pots. Pour repiquer les plantules, et notamment les acantholimon, il faut des pots assez profonds pour que les racines ne soient pas trop confinées. Alors quand j’ai trouvé ces gobelets jetables de 25 ou de 33 cl. ….Quelques coups de poinçon au fond, il n’y a plus qu’à repiquer. Mais il faut des étiquettes pour tous ces pots. Pour cela aussi on peut trouver dans certaines cuisines un matériau génial. Ce sont les lamelles en plastique des stores accrochés aux fenêtres, et qui servent d’ombrage. Quelques coups de ciseaux….
Ca y est, vous avez la signature des plantes que j’apporte aux foires. Gobelets blancs et étiquettes légèrement bombées écrites au crayon. Ca dure des années !
Bon, il y a encore les passoires déjà évoquées, les cuillères, les couteaux, les doseurs, le papier alu, la balance, les sachets de congélation, le vinaigre, la javel, les fourchettes. Belle invention que la fourchette. Pas pour manger. Essayez de démêler l’écheveau des racines d’un semis vieux d’1 an ou 2. La fourchette avec ses longues dents, rien de tel. Désherber un semis ? les dents de la fourchette entre l’adventice, et hop….
Depuis quelques temps, il y a une idée qui me trotte dans la tête. Et peut être que quelqu’un à une idée là dessus. Certaines semences ont besoin d’être soumises à l’action du feu pour inhiber leurs retardateurs de germination. Si je mets les graines à cuire à feu doux dans une poêle quelques minutes….ou alors au micro ondes.

Je sais qu’il y a pas mal de lectrices, …….désolé.

Sincèrement, Ophrys, tu crois que j'aurais pu renouveler mon abonnement après çà?

moi je le trouve génial cet article, voilà une référence de plus pour le prochain billet sur l'activité du forum

ophrys a écrit:

J'ai récupéré des graines de l'Androsace cantabrica.

Sont elles semées .......

J'ai reçu Androsace yargongensis



http://www.androsace.org.uk/gallery/yargongensis_2.htm

Est ce trop tard ........

Superbes Androsaces ! dites-moi tout sur la SAJA. Est-ce trop tard pour les échanges de graines ?

medius a écrit:

Superbes Androsaces ! dites-moi tout sur la SAJA. Est-ce trop tard pour les échanges de graines ?

Donc, voici ma jeune vision de Sajiste, abonné en novembre 2007.
C'est un mélange de botanistes in situ et de passionés d'alpines.
Par exemple, dans le n° 223, il y avait la fin d'un article sur les semis réalisé par Acantho, alias M. X et une visite d'un jardin alpin...... bref, je m'égare, le mieux c'est de voir http://saja.free.fr/index.html

même si le site est un peu pauvre

medius a écrit:

Superbes Androsaces ! dites-moi tout sur la SAJA. Est-ce trop tard pour les échanges de graines ?

il s'agit d'une petite société d'environ 300 membres, qui édite un bulletin appelé Plantes de Montagne (Cf. section des livres & magasines), et qui a 2 activités incontournables : la liste des graines et la foire aux plantules, qui a lieu une année sur Paris et la suivante en province.
L'inscription pour un an est de 30€.
Le mieux est de contacter la présidente claude.roy3@cegetel.net
Pour la liste de semences, il faut savoir que les graines rares partent très vite...