Coup de pouce pour une Salvia daghestanica

Quelqu'un pourrait-il m'aider à maintenir convenablement cette année Salvia daghestanica afin qu'elle puisse me donner le meilleur d'elle-même ?

Je possède un plant depuis le printemps dernier. Lorsque je l'ai eu, il était plus étroit qu'une paume de main, composé d'une douzaine de rosettes de petites feuilles grises tomenteuses au ras du sol.

Les documentations consultées à son sujet m'ont appris que cette sauge des montagnes aimait le soleil, les sols pauvres, caillouteux et très bien drainés (surtout en hiver), et qu'elle portait une floraison bleue en juin sur des tiges d'une vingtaine de centimètres de hauteur.

Compte tenu de ces spécificités, je l'ai installée dans la rocaille sur un emplacement chaud et sec (le long d'un muret exposé plein sud, sans aucune ombre portée, avec des petits cailloux dans le trou de plantation et très peu d'arrosage).

Mais j'ai l'impression que ce régime de pénitence n'a eu pour effet que de la faire souffrir. Elle n'a pas poussé du tout, quelques rosettes de feuilles ont même séché... Et j'ai eu beau patienter, aucune fleur n'est apparue...

La prenant en pitié, j'ai commencé à faire quelques arrosages devenant quotidiens les jours de grande chaleur. Elle m'a semblé être en meilleure forme à partir de ce moment, mais est restée  sur la défensive, ne poussant toujours pas.

A l'approche des mauvais jours, craignant que l'humidité lui soit fatale, je l'ai ôtée de son emplacement pour lui faire passer l'hiver en pot (de terre cuite, avec un peu de terreau ajouté, dehors mais à l'abri des pluies, contre un mur orienté au sud). Elle m'est apparue à cette occasion  pourvue d'un réseau racinaire correct.

Elle est toujours là, arrosée occasionnellement pour éviter son dessèchement, mais reste toujours aussi minuscule ; il faut patienter encore me direz-vous, nous ne sommes qu'en février !

Mais maintenant comme écrire une suite à son histoire?

Quand dois-je la remettre en pleine terre, et dans quel sol ?  Moins de soleil ? Plus de fraîcheur ? Substrat plus riche ? Plus ameubli en profondeur ? Quel arrosage ?

Je vois que ses graines sont régulièrement proposées dans l'index seminum de la SAJA; cela devrait donc être possible de la faire fleurir sous nos latitudes, loin de son Caucase natal.

Comme vous le voyez, je manque de repères et de recul... J'aimerais pouvoir dans quelques mois la prendre en photo et vous la présenter ici même !

La cultivez-vous avec succès ?

Bonjour Pollen,

Personnellement je ne la cultive pas ou plutôt plus depuis très longtemps car la région parisienne ne me paraît pas détenir le meilleur climat pour cette plante de la petite république autonome du Daghestan.
De son nom correct Salvia canescens var. daghestanica, elle pousse dans les éboulis des pentes rocailleuses de montagne où l'air est chaud et sec l'été et bénéficie de la couverture neigeuse l'hiver.
A mon avis il lui faut un sol très caillouteux et peut-être un peu de terre acide comme la plupart des plantes d'éboulis. Puisque tu l'a mise en pot, il vaut sans doute mieux l'y laisser jusqu'au printemps, en tout cas après les gelées et la replanter ensuite mais en la protégeant des pluies d'hiver qu'elle ne supporte pas étant habituée à avoir les racines au frais sous une épaisse couche d'éboulis et à recevoir de l'eau par l'écoulement sous forme de suintement de la fonte des neiges au printemps jusqu'à l'été.
Le plus pratique est sans doute de la mettre sous cloche dès la fin de l'été jusqu'à la fin du printemps.

Merci de ton aide phenix !
lorsque tu la cultivais, fleurissait-elle? et te souviens-tu dans quelles circonstances le climat parisien a fini par la faire disparaître?

Elle n'a jamais fleuri chez moi. L'été, en région parisienne (j'habite un village de l'Essonne donc au Sud de Paris) est souvent très chaud pendant quelques semaines à un mois voire caniculaire, mais certaines années ont été très pluvieuses. D'autre part mon sol est une ancienne terre à blé, très lourde qui se fissure lors d'étés chauds et l'eau reste en surface lorsqu'il pleut. Dans son pays d'origine qui est très montagneux (jusqu'à 4500m environ) les températures en été peuvent être très élevées en plaine mais en altitude elles sont relativement agréables d'autant que le pays borde la Mer Caspienne qui doit apporter de l'air humide.
J'ai perdu beaucoup de plantes dans mes rocailles, ne comprenant pas toujours pourquoi alors que la chaleur de l'été correspondait à leur besoin jusqu'à ce que je réalise qu'en altitude les températures baissent, que les plantes bénéficient d'un rayonnement bien supérieur et que beaucoup poussent dans les fissures ou à l'abri de rochers ou bien dans les éboulis où l'humidité circule en profondeur.
Finalement, chez moi, ce qui tue les plantes c'est la sécheresse de l'air associée aux températures élevées.

Bonjour à vous!

C'est amusant d'entendre parler du Daghestan, nous avons visité cette région avec ma femme il y a 3-4 ans et malgré le danger présent (il y a encore une insurrection islamiste larvée...) les paysages y sont magnifiques ... et le cognac excellent!

Mais revenons au sujet: cette plante se plaît donc en milieu chaud et rocailleux avec une terre assez acide. Est-ce qu'elle conviendrait donc à ma future maison? En effet, ma femme et moi envisageons d'acheter, puisque nos métiers nous permettent de vivre "loin", l'une de ces maisons (pas une villa non plus... les moins chères), dans la région d'Athènes. Vu que les terrains ne sont pas immenses, on va privilégier les fleurs et arbustes, et avons pensé planter quelques pieds de Salvia daghestanica, dont nous avons ramené quelques graines de leur région d'origine. Pensez-vous que le type de sol et le climat seront appropriés pour cette plante?

Merci beaucoup!

Salut Foxbat-25
Salvia daghestanica est une plante originaire du Caucase, xérothermophile : qui aime les situations sèche et très chaude. Sol drainant (éboulis) plein soleil à floraison estivale.
Donc pour moi pas de problème pour ta culture à Athènes.

Merci beaucoup, c'est la réponse que j'attendais! je me doutais un peu, mais je préférais demander plutôt que de faire quelque chose idiot. Et pour le reste du jardin on compte simplement prendre des jolies choses qu'on trouvera sur place... dont un olivier, ce qui est obligatoire!

Je reprends la suite de l'histoire...

La plante a réintégré la rocaille au début du printemps 2018, dans un endroit sensiblement moins brûlant que l'année précédente ; je n'ai pas hésité à l'arroser chaque fois que la chaleur me semblait trop augmenter.

La voici en mai 2018, un peu en pièces détachées; j'espérais quelques petites fleurs, mais je n'ai rien obtenu...



Puis la voici en août 2018, s'étoffant tranquillement, mais en bien meilleure santé que précédemment.



Elle a passé cette fois l'hiver sur place, sans sembler souffrir, protégée de l'humidité excessive par un petit toit.

Et la voici maintenant avec... une seule hampe florale. C'est un début, mais elle sait nous rappeler que la patience est la première vertu des jardiniers !  

bravo pour cette réussite , 2 essais , j'ai renoncé à sa culture .

Magnifique, je vois que tu l'as bichonnée. En tout cas c'est une réussite, bravo!

Merci ! vos compliments me vont droit au coeur