Portrait du mois : Aster alpinus

Rien qu'à l'évocation de son nom, on s'imagine marcher dans un pâturage d'altitude sous un soleil radieux...

Egalement appelé Reine-marguerite des Alpes, l'Aster alpinus trouve en effet ses origines en Europe et en Asie, entre 1000 et 3000 mètres d'altitude. C'est vrai que cette Astéracée n'est pas si rare en nos contrées ; On la trouve dans les Alpes bien sûr, mais aussi dans le Jura, les Cévennes, les Pyrénées.

Mais ses dimensions raisonnables (20 cm de hauteur et guère plus de largeur) lui permettent aussi d'habiter nos modestes jardins de rocaille.

La voici donc :









Ses fleurs solitaires d'un diamètre honorable (4 à 5 cm) comportent, comme vous le voyez, de nombreux ligules d'un tendre bleu-violet, longs et soyeux encerclant un coeur jaune, dur et compact . Cette jolie parure lui permet d'imposer sa présence avec élégance au milieu des couleurs les plus flamboyantes de mai ! Je l'associe sans regret aux Alyssum montanum, Armeria maritima, Saponaria, Aethionema,Thymus, Euphorbia, Cerastium et autres Dianthus.

Rien ne le satisfera plus qu'une petite place au soleil dans un sol graveleux et calcaire. Il ne craint ni la chaleur, ni le froid (jusqu'à moins 20°). Mais attention tout de même : il déteste l'humidité stagnante qui asphyxie ses racines en hiver (pour autant, je ne l'ai jamais protégé).

Le mieux me paraît de le rabattre en fin d'hiver. Son feuillage, très réduit à la mauvaise saison, redémarrera dès les premiers beaux jours sur ses tiges épaisses entre des fantômes de racines ne demandant qu'à prospérer. J'ai d'ailleurs prélevé, il y a quelques semaines, la partie terminale d'une tige sur quelques centimètres, que j'ai laissée dans un terreau ordinaire légèrement humide. Et voici que de petites feuilles sortent de terre à son pied ! Mais les jardiniers patients pourront bien sûr aussi le semer.

Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses charmes, il sait séduire les pollinisateurs... Voici à ce propos le témoignage d'une Petite tortue qui a tenu absolument à participer au reportage





Le possédez-vous dans vos jardins ?

sublime, d'autant que la Petite tortue rajoute à l'aspect naturel de ta rocaille.
Pour ma part je l'ai eu il y a des années mais je l'ai perdu, probablement pour ne pas s'en être assez occupé. Mais à chacune de tes fiches, je me dis : voilà une plante à rechercher

Moi j'ai 'happy end',le même en rose, c'est un drole de nom pour une fleur de printemps
Cet hiver il c'est fait attaqué par des aliens baveux, du coup il ne fleurit pas cette année.

Moi aussi. Je l’ai eu et je ne l’ai plus. En tout cas, il est plein de santé cet Aster.

Je cultive aussi 'Happy end', qui est également très joli, dans un ton mauve-rosé. Néanmoins je le trouve un peu plus délicat que celui présenté ici : fleurs plus petites (en tout cas chez moi), démarrage de printemps plus tardif et plus laborieux, bouturage moins facile... Mais cela n'enlève rien à sa robustesse. Je viens de vérifier : je l'ai depuis... 10 ans !

une plante seule ne produit pas de graines ? (j'entends pour le type, non pour les cultivars).

J'en ai également dans ma rocaille et elles s'y plaisent bien apparemment. =)
J'ai également pu les cultiver l'année dernière dans un sol de type sablonneux (au bords de Rhône en Suisse). Mais j'ai déménagé l'automne dernier et j'ai donc du les déplacer avec mes autres cultures de plantes. J'en ai profité pour me construire une petite rocaille. Pour l'instant, il semblerait qu'elles ont toutes supporté le déménagement (y compris les grosses touffes de gentiane acaule).
La floraison est terminée actuellement chez moi.



J'ai également un phénotype blanc qui est apparu.

superbes photos. La forme blanche est un semis spontané ?

Quelqu'un cultive-t-il des formes doubles(Sabine ou Suzanne par exemple)
Sont-elles fidèles de semis ou retournent-elles au type?

A priori le seul fait qu'elles aient des noms de cultivars est un argument pour penser qu'elles ne sont pas fidèles de semis, mais je me trompe peut-être...

Pas nécessairement,certains cv sont suffisamment fixés pour pouvoir etre multipliés par semis.La seule façon de le savoir, c'est d'essayer mais pour cela évidemment il faut pouvoir disposer de la semence.D'ou ma question.

J'aime beaucoup les Asters mais je n'arrive pas à cultiver les petits asters d'automne, Aster dumosus, qui se couvrent d'oïdium durant l'été.
Par contre, les petits Asters de printemps, Aster alpinus, se plaisent dans mon clos à la terre calcaire et drainante.

J'ai 'Happy End' depuis des années :





j'ai planté l'automne dernier des variétés à fleurs bleues et blanches entre deux rosiers dans un massif pentu.
En ce printemps très sec, les rosiers ont beaucoup souffert de la secheresse, les feuilles et les boutons floraux ont séchés, mais les asters ont supporté sans difficulté, ils ont même grandi et grossi.