Narcissus 2008

Je ne résiste pas à vous envoyer ces photos de petits Narcissus romieuxii. Des bijoux et pas si compliqués que ça à cultiver

le premier est romieuxii ssp albidus puis romieuxii var rifanus et enfin r.v. mesatlanticus

superbes ! j'en avais naïvement essayé un en extérieur, mais bien évidemment il n'a pas survécu.
Tu utilises une protection contre le gel ou bien le simple fait de les protéger de l'humidité hivernale suffit ?

Comment se cultive t-il, ce petit bijou ?

Je le cultive en pot sous châssis pour éviter l'eau qui abime les fleurs et le risque d'un grand gel. En revanche j'ai une touffe dans le jardin (on voit à peine dépasser les premiers boutons) face sud de la rocaille encadrée par des grosses pierres. Je lui mets une protection uniquement si la température descend en dessous de -10. Il se divise généreusement.

dans quel type de substrat est il dans ton jardin ?

terre alluviale sablonneuse. Je rajoute des graviers en surface

je vous remets une petite couche

et ça c'était Narcissus romieuxii romieuxii et romieuxii albidus. Voilà romieuxii rifanus aux étamines très écartées

ils sont toujours aussi beaux : en obtiens tu des graines dont tu es sûr qu'elles ne sont pas hybrides entre les différentes sous-espèces ?

Je risque évidemment d'avoir des hybrides à cause des abeilles qui peuvent contrarier mes propres fécondations au pinceau, mais en général les bulbes se divisent bien

une solution peut être d'envelopper les fleurs dont tu es sûr de la fécondation avec du tulle, pour des plantes porches à peu de distance, c'est la seule possibilité de s'assurer des bons taxons.

je ne connais pas cette ssp : elle se différencie uniquement par la période de floraison ?

voilà une miniature qui chaque année me ravit. Par contre la multiplication végétative est très lente, peut-être parce que j'arose peu de peur de perdre la plante. C'est Narcissus hedraeanthus, un des plus désirables des narcisses à mon avis. Cette année, il y avait des graines de l'espèce dans l'index seminum de la SAJA, et à ma gande surprise, non seulement j'ai pu en avoir, mais en plus il y en avait beaucoup dans le sachet... espérons que ça lèvera

Biodiversité a écrit:

je ne connais pas cette ssp : elle se différencie uniquement par la période de floraison ?

J’ai trouvé dans un vieux bouquin du siècle précédent une petite explication sur ce narcisse. Elle est sûrement déphasée par rapport à la nomenclature actuelle, quoique, ….

J.W. Blanchard trouve, qu’au vu du nombre de variétés décrites dans Narcissus bulbocodium ssp. bulbocodium, qu’il est difficile de justifier la séparation de quelques espèces avec la ssp praecox.

Toutefois, cette sous espèce a été décrite la première fois par Fernandes en 1937. voici comment il décrit ce narcisse. Les fleurs sont jaune pâle, les étamines ne sortent pas de la couronne, la plante est robuste et la floraison a lieu en hiver.
Il paraît que les 3 premières observations vont pile poil à N. bulbocodium var. citrinus. Problème, cet espagnol fleurit en mars, et mars comme chacun le sait, c’est pas l’hiver ! La question est cruciale, faut il affubler d'une sous espèce praecox ce petit narcisse marocain sous prétexte d’une floraison plus hâtive et en faire un endémique.

La robustesse de l’individu pourrait venir de son bulbe qui doit être le plus gros de tous les bulbocodium. Les feuilles, remarquablement rayé sur la surface extérieure, peuvent atteindre 45 cm de long et les tiges florales de 15 à 26 cm en pleine floraison. Pour la couleur, il faut s’accrocher, normalement, les fleurs sont jaune, un bon vieux jaune primevère plutôt que jaune d’or, parfois jaune pâle comme pourraient l’être certaines primevères.
La corolle a un diamètre compris entre 24 et 37 mm et sa longueur varie de 4,5 à 5 cm. Parfois, cette corolle est plus sombre à l’extérieur. Les anthères restent planqués à l’intérieur de cette corolle qui peut être légèrement crénelée ou lobée.
Au Maroc, ce narcisse fleurit de novembre à janvier, en culture, il est un tout petit peu plus tardif.

