Pour les
Codonopsis dicentrifolia que j’ai apportés à la FAP, je ne sais pas trop quoi en penser.... mes doutes sont apparus dès que j’ai vu les feuilles. Elles étaient duveteuses et les tiges couvertes de poils. D’après la description sur Flora of China, la plante doit être glabre de partout.
Il ne faut pas oublier non plus que les graines que j’ai obtenues de l’AGS ont été collectées dans un jardin. Et si le donateur est quelqu’un qui adore les
Codonopsis ....
j’y reviendrai plus tard. Mais on peut légitimement craindre une hybridation.
C’est pour cela qu’à l’époque, j’ai préféré avertir les futurs acquéreurs.
Mais ce n’est pas si simple, en tout cas pour moi. Comme
C. dicentrifolia et
C. clematidea sont des espèces qui se trouvent en Chine, autant utiliser la clé de détermination figurant sur cette Flora of China.
Et la première chose qu’il faut faire, c’est de sentir la plante. Avec son nez !
Si elle sent mauvais, dégage une odeur fétide, ce n’est pas un
Codonopsis dicentrifolia. J’ai eu beau renifler mes plantes de tous les côtés, elles ne sentent rien, ou presque. Fraicheur humide du petit matin, je dirai.
Mais rien d’écœurant. Mine de rien, ce simple « reniflage » élimine 35 espèces sur les 40 répertoriées dont
Codonopsis clematidea. Pour être plus complet, la capsule du fruit doit être obconique, et elle l’est. (c’est-à-dire qu’elle a la forme d’un cône renversé, pointe vers le bas) Quant aux graines, elles doivent être lisses ou finement striées. A vérifier !
Ensuite, pour finaliser le tri, il faudra observer la fleur et faire un peu de math.
En supposant que la corolle soit campanulée, avec « petit a » la hauteur de cette corolle, comprise entre 2.5 et 3.5 cm, et « petit b » son diamètre compris entre 2.5 et 3.5 cm, si la profondeur des lobes de la corolle est < à ½ « petit a », alors il s’agit d’un
Codonopsis dicentrifolia. CQFD. Et là aussi, ça colle.
Codonopsis dicentrifolia est une plante au port érigé, de 40 à 50 cm de hauteur. Je ne comprends pas pourquoi les tiens sont rampants, ceux que j’ai conservés en pots sont érigés. (Peut-être que c’est lié à leur culture, à leur développement)
Voici une clé de détermination plus complète pour les
Codonopsis .... et qui ne fonctionne plus pour le moment.
http://flora.huh.harvard.edu/china/PDF/PDF19/Codonopsis.pdf
Sans doute une mise à jour, ou une réécriture. Faut dire que séparer les plantes qui puent de celles qui ne sentent rien, ça fait pas trop botanique.
Et je ne dis rien sur ceux qui ont toujours le nez bouché.
Dans son bouquin « Dwarf Campanulas and Associated Genera », Graham Nicholls donne quelques indications sur
Codonopsis dicentrifolia. Je ne sais pas quel crédit donner à sa description.
Il écrit que les feuilles sont petites, de 1 à 1.5 cm de long, qu’elles sont vertes sur le dessus et pourpre à l’envers. Il ne signale pas de pilosités. Ce serait une plante difficile à cultiver, ayant un cycle de vie assez court et ne produisant pas beaucoup de graines. En tout cas, nettement moins que
Codonopsis clematidea.
Cette description des feuilles ne colle pas avec celle qui se trouve dans Flora of China, surtout pour le revers pourpre. En tout cas, ça n’aide en rien la détermination de notre plante, bien au contraire.
Autre élément que j’ai découvert à une fête des plantes en Belgique, au début du mois de juin. Cathy Portier y vendait des
Codonopsis dicentrifolia en tous points identiques aux miens à cette époque de l’année. Elle m’a dit que c’était des plantes obtenues de semis mais elle ne connaissait pas l’origine des graines vu que c’était son mari qui s’en était occupé.
N’empêche. S’il s’agit d’une forme hybridée, c’est quand même bizarre de trouver des clones parfaits, sauf si les graines utilisées proviennent du même donateur. (Je n’ai pas vu les floraisons)
Autre chose sur le même sujet. On trouve une petite description avec une photo de
Codonopsis dicentrifolia sur la Flore de Kadel. La seule feuille qui est nette sur la photo laisse apparaitre de petits poils. Le truc bizarre, c’est que Kadel écrit que la plante est glabre .... ça sent le copier-coller avec Flora of China.
http://flora.kadel.cz/e/kvCard.asp-Id=7088.htm
Là aussi, c’est un poil déroutant vu que cette flore n’est pas toute jeune.
Vu de mon coin, il semble régner la plus grande confusion autour de cette espèce.
Un petit coup d’œil sur
Codonopsis clematidea. Je n’en cultive pas et c’est tant mieux vu qu’elle ne sent pas très bon.
Je ne vais pas dérouler la clé de détermination car l’espèce est en queue des descriptions. Mais, ce
Codonopsis à un port lâche, un peu rampant et érigé à la fois. Taille ; entre 50 cm et 1 m. On signale que les branches, pétioles et limbes sont hispiduleux. Sauf erreur de ma part, cela signifie que ces organes sont munis de poils raides, pointus et plus ou moins piquants.
Rien à voir avec la pilosité que l’on observe sur mes
Codonopsis dicentrifolia.
Mais on peut imaginer une hybridation entre ces 2 espèces.
Voici quelques photos de mes
Codonopsis dicentrifolia prises au mois de juin. Pas d’excellente qualité, c’était à une époque où il pleuvait beaucoup.
Je n’ai pas beaucoup d’infos sur
Codonopsis ovata. Toujours dans « Dwarf Campanulas and Associated Genera », Graham Nicholls le décrit un peu. Il le présente comme une version améliorée de
Codonopsis clematidea qui sent moins mauvais. Il a un port érigé, quelques fois + ou – rampant, pas plus de 30 cm de hauteur pour une plante mature. Les tiges sont légèrement poilues, les feuilles peuvent être glabres ou légèrement poilues. Les fleurs sont d’un « soft blue » et la corolle diminue de diamètre en allant vers sa base.
Finalement, c'est un truc à devenir chèvre.