Puisque je suis dans ma période à fleurs doubles, je vous propose aujourd'hui
helianthemum 'Rubra Plena' en espérant que cette débauche d'hybrides ne froissera pas les plus puristes d'entre vous...
L'hélianthème pourrait être le symbole de la rocaille chaude : forte lumière, sécheresse, sol pauvre, calcaire, caillouteux et bien drainé lui vont à merveille. Celui que je vous présente ici répond totalement à ces critères et je ne l'ai jamais ménagé. Je n'ai même pas le souvenir de l'avoir arrosé une seule fois en bien des années
...
Il appartient à la famille des
Cistaceae, qui me paraît peu représentée dans l'univers des plantes de montagnes.
De ses origines méditerranéennes, il a gardé l'amour du soleil (même brûlant) et la crainte des fortes gelées. J'ai d'ailleurs bien crû l'avoir perdu lors de la longue période de froid que nous avons traversée en février 2012. Il en est ressorti totalement sec et sans trace de vie...
Et pourtant ! Dans les semaines qui ont suivi, il a remis timidement quelques bourgeons, puis des petites feuilles sur de nouvelles branches, et finalement, il a retrouvé toute sa santé en quelques mois
! Mais cet avatar climatique a été tout de même exceptionnel. Il subit habituellement les hivers ordinaires de ma région sans en souffrir particulièrement.
Examinons maintenant la plante dans le détail.
Ce qui frappe bien sûr en premier lieu, se sont ses petites fleurs doubles, en forme de pompon d'un joli rouge cerise, qui la constellent de mai à juillet, très éphémères mais qui se succèdent à un rythme effréné chaque jour à l'extrémité de chaque rameau. En voici une en gros plan, avec ses boutons qui guettent l'instant propice pour prendre la relève :
Lorsque cette période s'achève, il est recommandé de raccourcir d'un bon tiers les branches ayant fleuri, de manière à régénérer la plante et la densifier. Il est vrai que son port naturel est plutôt étalé, et que sans cette intervention, elle formerait une sorte de large buisson végétant surtout aux extrémités. Je procède en général à une deuxième taille en fin d'hiver (mars) pour les même raisons. Ainsi elle reste compacte et bien feuillue sur un bois vert.
Car c'est bien de bois et non de tissu végétal plus ou moins mou dont il s'agit. L'hélianthème est classé parmi les sous-arbrisseaux et ses vieilles branches sont assez dures à couper (sécateur recommandé !). D'ailleurs un sujet de plusieurs années vu de profil ferait presque penser à un gros bonsaï. Sa hauteur reste néanmoins compatible avec le petit monde de la rocaille, puisque le sujet présenté ne dépasse guère 30 à 40 cm
.
Cette caractéristique ligneuse n'interdit toutefois pas de faire des boutures l'été, en utilisant les petites pointes encore vertes et souples des branches. J'ai plusieurs fois utilisé cette méthode avec succès (et encore pas plus tard que l'année dernière) dans un godet de terreau humide, laissé à l'extérieur, dans un coin ombragé à l'abri des intempéries. Voici le rejeton en question, déjà étoffé, qui a un peu fleuri et qui porte encore quelques boutons.
Le feuillage quant à lui est un peu rigide et d'un beau vert émeraude. Les feuilles sont ovales, allongées (à peine 2 cm de longueur), plutôt étroites, comme ceci :
Ces feuilles persistent généralement plus ou moins l'hiver (sauf épisode particulièrement glacial, comme indiqué ci-dessus).
Ainsi, de par sa beauté et sa simplicité de culture, cet hélianthème devrait vous séduire : anti-stress garanti au jardin, mais aussi en phytothérapie puisque son élixir est utilisé pour réduire la tension nerveuse!
Vive, donc, la fleur du soleil comme le suggèrent les mots grecs à l'origine du nom de genre!
En cultivez-vous chez vous ?