Herborisations en Israël et en Jordanie

pour les sacs plastique qui volent partout, parfois en France on est guère mieux (Cf. le bord des voies rapides péri-urbaines), mais c'est vrai que des sacs accrochés partout et laissés comme ça, ça m'avait pour ma part frappé en Tunisie, pays pourtant touristique, où les sacs dans les oliviers et au bord des routes sont monnaie courante

En tout cas, un oncocyclus au bord de la route, c'est stupéfiant !

Quand cesserons-nous enfin d'utiliser tous ces emballages plastiques

comme dit le slogan : "1 mn à fabriquer, 20 min d'utilisation, et un siècle pour se dégrader"...
les grandes surfaces n'en distribuent plus (à mon avis au moins autant par économie que par écologie), mais nombre d'enseignes ne lésinent pas, notamment les commerces de bouche. Et là les clients sont à tabasser : les gens qui demandent un sac pour porter leur pain au chocolat, ça existe

Dire que j’ai faillit acquérir cet Iris nigricans cette année.

Approximativement, quelles sont les températures les plus basses que ces Iris supportent ?

Bon , me revoilà pour la suite, qui n'en n'est pas vraiment une puisque nous allons rester en Jordanie mais en sautant les saisons, je vous propose un petit tour en hiver avant de revenir au printemps.
Acantho, je peux te dire de façon certaine que ces iris supportent sans problème des températures de -5°C, mais la différence avec nos climats, c'est que le soleil est vite là et que les gelées ne durent pas....

Donc, voici quelques rares photos de plantes prises à Noël en Jordanie où malheureusement l'automne a été trés trés sec, ce qui n'est pas habituel, et donc à partir du centre du pays jusqu'au sud, aucune plante n'avait démarré sa végétation, à l'exception des Urginea.
Il va falloir revenir....
Mais tout n'est pas négatif puisque, au terme d'assez longues recherches et donc de marche dans les montagnes, j'ai pu trouver le Graal des Crocusophiles (néologisme bulbissimesque), Crocus moabiticus, appartenant au groupe de C. carthwrightianus, et donc assez proche du safran.
Il s'en distingue cependant par des fleurs à base blanche et stries violettes qui ne se referment pas la nuit ou sous les nuages (fait rare dans le genre), par des apex de feuilles blanc crème, et par une sorte de très long cou qui prolonge le corme sur 6-8 cm jusqu'au niveau du sol. Cette espèce est une endémique de Jordanie.

Assez de blabla, voici quelques images, accompagnées d'un Colchicum sp., peut être C. tuviae, ou C. ritchii selon certaines sources avec lesquelles je ne suis pas vraiment d'accord... les plantes étant trés différentes.

Un petit Biarum était également encore en fleur, tous ses congénères étant fanés depuis plusieurs semaines. Pour lui aussi, l'identification n'est pas encore certaine.





Un petit Crocus aleppicus également :



Et notre Crocus moabiticus

la forme la plus rayée de noir de C. moabiticus est absolument sublime ! Pour les non habitués aux crocus, on voit très bien la parenté avec le safran par les 3 énormes stigmates rouges, caractéristique de ce groupe.

dernier détail, il a la même odeur (trés agréable) que le Crocus sativus.

Je reviens un instant sur les sacs plastiques pour vous montrer que en décembre, si les Iris ont disparu, ... les sacs non

Mars 2010



Décembre 2010

C'est triste. Enfin, la différence, c'est aussi qu'ils n'ont peut-être pas d'équipes pour nettoyer les bords des routes. Parce que quand on voit l'état de certaines nationales maintenant que la neige a fondu, ou de certains cours d'eau...

L'Italie vient d'interdir tout autre sac que ceux qui se décomposent: une voie pour ces pays... et les nôtres. Même si ça ne doit pas constituer une excuse à certains pour continuer à les expédier dans la nature, évidemment.

J'en profite pour saluer ce post, vraiment très intéressant, et qui fait pas mal rêver au vu des espèces rencontrées.

Le contraste des pièces florales de C. moabiticus le rend vraiment très attrayant Crois-tu que ces beautés pourraient se trouver dans le commerce chez nous ?

j'en profite pour faire un aparté sur les sacs biodégradables : avez-vous essayé de les mettre au compost et qu'en résulte-t-il Pour ma part je n'ai pas l'impression que ce soit très concluant...

Et chez nous, les équipes de nettoyage ne sont pas toujours très performantes, ou alors, c'est "chacun son boulot" : j'avoue avoir été sidéré de voir une équipe de jardinage qui a entretenu cet hiver un large espace d'une commune où je bosse (coupe des arbustes, élagage, etc.) avoir scrupuleusement laissé sur place la totalité des déchets (d'autant que le coin est un lieu de réunion pour jeunes désoeuvrés, donc on trouve à peu près tout et n'importe quoi...)...

Pour C. moabiticus, il ne se trouve probablement pas, mais de toute façon, il vaut mieux commencer par des plus simples

Oui Bio, c'est effectivement chacun son boulot.....
Concernant Crocus moabiticus, il est en effet introuvable dans le commerce, mais aussi trés difficile à cultiver ( même type de culture que les oncocyclus, il ne supporte pas l'humidité au mauvais moment )
Il vaut mieux cultiver les espèces proches plus faciles comme Crocus sativus ( le safran ) ou Crocus cartwrightianus

Biodiversité a écrit:

j'en profite pour faire un aparté sur les sacs biodégradables : avez-vous essayé de les mettre au compost et qu'en résulte-t-il Pour ma part je n'ai pas l'impression que ce soit très concluant...

