Herborisations en Israël et en Jordanie

toujours aussi beau fred

Merci Christophe
En forme ?
je vais de temps en temps sur ton blog et tes photos sont toujours aussi tentantes
Je vois que le Adenium se portent à merveille, va falloir te mettre aux bulbes aussi

Je ne sais pas si la fin de ta pause est à l’origine de ce qui vient de se passer cette nuit dans la région, mais force est de constater que presque toute la neige et toutes les plaques de glace qu’il y avait ont fondu.

En tout cas, c’est toujours avec le même plaisir que je regarde ces iris. C’est féerique. J’ai bien sûr repris la lecture de ton compte rendu depuis son début et je suis soufflé par le nombre d’iris que tu as découvert. Ça devait être un séjour complètement dingue. Combien d’espèces trouvais tu donc par journée ?
On voudrait que ça ne s’arrête jamais. J’espère qu’il y en aura d’autres.

Vu de ma chaise, on dirait qu’il y a peu de semis spontanés chez ces Iris. (un peu comme chez moi ) C’est le cas

Tant mieux si la neige a fondu car je dois circuler dans ta région jusqu'à mercredi
En ce qui concerne ce voyage, c'est vrai que j'ai vu des Iris tous les jours; il y a de nombreuses stations, protégées, mais de surface souvent très restreinte.

Il y a des semis naturels quand on regarde de près, parfois assez nombreux, mais certains sites sont aussi bien broutés par les chèvres ou moutons

Pour ce qui est de la suite, rassure toi, il y a encore plein de choses à venir, dans les Iris et les bulbes. Israël se termine mais la Jordanie arrive

Chouette de chouette J'en ai déjà marre du mauvais temps

sublime ! Merci !

pour le fait que les iris ne prolifèrent pas tant que ça, Miriam Sason, dans le Year Book de l'Aril Society, précise que les porc-épics font aussi énormément de dégâts...

Oui Bio, j'avais d'ailleurs présenté dans la première page de ce post les Iris du jardin botanique de Jerusalem, protégés par du treillis contre ces bestiaux !

Alors prêts pour un petit tour en Jordanie ?
Herborisations du printemps car vous aurez peut être bientôt une version hivernale....

Commençons par le nord avec une première découverte intéressante mais pas ouverte, sans doute Iris bostrensis qui pousse dans cette région frontalière avec la Syrie.



Trop tôt pour certaines plantes, trop tard pour d'autres, comme ici dans les ruines d'Um quais où pousse Iris jordana, complètement fané



Mais il y a près d'Amman, des dizaines de mini pépinières au bord de la route, dont certaines vendent des Iris jordana en pot, bien fleuris ceux-là !



La plante est très similaire à celle rencoNtrée en Israël, quoique de taille plus grande



Il y a aussi de charmantes bestioles, comme cette Iule de 20 cm de long, tout à fait inofensive



Et puis Urginea maritima, trés abondante par endroits , mais bien loin de la mer....



et pour finir aujourd'hui, cette Sauge ( je pense ) que je n'ai pas encore essayé d'identifier, alors si quelqu'un veut se pencher dessus

Étant collectionneur de sauges s'agit en effet d'une sauge, mais inconnue au bataillon...
J'ai cherché dans mes index synonymique mais rien de tel...

Alors comme ça, t’y retourne cet hiver ?

Je suis allé voir cet Iris bostrensis sur SIGNA, pfffffff ……. Incroyable !

Quand à la sauge, elle est tout simplement superbe. Et en effet, ce n’est pas évident de mettre un nom dessus. Enfin, …. pour moi !
Mais je me demande s’il ne s’agit pas tout simplement d’une Salvia viridis dont le port est fortement influencé par son biotope.

Bon je vais chercher cette sauge dans la flore et vous tiens au courant.....

En consultant une flore de Turquie, j’ai trouvé 2 sauges qui avaient quelques similitudes avec ta présentation, au moins au niveau des fleurs, S. viridis et S. halophila. La deuxième étant une endémique, j’ai cherché la présence de S. viridis en Israel.

Voici donc une Salvia viridis photographiée en Israël et présentée sur « Flora of Israel Online »
http://flora.huji.ac.il/browse.asp?action=showfile&fileid=27236&from=action=specie%26specie=SALVIR%26fileid=27236

http://flora.huji.ac.il/browse.asp?action=showfile&fileid=13381&from=action=specie%26specie=SALVIR%26fileid=13381

La grandeur n’a pas trop d’importance puisque cette espèce peut mesurer de 10 à 40 cm en hauteur.

Voici la description qu’en fait Tela-botanica, à partir de la description de Coste (tome 3, taxon n°2887) d’origine française. ( http://www.tela-botanica.org/eflore/BDNFF/4.02/nn/60230 )

Citation :

Salvia viridis L.Sauge verte
Description
Plante annuelle ou pérennante de 10-40 cm., velue, simple ou rameuse à la base ; feuilles pétiolées, ovales-oblongues obtuses, finement crénelées, d'un vert pâle ; fleurs roses ou violettes, assez petites, subsessiles, 4-6 en verticilles un peu écartés formant une grappe simple ; bractées vertes, largement ovales-acuminées, égalant presque les calices ; calice velu, accrescent, ( cela veut dire que la fleur poursuit sa croissance après que la fécondation ait eu lieu) à la fin réfléchi, à 13 nervures, à lèvre supérieure tridentée, les 2 dents latérales très écartées de la médiane très petite ; corolle de 10-15 mm., dépassant à peine d'un tiers le calice, à lèvre supérieure presque droite.
Habitat
Lieux secs et arides du Midi ; Hérault, Var, Alpes-Maritimes. Région méditerranéenne.
Noms communs
FR : Sauge verte
GB : Annual Clary, Green Sage
Synonymes
Taxonomiques : Salvia viridis var. violacea Benth., Salvia truncata Willd., Salvia spielmannii Scop., Salvia intercedens Pobed., Salvia horminum L., Salvia colorata Thore, Salvia agrestis Vill.
Nomenclaturaux : Sclarea viridis (L.) Soják, Salvia comosa Salisb., Horminum viride (L.) Moench, Horminum sativum Mill., Horminum coloratum Moench.

Il y a au moins 2 points de divergence.
Les bractées, elles devraient être de couleur verte (ben oui, avec viridis comme épithète). Seulement si on cherche sur Google « Salvia viridis », c’est fou le nombre d’espèces que l’on trouve avec des bractées bleues ou pourprées.
Les fleurs, Coste indique que les fleurs sont roses ou violettes, et là, elle sont bicolores. Mais on voit sur sa liste des synonymes une S. viridis var. violacea. C’est peut être l’explication aux variations de couleur.

Alors, ……. Salvia viridis or not Salvia viridis

Bon ! J’arrête, J’ai une paire de neurones qui viennent de se faire la malle.

Belle recherche et je te confirme qu'il s'agit bien de Salvia viridis, après consultation de Flora palaestina et d'un ami botaniste en Israël.
Je n'ai pas pu en récolter de graines et c'est bien dommage, une prochaine fois peut être.

J'adôôôôôôôôôôôôôre
En plus, je suis très étonné par ces pépinières ! Espérons juste qu'ils font bien de la multiplication, au moins végétative, de ces iris !

Pour l'iule, c'est une découverte pour moi ! Je pensais que ces iules géantes étaient présentes sous des latitudes nettement plus tropicales ! C'est une chance que tu l'aies vue

Le climat a beau être désertique, parfois il pleut.. et dans ce cas, les nuages ne font pas semblant....


Tout n'est pas fleuri en même temps, et il aurait fallu venir en automne pour voir la fleur de ce Biarum.



Et nous revoici avec les iris, ici l'emblème de la Jordanie, l'iris noir, Iris nigricans

dans plusieurs situations, dont certaines peu reluisantes...