Voilà !

Heuuuu, c’est pas tout.

C’est pas de ma faute, …… il y aurait 2 variétés. Et pour les différencier il faut compter les nervures sur les pétales. Alors, s’il y a 6 nervures il s’agit de Narcissus bulbocodium ssp. praecox var. praecox. S’il n’y a que 3 nervures, il s’agit de Narcissus bulbocodium ssp. praecox var. paucinervis.

Voici la conclusion qui termine l’étude, « la distinction est tout à fait sans importance pour les jardiniers », j’aimerai bien savoir ce que veut dire précisément l’auteur.

merci pour cette recherche. Je vais te faire arracher les cheveux, parce que je croyais que c'était la variété obesus qui, comme son nom l'indique, avait les bulbes les plus gros de tous les N. bulbocodium...
Et c'est la variété que je suis sensé élever de semis, alors que j'ai aussi v. conspicuus du commerce, mais je ne lui trouve (avec mes infimes connaissances botaniques), pas de différence.

Cependant, et ton post le confirme, ce n'est que récemment que j'ai appris que la position des étamines, sortant ou pas de la corolle, écartées ou pas, avait un rôle majeur dans la détermination des espèces : je regarderai donc mieux désormais.

Et pour la phrase de cet auteur, j'aurais tendance à lui dire la vérité, à savoir que nous ne sommes pas que de simples jardiniers, mais que nous avons aussi un côté collectionneur qui finalement nous oblige à regarder avec plus d'acuité le monde végétal, tout en en admirant la beauté, ce que parfois semblent ignorer les botanistes purs et durs .

Et c’est là que l’on voit que je ne suis pas un spécialiste. Les bulbes de la sous espèce praecox font parties des plus gros bulbes de l’espèce bulbocodium, ce ne sont pas les plus gros. (mauvaise traduction)

En y regardant de plus près, j’ai le bouquin d’un révolutionnaire. Parce que ton beau Narcissus bulbocodium var. obesus, il ne veut pas en entendre parler. Lui et Fernandes considèrent qu’il faut le nommer Narcissus obesus Salisb. Ils sont apparemment esseulés mais ils mettent en avant des arguments de choix, le nombre chromosomique est différent des autres bulbocodium et ce narcisse se cultive sur sol neutre ou calcaire au contraire de ces mêmes bulbocodium. C’est dingue, chaque fois que creuse un peu sur une espèce, mes faibles certitudes fichent le camp. Mais j’aurai au moins appris que le calcaire ne l’effraie pas.

Et puis, je croyais que l’épithète obesus était attribuée en fonction de la fleur. Comme quoi ….

Merci pour ces renseignements complémentaires. Je vais vérifier les nervures

Casse tête pour compter les nervures. En attendant il y en a un qui est beaucoup plus grand que l'autre
Voici paucinervis


et là praecox


un hybride de romieuxii, 'Julia Jane', à droite romieuxii, voyez la diff de taille




et la touffe de romieuxii au jardin qui a passé l'hiver sans protection ! Ok, ça n'a pas dépassé -7°C. Ils démarrent tandis que dans le châssis, ils fanent et j'espère fécondés !!!


Premier de la section jonquilla, Narcissus cordubensis


Un magnifique hybride entre Narcissus cyclamineus et Narcissus asturiensis, le minuscule Narcissus x 'Minicycla'. 4 cm de haut


Narcissus tazetta pachybolbus, un petit à grand parfun, mais gélif


Et parmi des hybrides ou cultivars horticoles , le plus hâtif au jardin : 'Rinjvelt's Early Sensation'


un papyraceus gélif mais hyper odorant : 'Sheleg'



autre gélifs de la section tazetta, Narcissus tazetta 'Lis sacré des chinois'



ou sa forme double : Narcissus tazetta plena 'Constantinople'


et voilà.........................Affaire à suivre !!!

impressionnant ! Je ne connaissais pas 'Minicycla' : voilà une micro merveille à rechercher

Tous plus beaux les uns que les autres, mais j'ai un faible pour N.romieuxii qui a un air de petite chose fragile...

Autre prise de vue de Narcissus 'Minicycla' et cordubensis

Mes jonquilles lui ressemblent :



Et voici mes premiers narcisses 'Golden Harvest' en fleur: