Quelques pélargoniums

Voici un nouveau pélargonium de la section Hoarea. Pelargonium fumariifolium.


Cette plante a été obtenue de semis, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas une flemmarde.
Les 5 graines que j’ai acquises ont été collectées dans la montagne du Nardousberg, dans une grande zone appelée le Sneeuberg qui est de plus en plus considérée comme un centre d'endémisme à part entière. C’est dans la région du Cap Oriental. Ce site de Nardousberg, pas trop étudié botaniquement, est plus à l’Est que ceux répertoriés par E. M. Marais dans sa thèse.
https://core.ac.uk/download/pdf/37387023.pdf   page 178.

J’ai semé ces 5 graines le 1er mars 2021 dans un mélange classique, type trois-tiers, (terreau + sable + graviers) après les avoir écorchées un tout petit peu avec un abrasif fin. Bin oui ...    faut pas exagérer non plus. 15 jours plus tard, les premiers cotylédons faisaient leur apparition. Au retour de notre 34 ième foire aux plantules, j’ai repiqué 4 plantules dans un mélange lui aussi classique de type quatre-quarts. (ou presque). (terre du jardin + terreaux + graviers + sable) Puis, comme tous les pélargoniums géophytes de la section Hoarea, ils sont entrés en dormance l’été.  

Faut dire qu’à partir de ce moment, je les ai un peu abandonnés à leur sort. Je ne sais pas à quel moment ils sont sortis de leur dormance mais ils ont commencé à fleurir au début du mois de juin de cette année.
Ils ont donc un peu plus d’un an et mesurent une bonne vingtaine de centimètres de hauteur. C’est leur taille normale.


Au mois de juin, je me suis dit que je n’avais pas besoin de ressortir mon pinceau à polliniser vu le nombre important d’insectes qui visitent ma serre à cette époque. Eh bien, raté !  Pas une seule graine.  
J’aurai dû penser qu’avec son système de reproduction alambiqué, ça allait dérouter les insectes locaux. On n’a pas idée. 2 étamines fertiles sur 6, au garde à vous et avec leur filament tordu ... c’est sûr qu’un insecte sud-africain est inféodé à ces plantes ...  

Depuis septembre, mes pélargoniums se réveillent. Les Pelargonium fumariifolium, quant à eux, ont débuté leur nouveau cycle de végétation dans les premiers jours de ce mois. Du coup, comme pour les autres, j’ai commencé à les abreuver légèrement. Et je les ai à l’œil, histoire de voir si leurs feuilles ressemblent vraiment à celles des fumeterres en lien avec leur épithète.

Pour le moment, ce n’est pas clair.

Fumeterres, fumeterres ... moi je veux bien. On va attendre un peu.

Dans ma serre, d’autres à côté d’eux sortent également de leur dormance. Comme mes Pelargonium klinghardtense ...


... ou comme mes Pélargonium parviflorum ...


... ou encore comme mes Pélargonium auritum var. carneum.


Ça me fait penser qu’il serait temps que je leur fasse un petit toilettage.  

Il y en a de plus précoces comme mes Pélargonium appendiculatum dont on trouvera des semences sur notre prochaine « Liste des semences » de la Saja et sans doute encore dans une prochaine foire aux plantules ...


... ou comme ce Pélargonium radicatum.

j'aime bien les fleurs du premier ,il n'a pas de feuilles !!

A une époque Planète pelargonium (présentation) possédait la plus grande collection de pelargonium botaniques... Cette année on pouvait encore rencontrer Yannick Fournet sur certaines expositions et lui acheter quelques raretés.

c'est si aérien, cette floraison.
tu les conserves hors-gel tout l'hiver?

je ne savais pas qu'il fallait frotter les graines de pelargo! j'ai  tenté un semis qui n'a rien donné, il y a 2 ans.

Acantho, est-ce que pour tes semis, tu utilises parfois de la perlite ou de la vermiculite? de la fibre de coco?
j'avoue que je suis souvent déçue par les terreaux que j'achète (même assez cher)

Pour moi, le meilleur, c'est le compost maison fait à partir de bois broyé (taille de haie, d'arbustes, d'arbres) dans lequel j'ai rempoté avec ou sans gravier et sable toutes mes plantes cette année. Je n'ai jamais eu aussi peu de mortalité malgré la grêle et les chaleurs excessives. J'ai constaté que les terreaux du commerce sont effectivement chers et bien décevants car ils deviennent asphyxiants avec le temps.

le composte maison ,c'est le mayeur

Belle collection !

