Comme d’hab, j’ai fait ces jours-ci un petit tour dans une librairie.
Et c’est avec grand plaisir que j’ai découvert (et acheté) le dernier ouvrage de Jean-Marie Pelt ; « La raison du plus faible ». Une publication Fayard datant de .…. quelques jours.
Dans ce nouvel essai, J-M Pelt, avec la collaboration de Franck Steffan, fustige la fameuse loi de la jungle, principe reconnu par beaucoup de personnes, où seule la cruauté serait le moteur de l’évolution dans le monde végétal et animal.
…… Et rien ne nous empêche de relier les anecdotes figurant dans ce livre au monde des humains.
Mais revenons sur l’auteur.
Ce lorrain, pharmacien agrégé, est professeur émérite de biologie végétale et de pharmacologie à l’Université de Metz et président de l’Institut européen d’écologie. Il est aussi ambassadeur européen de l’environnement de l’Union européenne. Ce n’est pas un écologiste tel que nous sommes habitué à voir sur les plateaux de télévision ou devant des champs de maïs.
Il ne fait pas dans la gesticulation stérile, il ne donne pas de leçons, il n’est sponsorisé par personne, et lorsque il est invité par un média, c’est uniquement pour ses connaissances qui sont immenses. Et ça tombe bien, il adore les partager et il est intarissable.
Au sein de ses activités, il utilise son savoir à l’écriture de livres, une bonne quarantaine à ce jour, qui nous emmènent très souvent dans les secrets du monde végétal. Et pour tous les lecteurs qui n’ont pas trop de sciure entre les neurones, la préservation de la biodiversité, s’impose. Toute seule. J-M Pelt réinstalle le monde vert au cœur de la Vie où nous autres, humains, sommes aussi.
Voici quelques bouquins ;
J’imagine que pour certains d’entre vous, la couverture de l’un de ces livres va réveiller des souvenirs télévisuels.
J-M Pelt est principalement édité par Fayard, on trouve quelques ouvrages aux éditions du Chêne, et pas mal d’autres dans la collection « Le Livre de Poche ». Il n’est pas besoin d’avoir une connaissance quelconque en botanique pour les lire, tous les livres sont abordables pour le plus commun des lecteurs. L’auteur a le don de vulgariser ses propos (dans le bon sens du terme) et d’ajouter souvent une pointe d’humour du plus bel effet.
Pour vous donner une idée de ce que l’on peut trouver dans ces bouquins, je vous livre ici un petit condensé d’un essai scientifique sortit tout droit de « Les Langages secrets de la nature » (Le Livre de Poche), ouvrage dans lequel je m’étais replongé au début de cette année.
L’essai en question vise à démontrer que les plantes communiquent entre elles. Mais oui !
C’est tout ce qu’il y a de plus sérieux.
2 chercheurs, Baldwin et Schultz, travaillent depuis quelques temps sur ce sujet. Je ne sais pas où ils en sont aujourd’hui, mais il y a une vingtaine d’années, ils ont mis en évidence que la communication chimique entre les plantes au moyen d’un gaz interposé serait un mécanisme fondamental de la régulation de la prédation dans la nature.
Une expérimentation (corroborée par d’autres sur des genres différents) a été menée sur des peupliers âgés de plusieurs mois et hauts de 30 à 40 cm. L’essai a consisté à déchirer sur 50% des arbrisseaux 2 des quelques 20 feuilles qu’ils possédaient, puis, de mesurer la teneur en tanins des feuilles. Il faut savoir que l’augmentation de la teneur en tanins des végétaux est considéré comme une défense de ces mêmes végétaux face à une agression.
Sur les arbrisseaux dont les feuilles ont été coupées, la teneur en tanins double sur les feuilles saines dans les 50 heures qui suivent la mutilation. Cette teneur revient à sa valeur normale d’avant les déchirures au bout d’une centaine d’heures.
Mais,
…….et c’est là que ça devient intéressant, …. cette teneur en tanins augmente également sur les feuilles des jeunes peupliers qui n’ont subi aucune agression. Près de 60%. Tout se passe comme si les arbrisseaux blessés avaient averti leurs congénères qui vivaient dans la même enceinte qu’eux.
Ces recherches sont récentes et il y a encore beaucoup de choses à découvrir. Elles ne sont pas isolées car elles vont dans le même sens et aboutissent aux mêmes conclusions que les études de David Rhoades publiées en 1983.
Mais il y a des rusés ! C’est le cas d’une coccinelle surnommée « la coupeuse de feuilles ».
Observée au Mexique, on s’est rendu compte qu’elle a mis au point une méthode imparable pour que sa plante nourricière, la courge, n’ait pas le temps de développer des tanins……..
Les bouquins sont truffés de ce genre d'anecdotes.