Rien de tel en ces temps caniculaires que de faire un petit tour en montagne. Les Vosges n’étant pas très loin de chez moi, je suis allé trainer mes guêtres du côté du jardin alpin du Haut Chitelet le 13 juillet dernier. Bon ! D’accord ! Mi-juillet, c’est un peu tard pour les floraisons, mais comme on dit ... mieux vaut tard que ...
Et puis, désolé pour la qualité de certaines photos, elles ont été prises sous un soleil de plomb en début d’après-midi.
Allez ! J’vous y emmène.
Sur la route, un paysage typique des Vosges, on y voit même la fameuse ligne bleue ...
Dès que l’on pénètre dans le jardin, ça commence par des provocations...
Comme cette chaise aménagée ...
... ou ces blocs de bétons creux.
On peut légitimement se dire que pour cultiver des sempervivums ou certaines saxifrages, nul n’est besoin de casser 3 pattes à un canard.
On va se calmer un peu à la vue de ces plantouilles à l’aise dans ces regards en béton pour réseau d'assainissement.
Mon p’tit doigt me dit que pas mal de « rocailleurs » aimeraient bien avoir quelques-unes de ces plantes au milieu de leurs tas de cailloux. Moi le premier.
Proche de l’entrée également, une bordure caillouteuse avec de belles touffes de
Dryas octopetala, de
Cryptogramma crispa, de cotules qui pourraient être des
Cotula sericea et des
Saponaria pumilio, limite envahissantes. Une petite indication, dans le coin, le ph du sol est plutôt acide.
3 semaines plus tôt, voici à quoi devait ressembler les saponaires.
Au début sa construction, ce jardin a été divisé en plusieurs secteurs, Alpes, Pyrénées, Carpates, Jura, Vosges ... Au fil du temps, c’est devenu moins clair par endroits.
Je commence par la zone réservée aux plantes des Alpes ... dans laquelle trône le panicaut bleu ou l’
Eryngium alpinum.
Au premier plan se trouve une colonie chinoise de
Leontopodium wilsonii (je crois) surplombée d’une grosse touffe d’un Veratrum,
Veratrum album ou
Veratrum californicum De l’
Astrantia major en veux-tu en voilà.
Qui a dit que les chardons n’avaient rien à faire dans une rocaille ? Je crois que c’est moi.
Voici une
Carlina acanthifolia qui se ressème n’importe où.
Je n'y connais pas grand chose en carlines, mais celle-là ressemble quand même beaucoup à
Carlina acaulis ...
De temps en temps on rencontre de vielles auges en béton qui ont bien du mal à résister aux hivers vosgiens.
Vite fait et au premier coup d’œil, ça ne paye pas de mine.
Ça ! C’est pour une personne non avertie. Parce que trouver en culture et ensembles
Acaena lucida, Androsace flavescens, Androsace lehmannii qu’il faut appeler
A. nepalensis, Bolax gummifera, Celmisia argentea, Potentilla biflora var.
lahulensis, Saussurea eopygmaea qu’il faut appeler
S. brunneopilosa var.
eopygmaea et une Kelleria qui pourrai être une
Kelleria lyallii de Nouvelle-Zélande ...
excusez du peu.
Et puis, je ne vais pas insister, mais des auges avec des espèces qui ne courent pas les rues comme celles précitées, il y en a d’autres.
Sous une magnifique étiquette «
Campanula rhomboidalis » se trouvent par ‘milliers’ des semis spontanés de
Campanula excisa ...
... à moins que cette colonisation provienne de stolons souterrains. Je préfèrerais. Parce que pour les adeptes des semis, c’est franchement démoralisant.
D’abord, les graines de cette campanule ne se trouvent pas sous les sabots d’un cheval. Et bien souvent, ça ne germe qu’avec ... parcimonie.
Vu la quantité de fleurs sèches sur les touffes de
Saponaria lutea, le spectacle devait être grandiose il y a de cela quelques semaines.
Faut pas croire que j’en fais une fixation, mais au premier plan, ce sont encore des
Campanula excisa qui prennent leurs aises.
Ici aussi, l’ombre est chère.
Voici maintenant une rocaille que j’affectionne au plus haut point. Elle englobe des plantes des régions australes, Amérique du Sud, Afrique du Sud, Australie et bien entendu, Nouvelle-Zélande.
Coprosma petriei, Celmisia viscosa en graines,
Raoulia australis (présente à la FAP), surmontés d’une belle touffe d’un
Hebe armstrongii qui a bien pris le soleil.
Une magnifique touffe de
Leucogenes leontopodium au premier plan.
Raoulia subsericea (présente à la FAP),
Kelleria dieffenbachii et
Raoulia x Leucogenes (présente également à la FAP) forment de beaux tapis.
Encadré par des
Hebe armstrongii, et en commençant par le bas, la classique
Muehlenbachia axillaris, Hebe pinguifolia, Gaultheria depressa, Scleranthus uniflorus en touffes bronze entourés de
Raoulia tenuicaulis, Oreomyrrhis argentea, Raoulia subsericea, Cemisia sp. (peut-être
Celmisia hectori) ...
Voilà ! Je crois que c’est le bon moment pour faire une petite pause. Le temps de trier quelques photos et je reviens.