Et puis une jolie petite touffe de Moraea sysyrinchium



et nous finirons aujourd'hui par ce Gladiolus atroviolaceus, trés abondant localement dans certains champs, et d'une couleur vraiment exceptionnelle



à suivre....

pour les sacs plastique qui volent partout, parfois en France on est guère mieux (Cf. le bord des voies rapides péri-urbaines), mais c'est vrai que des sacs accrochés partout et laissés comme ça, ça m'avait pour ma part frappé en Tunisie, pays pourtant touristique, où les sacs dans les oliviers et au bord des routes sont monnaie courante

En tout cas, un oncocyclus au bord de la route, c'est stupéfiant !

Quand cesserons-nous enfin d'utiliser tous ces emballages plastiques

comme dit le slogan : "1 mn à fabriquer, 20 min d'utilisation, et un siècle pour se dégrader"...
les grandes surfaces n'en distribuent plus (à mon avis au moins autant par économie que par écologie), mais nombre d'enseignes ne lésinent pas, notamment les commerces de bouche. Et là les clients sont à tabasser : les gens qui demandent un sac pour porter leur pain au chocolat, ça existe

Dire que j’ai faillit acquérir cet Iris nigricans cette année.

Approximativement, quelles sont les températures les plus basses que ces Iris supportent ?

Bon , me revoilà pour la suite, qui n'en n'est pas vraiment une puisque nous allons rester en Jordanie mais en sautant les saisons, je vous propose un petit tour en hiver avant de revenir au printemps.
Acantho, je peux te dire de façon certaine que ces iris supportent sans problème des températures de -5°C, mais la différence avec nos climats, c'est que le soleil est vite là et que les gelées ne durent pas....

Donc, voici quelques rares photos de plantes prises à Noël en Jordanie où malheureusement l'automne a été trés trés sec, ce qui n'est pas habituel, et donc à partir du centre du pays jusqu'au sud, aucune plante n'avait démarré sa végétation, à l'exception des Urginea.
Il va falloir revenir....
Mais tout n'est pas négatif puisque, au terme d'assez longues recherches et donc de marche dans les montagnes, j'ai pu trouver le Graal des Crocusophiles (néologisme bulbissimesque), Crocus moabiticus, appartenant au groupe de C. carthwrightianus, et donc assez proche du safran.
Il s'en distingue cependant par des fleurs à base blanche et stries violettes qui ne se referment pas la nuit ou sous les nuages (fait rare dans le genre), par des apex de feuilles blanc crème, et par une sorte de très long cou qui prolonge le corme sur 6-8 cm jusqu'au niveau du sol. Cette espèce est une endémique de Jordanie.

Assez de blabla, voici quelques images, accompagnées d'un Colchicum sp., peut être C. tuviae, ou C. ritchii selon certaines sources avec lesquelles je ne suis pas vraiment d'accord... les plantes étant trés différentes.

Un petit Biarum était également encore en fleur, tous ses congénères étant fanés depuis plusieurs semaines. Pour lui aussi, l'identification n'est pas encore certaine.





Un petit Crocus aleppicus également :



Et notre Crocus moabiticus

la forme la plus rayée de noir de C. moabiticus est absolument sublime ! Pour les non habitués aux crocus, on voit très bien la parenté avec le safran par les 3 énormes stigmates rouges, caractéristique de ce groupe.

dernier détail, il a la même odeur (trés agréable) que le Crocus sativus.

Je reviens un instant sur les sacs plastiques pour vous montrer que en décembre, si les Iris ont disparu, ... les sacs non

Mars 2010



Décembre 2010

C'est triste. Enfin, la différence, c'est aussi qu'ils n'ont peut-être pas d'équipes pour nettoyer les bords des routes. Parce que quand on voit l'état de certaines nationales maintenant que la neige a fondu, ou de certains cours d'eau...

L'Italie vient d'interdir tout autre sac que ceux qui se décomposent: une voie pour ces pays... et les nôtres. Même si ça ne doit pas constituer une excuse à certains pour continuer à les expédier dans la nature, évidemment.

J'en profite pour saluer ce post, vraiment très intéressant, et qui fait pas mal rêver au vu des espèces rencontrées.

Le contraste des pièces florales de C. moabiticus le rend vraiment très attrayant Crois-tu que ces beautés pourraient se trouver dans le commerce chez nous ?