Ils ne sont pas censés se décomposer avant plusieurs dizaines d'années, à l'exception de ceux fait à base de fécule de maïs. Ceux qui sont compostables ont en général une indication sur le sac

donc la mention "biodégradable" est plus que relative ...

Oups, sorry, c'est moi qui ai mal lu. Je n'avais pas lu que tu parlais de sacs biodégradables. Non, non, je parlais des sacs classiques, une telle question me semblait d'ailleurs surprenante.

Ceux-là doivent bien entendu se décomposer plus vite. J'en ai mis un à l'automne, je te dirai quoi lorsque je retournerai le compost.

je ne sais pas si j'arriverai à mettre à jour le premier voyage mais pour ne pas prendre plus de retard, voici quelques images de la semaine dernière en Israël.
L'hiver ayant été là aussi très chaud et sec, seul le nord a eu un peu de pluie et donc un peu de végétation; tout le reste est complètement sec, mais il pleut depuis 3 jours dans le désert donc cela va pousser vite.... mais je ne serai plus là pour le voir
C'est le principal problème des voyages botaniques : on ne sait jamais à l'avance ce que l'on va trouver, tout dépendant beaucoup, surtout dans les zones désertiques, des conditions météo. Il faudrait en fait ne programmer son voyage qu'à la toute dernière minute, en fonction des rapports météo locaux...

Mais bon, grâce à deux amis d'un autre forum, j'ai quand même pu voir de belles choses que je vous présente ici.

Iris palaestina tout d'abord, qui appartient au groupe Scorpiris (Juno) et qui est assez fréquent sur la côte méditerranéene du Liban à israël.
Il pousse parfois en masse assez impressionantes.



Pas très loin, un peu dans la montagne, la mythique Mandragora autumnalis, aux propriétés magiques, ce qui ne l'empêche pas d'être très vénéneuse.



La seule orchidée rencontrée, Ophrys umbilicata



Plus bas, beaucoup plus bas, dans la vallée du Jourdain, à - 200 m environ, l'une de mes plantes préférées, les plus photogéniques qui soient, mais aussi un peu difficile à maintenir en culture, Androcymbium palaestinum, très proche de son cousin de Crète, et dont chaque fleur dure plus de 3 semaines en général.



Un peu partout dans les rocailles, un peu plus en altitude, on trouve Cyclamen persicum en quantité, dans toutes les variations de couleurs. Je vous en présente un tout petit ici, qui émerge juste de son trou de rocher, mais certains pieds produisent feuilles et fleurs sur plus de 30 cm de diamètre.



Et pour finir ce premier jet, Bellevalia stepporum, qui pousse dans les zones désertiques, à toutes les altitudes. celle ci poussait près de la mer morte vers -100 m, mais j'en ai également rencontrer à plus de 800 m.

je vais essayer de finir pour ce voyage avec une Zygophyllaceae ( si si je vous l'assure ) Fagonia mollis, petit sous arbrisseau épineux à fleurs roses et dont les graines présentent la particularité d'adhérer très fortement au support qu'elles rencontrent en tombant.



à peine sortie du sol, Gypsophila capillaris (G. arabica) présente un magnifique feuillage tortueux à souhait.



Un autre Bellevalia, B. desertorum, un poil plus précoce que le précédent à côté duquel il pousse d'ailleurs.



et puis comment ne pas terminer avec une promesse de fleurs pour les semaines à venir ( mais sans moi hélas... )

Iris atropurpurea dans sa réserve en plein centre ville !! pour combien de temps encore ?



et Iris mariae qui attendait les pluies de ces jours pour se mettre à pousser



enfin, une vue d'un jardin botanique spécialisé dans la conservation de tous les Oncocyclus de la région, maintenu par David shahak.

Magnifique !
Et pauvre tiot Iris atropurpurea... Pourrais-tu demander à Miriam ce que signifie son nom en hébreu : je lis en phonétique "Irous héargamen" : irous = iris, mais héargamen

Je suis en admiration devant ces plantes qui poussent et fleurissent dans des conditions extrèmes

Tu lis l'hébreu Bio ??
Bravo !

je demanderai à Miriam et te tiens au courant.

lire, non, mais je peux arriver à le déchiffrer, comme pas mal d'autres langues . Et j'avais déjà vu sur des timbres d'Israël que les iris locaux semblent tous avoir un nom vernaculaire...

Je ne regrette pas d’être sorti de mon hibernation pour voir cette suite. Comme cela l’a déjà été écrit, je suis bluffé par ce Crocus moabiticus. Et comme je n’était pas rassasié de photos, je suis allé faire un tour sur ta galerie et je l’ai vu dans son biotope ….. lunaire, ça décoiffe.

Quant à cette Gypsophila capillaris ….. je ne la connaissais pas du tout. Je l’ai vite notée dans mes check-lists.

Dans le dernier bulletin, j’ai vu que tu avais des talents d’écrivain, bravo !

Merci Acantho
pour ce qui est de mes talents d'écrivain....on repassera mais c'est toujours un plaisir de partager ce que l'on a vécu.
Au fait, les graines d'Arbutus andrachne sont en train de germer dans la serre

BULBISSIME a écrit:

Au fait, les graines d'Arbutus andrachne sont en train de germer dans la serre

Ben dis donc, …. ça n’a pas traîné.

OUi à suivre...
je posterai des photos dés que possible.