Je me suis essayé un peu au genre avec pelargonium boranense et pelargonium pachypodium... tu as de l'expérience pour ces espèces ?

jean-yves a écrit:

j'aime bien les fleurs du premier ,il n'a pas de feuilles !!

C’est normal. Ces pélargoniums fleurissent la plupart du temps après la mort de leurs feuilles.

ghislain40 a écrit:

A une époque Planète pelargonium (présentation) possédait la plus grande collection de pelargonium botaniques... Cette année on pouvait encore rencontrer Yannick Fournet sur certaines expositions et lui acheter quelques raretés.

Je les ai déjà rencontrés à St Jean de Beauregard. Une belle collection, c’est vrai. Mais ils ne proposaient pas de pélargoniums de la section Hoarea, ceux que j’affectionne. Ils font beaucoup dans les espèces à floraison estivale. Ces pélargoniums géophytes que je cultive se trouvent plutôt chez les pépiniéristes spécialisés dans les plantes grasses.

vero a écrit:

tu les conserves hors-gel tout l'hiver?

je ne savais pas qu'il fallait frotter les graines de pelargo! j'ai  tenté un semis qui n'a rien donné, il y a 2 ans.

Acantho, est-ce que pour tes semis, tu utilises parfois de la perlite ou de la vermiculite? de la fibre de coco?
j'avoue que je suis souvent déçue par les terreaux que j'achète (même assez cher)

Ils sont dans la serre hors gel tout l’hiver, dans des tablettes avec nappes chauffantes pour une température convenable. (Sup. à une dizaine de degrés)

Pour le prétraitement des semences, je ne le fais que pour des graines dont je ne connais pas la fraicheur. Et il faut avoir la main légère, les semences sont fragiles. Pour les plus petites, je ne fais rien. J’avais vu sur un forum anglais dédié aux pélargoniums que quelques amateurs pratiquaient ainsi.
Avec le lien suivant tu verras d’autres pratiques pour le semis de pélargonium.
https://www.geraniaceae-group.org/wp-content/uploads/2020/06/2020_2_157.pdf

Je n’ai jamais utilisé les ingrédients que tu indiques vu que mes substrats me donnent satisfaction ... Mais moi aussi, je ne suis pas très satisfait des terreaux que je trouve dans les commerces à proximité de chez moi. Mais bon ! Je fais avec.

SEB63 a écrit:

Je me suis essayé un peu au genre avec pelargonium boranense et pelargonium pachypodium... tu as de l'expérience pour ces espèces ?

Je n’ai jamais cultivé ces pélargoniums. En ce qui concerne mes pélargoniums de la section Otidia dont fait partie Pelargonium pachypodium, je sais qu’ils ont besoin de davantage de chaleur que je n’en donne à mes pélargoniums de la section Hoarea.

Je comprends mieux pourquoi P. pachypodium s'est éclaté tout l'été dans la véranda en plein cagnard alors boranense a plutôt végété dehors !...Merci du conseil !

Voici un autre pélargonium qui a fleuri chez moi cette année. Pelargonium parvipetalum. Il faisait partie de ma collection il y a de cela quelques années mais je l’avais perdu. Je ne sais plus pour quelle raison. Alors j’ai été bien content lorsque j’ai pu acquérir de nouveau quelques graines. Et voici de nouvelles photos.


Ces graines, 5 au total, ont été collectées près de Platbakkies, dans la province du Cap-Nord en Afrique du Sud. Je les ai semées en même temps que celles de Pelargonium fumariifolium, mais je n’ai obtenu que 2 plantules. Elles ont été repiquées 29 mai 2021.
Par contre, ces pélargoniums ont fleuri plus tôt, en mars, alors que feuillage commençait à peine à sécher.


