Je n’ai pas encore reçu le bulletin du SRGC, j’ai hâte de le lire surtout si il y a des sujets sur les semis.
Les américains de la NARGS ont fait fort ce trimestre. Leur bulletin est entièrement consacré aux semis
des plantes adaptées aux rocailles. Un pur plaisir. Et on y parle de la germination des graines d’ Erythronium d’une manière très originale et qui me plait beaucoup. Voici les grandes lignes.
La levée des inhibiteurs de germination a été étudiée en fonction du mode de dispersion de la graine. Cela devient étrange et intéressant lorsque l’on fait la synthèse de l’étude.
Les graines des Erythronium ont été classées en 2 groupes.
1) Les graines sont dispersées dans la nature par les fourmis.
(Pour les savants, il s’agit de la myrmecochorie
). Les graines sont pourvues d’ élaïosomes, ce sont des corpuscules huileux qui font chavirer de plaisir les fourmis. Comme la nature est bien faite, les hampes desséchées se couchent sur le sol, laissant les fourmis emporter les graines bien mûres, ou bien les tiges se penchent en permettant aux capsules de se vider de leurs graines. Ces semences avec élaïosome concernent les Erythronium européens, asiatiques et du coté Est de l’Amérique de Nord.
2) Les graines manquent d’ élaïosomes et sont exposées aux intempéries pendant des semaines dans leur capsule grande ouverte.
Ces capsules sont maintenues droites par des tiges raides. Lorsque les graines sont mûres, elles sont dispersées lorsqu’un vent violent secoue la tige ou au passage des animaux.
Cela concerne les espèces originaires de l’Ouest des Etats-Unis.
Le constat.
Les graines qui ont été dispersées par les fourmis ont un besoin immédiat d’une période humide « chaude » (21/22° pendant 2 mois avec un refroidissement sensible la nuit ) avant de terminer leur cycle de germination par une période humide et froide (4 ou 5° maximum).
L’auteur de l’article pense que les graines n’ont pas assez de ressources pour attendre l’automne suivant quelque soit la méthode employée pour les conserver.
Les graines du 2ième groupe sont à considérer en fonction de leur zone de répartition.
Les espèces des altitudes les plus basses auront besoin d’une période humide et froide pour germer. Le semis automnal est le plus adapté. Les espèces des zones subalpines ont les mêmes exigences en ce qui concerne le froid mais pour des durées plus longues. C’est sans doute pour cette raison que certains amateurs de semis de plantes alpines pensent qu’il faut que le semis soit soumis au moins à la rigueur de 2 hivers avant que des signes de germinations n’apparaissent.
Les graines de ce 2ième groupe gardent leur pouvoir germinatif de nombreuses années.
Pas banal, non ? J’aime assez cette analyse
, mes neurones cubiques sont satisfaits.