Vallée de la Roya, été 2019

Bonjour,

Retour de 15 jours en vallée de la Roya au camping de Tende comme base principale. Ayant connue une percée médiatique depuis la crise des migrants, cette vallée débutant en France et terminant en Italie est bien évidemment connue depuis longtemps par les botanistes et pour la vallée des Merveilles. Cela reste un coin très agréable pour des vacances en famille : paysages variés, coins baignade, animaux en pagailles et étonnamment, pas trop de touristes.
Fin juillet-début août, la majorité des plantes sont évidemment fanées mais à la faveur d'une combe à neige ou de courant souterrain froid, on trouve par-ci par-là quelques fleurs plus précoces.
Ombellifères, astéracées jaunes, graminées et poacées, petites caryophyllacées blanches... je ne sais pas faire, pas de photos. Cela reste donc plutôt classique, surtout pour ce secteur mais quand même très très sympa et très original.

La vallée de la Roya a plusieurs originalités :
- granitique au nord ouest (Mercantour), calcaire à l'est et au sud
- s'ouvre au sud sur la Méditerranée. Tende, quasi dernier village de la vallée au nord n'est qu'à 800 m alors que le col de Tende est à 1800 m et les sommets tous à plus de 2000 m -> Climat méditerranéen au sud mais étage alpin au nord
- très proche de l'Italie, elle accueille quelques plantes qui ont passé la frontière, ou plutôt la frontière est passé par dessus quelques espèces
- la Ligurie est un hot spot de biodiversité qui a servi de refuge lors des dernières glaciations et permis une certaine différenciation des populations présentes
Bref, il y a pas mal d'espèces ou sous-espèces que l'on ne trouve que là en France.

Pour commencer quelques paysages

La vallée des Merveilles

et ses gravures


Le Lac de Peyrefique au milieu de blocs de granite


La cime calcaire et érodée de Chanvrairée,


Le vallon de Valmasque et ses parois suintantes


L'aval du vallon de la Bendola


Quelques bêtes également

Jeunes bouquetins mais on a eu droit à un festival de mamans et de leurs tout-petits : chamois, bouquetin, marmotte !


Sperlerpès, une drôle de salamandre cavernicole


Dolichopode, de drôle de sauterelles cavernicoles


Carabe de Solier, endémique des alpes du sud-est et de l'Italie du N-W


Oreina sp., une chrysomèle d'un bleu gentiane


et beaucoup de papillons mais ce n'est pas le sujet

Et on attaque les fleurs.

Je précise tout d'abord que je n'ai pas photographiées toutes les fleurs : je me suis aperçu que je n'avais même pas pris en photo les Saxifraga cochlearis et callosa, ni les Dianthus furcatus et seguieri ni de nombreuses autres.
Il y a également pas mal de plantes que je n'ai trouvé que fanées : Gentiana ligustica, Primula allioni, Pinguicula reichenbachiana, Saxifraga cochlearis, Geranium macrorhizum...

Quelques saxifrages pour commencer

Saxifraga caesia avec ses mini-rosettes imbriquées



Saxifraga cuneifolia ssp. cuneifolia avec moins de fleurs et aux feuilles presque pas dentées par rapport à la ssp. robusta.


Saxifraga exarata


Saxifraga florulenta, la star du Mercantour !




Saxifraga pedemontana observé en fleur à un autre endroit à la faveur d'un courant froid sortant d'un pierrier et ayant retardé la floraison. A un autre endroit ce sont S. paniculata et aspera qui étaient encore en fleur alors qu'ils étaient grillés partout ailleurs.


Autres saxifrages observés : rotundifolia, oppositifolia, moschata, cochlearis, callosa, paniculata, bryoides, aizoides


Quelques plantes des pelouses écorchées

Dryas octopetala, la dernière fleur restante, en tout cas la seule observée


Leontopodium nivale


jamais bien loin d'Aster alpinus


Jacobea incana


Dianthus pavonius était en peine floraison, vraiment une superbe espèce. D. furcatus est très commun au delà de 1000m, D. balbisii aussi mais en dessous de 800 m , D. seguieri s'observe de ci, de la.