Les fleurs sont relativement petites. L’effet est accentué par les sépales qui sont plus grands que les pétales. (D’où l’épithète) D’après E. M. Marais, il s’agit d’une transition entre les espèces qui ne possèdent que 2 pétales et les formes classiques à 5 pétales.
Malgré ses étamines proéminentes et chargées de pollen, je n’ai pas fait confiance aux insectes locaux pour polliniser les fleurs. Un peu tôt dans la saison. J’ai fait une pollinisation au pinceau et bien m’en a pris puisque j’ai obtenu pas mal de graines. Graines que l’on pourra se procurer dans notre distribution annuelle.

très jolieeeeeeeeeeee

En attendant les prochaines floraisons de mes pélargoniums, je continue ma présentation de ceux qui ont fleuris ces dernières années et que je n’ai pas présentés sur P-P. Et bien sûr, ils sont toujours issus de ma section préférée, les Hoarea.

Voici donc Pelargonium aestivale.

C’est en 2017, le 19 mars, que j’ai semé sans traitements particuliers les 2 graines que j’avais reçues de l’association « The International Geraniaceae Group ». Elles ont germées toutes les deux 1 semaine plus tard.
Contrairement à la grande majorité des pélargoniums de la section Hoarea, les Pelagonium aestivale se trouvent dans des zones du Grand Karoo qui sont soumises à des pluies estivales. D’où leur épithète. Néanmoins, ils fleurissent en même temps que tous ceux qui sont soumis à des pluies hivernales. Ils sont surtout hyper-réactifs et sortent de leur dormance dès que leur environnement devient un poil humide.
Cultivé dans de bonnes conditions d’éclairage, ce pélargonium  ne dépassera guère les 20 cm de hauteur. Le voici en fleurs le 3 mai 2019.


En 2021, et après une pollinisation au pinceau sur le seul qui a bien voulu fleurir, j’ai eu la chance d’obtenir ... 1 graine fertile. Bin oui ! Comme beaucoup d’autres, ces pélargoniums sont allogames.
Et vas-y que je te fais de l’herkogamie avec des anthères courtes sur pattes et des stigmates hauts perchés.
Et puis, bonjour la dichogamie. Lorsque les stigmates sont matures, ... il faut se lever de bonne heure (et sortir la loupe) pour trouver du pollen sur les étamines. Ajoutez à tout cela que les ombelles ne sont pas fichues de fleurir en même temps ...
N’empêche, semée au début de cette année, cette graine a germée 10 jours plus tard et voici le petit nouveau photographié ces jours-ci. Pour le moment, il a l’air de ressembler à un P. aestivale.  Il devrait fleurir dans quelques semaines.


Il est toujours dans son pot de semis et il est un peu gêné pour prendre sa position favorite, prostré, les feuilles couchées sur le sol.

Sinon, les Pelargonium fumariifolium présentés au début de ce topic continuent leurs croissances. On voit bien maintenant leurs feuilles de fumeterre.

quelle finesse ! quelle élégance !

Ca m'a donné envie de tenter.....Voici les 2 nouveaux arrivés : Pélargonium radium et pélargonium laxum SSP.

Belles plantes !  

Tes doigts se sont croisés sur ton clavier pour nommer le deuxième.   (2iéme photo)

Coucou     Me revoilà avec de nouveaux pélargoniums.  

Mais avant de commencer avec une nouvelle série, voici Pelargonium nephrophyllum que j’ai déjà présenté, mais uniquement avec ses pseudo-ombelles de fleurs.
Il faut savoir que, celui-là, il fait tout à l’envers. Si la grande majorité des pélargoniums de la section Hoarea fleurissent après la fanaison des feuilles, celui-ci commence à fleurir très tôt en saison et ses feuilles n’apparaîtront qu’après un certain temps .... bien après que la ou les hampes florales aient disparues.
Ce Pelargonium nephrophyllum n’a pas dérogé à la règle et après une pollinisation au pinceau, j’ai même réussi à faire une récolte de graines début novembre. Une paire de semaines plus tard, et alors que les feuilles venaient tout juste de se développer, il repart une nouvelle fois dans la même saison en floraison.  
C’est la première fois que le vois ainsi et je voulais partager cette nouvelle et atypique floraison qui est très rare.


Et pour ceux que cela intéresse, j’ai prévu d’apporter 2 plantules de 2 ans à notre prochaine FAP.


Toujours dans la section Hoarea, voici des petits nouveaux.  

