Saxifrages.... le retour.

Voici quelques « cobras » de plus.  

Saxifraga 'Karel Pech' d’un sajiste du Nord. Pas de soucis, elle se plait en Lorraine.  

Saxifraga x kellereri 'Suendermannii Purpurea'. Tient ! Elle vient du même endroit.  

Saxifraga aff. x edithae

Saxifraga porophylla, une forme originaire du massif du Grand Sasso, dans les Abruzzes.

Allez ! on change de registre.  

Saxifraga  'Ténérife', d’un autre sajiste de la région parisienne. Facile à cultiver. J’aime bien le nom du groupe où M. McGregor l’a classée, 'Swing Group' !

La même quelques jours plus tard.  

Saxifraga marginata var. boryi. Cette variété nous vient de Grèce.

Je te devais une réponse acantho! Oui, je cultive l'essentiel de mes saxifrages en auge avec protection contre les pluies hivernales. Par contre, je cultive en rocailles Saxifraga oppositifolia, Saxifraga 'Baldensis', Saxifraga crustata, Saxifraga cotyledon et Saxifraga longifolia par exemple.

Je vous devais aussi le nom du saxifrage de la dernière photo: c'est Saxifraga x Poluluteo-purpurea 'Luznice'

Pour finir, deux saxifrages
Saxifraga longifolia


et Saxifraga sempervivum

Saxifraga longifolia est un vrai soleil, quand à S. sempervivum coincée dans les roches, un délice ……

J’envisage très sérieusement d’en sortir quelques unes de leur pot cette année.

ouah : pour ceux qui ne le savent pas, la 1ère est mythique : endémique des Pyrénées et monocarpique

J’ai un peu négligé mes saxifrages ces derniers temps, mais uniquement d’un point de vue photographique, j’essayerais de faire mieux l’année prochaine. Il y a encore quelques unes en fleurs, mais les averse de grêle de ces derniers jours les ont mis dans un triste état …... je ne peux vraiment leur faire le coup de la photo.

Par contre, en voici une que j’ai photographiée sous tous les angles en prévision de ce post. C’est que je ne suis pas très très sûr de son nom.

En 2006, j’ai reçu des graines d’une saxifrages identifiée comme étant Saxifraga jacquemontiana CC5352. Elles ont été collectées à l’Ouest du Tibet lors d’une expédition botanique organisée par Chris Chadwell en 2005.

Voici la description succincte qui accompagnait les graines.

Développement en tapis dense formé par un empilement de petites rosettes, les feuilles sont couvertes de poils glanduleux, les fleurs sont jaunes et virent à l’orange en vieillissant. Les capsules de graines sont rougeâtres. Les plantes étaient disséminées sur des pentes pierreuses à 4700m d’altitude.

Début 2006 je les ai semées et, …. lorsque j’ai vu la première rosette …..



….. j’étais tout à mon contentement, je n’avais pas de doutes.

C’est venu un peu plus tard. Lorsque la rosette s’est développée, mais surtout, lorsque j’ai vu les stolons.



Ce qui fait que nous sommes dans la sous-section Flagellares des Ciliatae. Saxifraga jacquemontiana appartient à la sous-section Rosulares.
Donc, ….. c’ est une autre espèce !

Puis, les fleurs ont commencé à s’ouvrir..



Tous mes bouquins traitant de près ou de loin les saxifrages ont été mis à contribution et je suis tombé sur une photo qui ressemble comme deux gouttes d’eau à mon inconnue. Il s’agit de Saxifraga mucronulata dans « Flowers of the Himalaya ». Mais Oleg Polunin et Adam Stainton indiquent que cette saxi a 2 cousines qui lui ressemblent beaucoup, S. brunonis et S. stenophylla.
En la regardant de plus près …..



… on voit bien les poils glanduleux sur les tiges, les sépales, sur le bord des pétales …… et les callosités sur les pétales.

Et cet indice tombe bien ! Des 3 saxifrages précitées, seule S. brunonis possède des pétales pourvus de callosités.

La plante a continué à se développer …



…. et elle a bien fanée en prenant une teinte orangée.



S’agit il donc de Saxifraga brunonis

Cherlock Acantholmes, je sens que tu t'amuses beaucoup avec tes identifications de saxis!
Serait-il possible que...finalement...tout compte fait...et tout bien considéré par ailleurs... la connaissance du lieu et de la date exacts de la récolte, et même du nom du ramasseur de graines, ne suffisent même pas à garantir l'authenticité botanique des plantounes? Pfffff.....
Ciel!
Mais à qui se fier, alors? Comment être sûûûûr?
Comment ne pas perdre, au sens propre, son latin, et même ses quotes et ses italiques?
Je sens que les fondations s'ébranlent...
Dubito (de planta mea), ergo sum ?
Zephirina philosovna

Tu as raison, je m’amuse bien avec les identifications, et le fait de me servir de cette erreur d’identification pour écrire une petite présentation, .... ça ne m’a pas déplu.

Tu as encore raison lorsque tu écris que les compétences des récolteurs devraient suffirent. Dans ce cas là, je crois bien que ce n’est pas le Maître en personne qui a collecté les graines.
Quand au lieu de la récolte, et bien ces saxifrages y poussent toutes.

Habituellement, je râle (un tout petit peu) avec ce genre de problèmes. Là, je n’ai pas trop envie. D’abord parce que les semences ont bien été collectées sur les pentes himalayennes. Et de fait j’ai une forme naturelle.
Et puis, recueillir des graines sur des plantes en parties fanées et trouver leurs noms, comme ça, du premier coup et sans hésitations, faut ramener ces gens-là ici pour acheter des tickets du loto.
C’est quand même plus simple de trouver des identités devant son ordi et avec de bons bouquins.

Et puis, je crois que C. Chadwell a été critiqué à cause du nombre très important de lots de graines qu’il diffuse en indiquant seulement le nom du genre suivi de sp. Quelques fois, on même droit qu’au seul nom de la famille. Ça ouvre des perspectives ….

De sa part c’est très honnête. Mais ce n’est pas porteur. Il est peut être tenté, maintenant, de proposer un maximum de graines identifiées, quitte à laisser un peu de côté sa légendaire prudence botanique.
J’en ai parlé avec Erika de la pépinière « Fleurs de l’Himalaya » qui s’approvisionne en graines également auprès de Chadwell. Elle m’a dit son envie d’abandonner cette collaboration à cause, en partie, de ces problèmes d'identification.
Rares sont les clients pour des plantes pas entièrement identifiées.