Sempervivum globiferum ssp. allionii, l'ancienne jovibarba aux fleurs jaune discrètes. Les 3 autres espèces de Sempervivum (tectorum, arachnoideum et montanum) sont également communes.

(Suite et fin)

Pelouses sèches
Campanula spicata, malheureusement une bisannuelle

En s'approchant de plus près, Ephippiger terrestris


Gentiana cruciata et les petits points blancs révélateurs du passage de Maculinea alcon ecotype rebeli


Megaphorbiaies
Plutôt des classiques
Aconitum lycoctonum

Adenostyles

Cirsium erisithales, une grande cirse aux fleurs jaune. Cirsium alsophilum était également bien présente et impressionnante

Lactuca alpina

Thalictrum aquileguiolium

Prenanthes purpurea


Eboulis
Campanula cochearifolia, une touffe très dense et haute

Gypsophila repens

Adenostyles leucophylla, très belle avec ses feuilles blanches

Papaver alpinum, cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu !

Pedicularis kerneri


Quelques grassettes
Pingicula arveti, les dernières fleurs


Pinguicula hirtiflora, une introduite qui concurrence la suivante

Pinguicula reichenbachiana, proche de Pinguicula longifolia des Pyrénées. à gauche des rosettes de la précédente.


Sous-bois clair
Astrantia minor

Leucanthemum coronopifolium avec ses feuilles très découpées. Présence également de L. adustum, pallens et virgatum, la marguerite sans ligule.

Orthilia secunda


Parois
Rhodiola rosea, dont on comprend un peu mieux le nom quand il est... fané !

Silene campanula, une endémique ligure

Silene cordifolia, une autre endémique ligure

Très beau reportage d'une magnifique région

Magnifique ! C'est une vallée qui vaut aussi le coup au printemps, en particulier pour Primula alionii

Primula allionii fait partie des fleurs que j'ai trouvé fanées comme Saxifraga cochlearis, Moeringia lebrunii, Gentiana ligustica et acaulis, Leucanthemum virgatum, Pinguicula reichenbachiana, Hormathophylla halimifolia, Fritillaria involucrata.... et il y en a un certain nombre qui avaient totalement disparues. Sûr que ça nécessite de repasser plus tôt également

Superbe reportage. J'admire ta capacité à tout savoir identifier !!!

Merci mais ouhlaaaa, je suis loin de tout savoir identifier. je précisais même en intro :

Citation :

Ombellifères, astéracées jaunes, graminées et poacées, petites caryophyllacées blanches... je ne sais pas faire, pas de photos

Je ne montre que ce que je connais Après c'est vrai qu'à mes quelques connaissances en bota sur les plantes "à fleurs", j'ai quelques connaissances sur les zanimos mais ça c'est mon boulot

superbe reportage.  je ne connaissais pas Orthilia, comme genre..
avec Laurent , on essaie de faire de la détermination d'après photo  au retour des balades (on en garde aussi pour cet hiver) mais c'est pas évident. d'un autre côté à la maison, on se fait aider par les photos d'internet. sur place  quand il faut marcher et grimper, on n'a pas envie d'emporter une flore.. et puis  si on traine trop en chemin pour la détermination, on n'avance pas.

Retour de 15 jours familiaux passés à l'île de Ré ,altitude 10 mètres maxi pas terrible pour les plantes alpines et je viens de regarder le chouette reportage sur la vallée de la Roya , une belle connaissance de cette flore et ce qui m'épate encore cette autre connaissance des petites bestioles qui vivent avec ces fleurs .
Cela me donne vraiment "envie de faire un petit tour dans cette région
surtout que tu dis ne pas avoir tout vu et tout photographié . Que serait ce reportage effectué fin juin début juillet .
Merci