Un petit tour en Afrique, ça vous dirait ? Alors, envolons nous pour le Lesotho, pays de montagne tout au sud du continent africain, et arrêtons nous un instant sur ses pentes ( à la saison sèche) baignées de lumière vive. Nous y trouverons un représentant de la famille des
Aizoaceae, Delosperma nubigenum, qui nous éblouira de mille petits soleils
, comme ceci :
Son nom d'espèce trahit effectivement son affection pour les hauteurs (jusqu'à 3 000 m), puisque
nubigenum signifie « originaire des nuages » ! Mais si vous n'avez pas le goût de la varappe, vous pourrez plus simplement l'inviter dans votre jardin de rocaille où il se plaira très bien dans une terre ordinaire, sèche, même caillouteuse, avec une exposition très ensoleillée.
On le trouve souvent sous le nom de
Delosperma lineare ; En réalité il s'agit d'une confusion, car ce dernier porte des fleurs blanches...
C'est une plante basse (3-4 cm de hauteur tout au plus) qui s'étale lentement mais surement par marcottage de tiges, pour former une touffe d'une trentaine de centimètres de diamètre. A tenir donc, à l'écart des co-locataires plus vigoureuses, qui auraient tôt fait de la recouvrir ou de lui porter ombrage ...
Les petites fleurs (environ 2 cm de diamètre) sont d'un joli jaune vif, et brillent au soleil comme de la soie
, avant de se refermer pour la nuit :
Elles s'épanouissent en mai chez moi pendant trois à quatre semaines ; Ensuite demeure le feuillage succulent, bien dodu, vert tendre, résistant à la sécheresse mais qui appréciera un petit arrosage au coeur de l'été :
Et l'hiver, me direz-vous, que se passe-t-il ? C'est vrai qu'il peut paraître un peu frileux, mais il est tout de même bien résistant aux frimats. Les feuilles sont persistantes et rougissent lorsqu'il fait froid, ce qui ajoute encore à son aspect décoratif. Plusieurs années d'observation m'amènent à penser qu'il craint bien plus l'humidité que le froid proprement dit. Il m'est arrivé de perdre des touffes, non protégées, lors d'hivers ordinaires, et d'en avoir conservées d'autres intactes, lors de périodes glaciales (cette hiver par exemple avec des températures de l'ordre de -12° et un ressenti de -18°) avec une simple protection contre la pluie ou la neige.
Quoi qu'il en soit, le sauver des catastrophes ne pose aucun problème : son bouturage est un jeu d'enfant et il sera toujours possible d'en conserver quelques tiges à l'abri dans un pot.
Et à défaut de rocaille, vous pourrez l'apprécier dans bien d'autres situations : bacs, jardinières, bordures, et même toit végétalisé bien exposé.
Je ne lui ai jamais vu de maladies ou de parasites. C'est donc un costaud sous ses airs fluets.
Ne trouvez-vous pas qu'il est digne d'une petite place dans nos jardins ?