Et le premier d’entr’eux est Pelargonium githagineum.
Ceux que je présente sont  issus d’un semis de graines collectées à coté de Sutherland, une petite localité située dans la province du Cap Nord, centre d’une aire de répartition assez restreinte. Malgré cela, cette espèce y pousse abondamment et n’est nullement en danger de déclin.
3 graines semées le 1er mars 2021, et 3 mois plus tard, le 29 mai, je repiquais 2 plantules. Au printemps suivant, ces pélargos ont bien fleuris et après une pollinisation manuelle, je récoltais assez de graines pour en donner à la Saja (Liste des semences 2022/2023 n°657) et pour en semer de nouveau cette année. Un semis de 5 graines puis 5 plantules qui seront bien développées pour notre prochaine Foire aux plantules. Le cycle de renouvellement est ultra rapide.

Les voici aujourd’hui. Feuilles simples et prostrées.


A remarquer un début de jaunissement du feuillage, signe d’un prochain démarrage des boutons floraux.
A ce stade de leur croissance, c’est leur pilosité qui interpelle le plus.



Ils ne devraient pas tarder pour fleurir et je posterais de nouvelles photos dès que cela arrivera.

Voici les plantules déjà prêtes pour la FAP de 2024.

Ils sont magnifiques. Quel est leur entretien en cette saison ? j'ai un Aridum et un cotyledonis ....Une simple tige avec à peine un peu de vert ....Qui végètent depuis des semaines...Merci.

Les pélargoniums que je cultive et que je présente sont en très grande majorité des pélargoniums de la section Hoarea. Ce sont des plantes géophytes qui, pour la plupart, vivent en Afrique du Sud et fleurissent en hiver. Là-bas comme ici. Ils n’ont pas un trop grand développement, ce qui m’arrange bien à cause de la surface de ma serre.  
Dès que l’humidité ambiante devient sensible, en automne, (chez moi, ça commence en septembre) ces pélargoniums entrent en végétation. Je commence alors à les arroser, mais pas trop. Lorsque les feuilles sont bien formées, je les arrose plus copieusement. Mon substrat est bien drainé, dans les 40% de gravier minimum. Puis ils fleurissent et après cette floraison et la récolte des semences, j’interromps tout arrosage. C’est le début de leur dormance et je les maintiens en état de sécheresse absolue jusqu’à qu’ils se réveillent à nouveau en automne. Cette dormance débute vers mai-juin pour les espèces les plus tardives.
C’est un peu pareil avec les pélargoniums de la section Otidia, comme P.P. kinghardtense, dasyphyllum, alternans, ceratophyllum ...

Pelargonium cotyledonis et Pelargonium aridum ne font pas partie de ces sections et ont des comportements en peu différents en culture.

Pelargonium cotyledonis. J’en avais 3, dont un bien ramifié, et je les ai tous perdu. La faute à la cochenille farineuse. Possible qu’avoir trop traité mes pélargos contre cette cochonnerie que j’ai accéléré leur déclin. Dans ma collection, ils faisaient partie des plantes les plus sensibles à la cochenille. Donc, à surveiller.
Je ne sais pas si les Pelargonium cotyledonis en culture ont une période de dormance bien définie. Ce n’était pas vraiment le cas chez moi. Ce qu’il se passait est qu’ils perdaient leurs feuilles, je ne sais plus à quelle période. Mais très peu de temps après, de nouvelles feuilles réapparaissaient aux extrémités des tiges. Dans la littérature,    il y est écrit qu’ils apprécient une dormance en été.
Question arrosage, à l’eau de pluie tempérée lorsque les plantes étaient en végétation en attendant que le substrat, au moins en surface, ait le temps de s’assécher un peu.
C’est difficile pour moi de donner des indications plus précises pour l’arrosage, surtout au niveau de la fréquence, car ces pélargoniums étaient sur des nappes chauffantes. L’évaporation est dans ce cas plus importante que s’ils étaient cultivés sans chauffage direct.
Pour le substrat, pareil que pour mes pélargoniums de la section Hoarea. Terre végétale, terreau, sable et gravier. Je pense que tout type de substrat doit convenir à condition qu’il soit suffisamment poreux.

En ce qui concerne Pelargonium aridum. Je n’ai pas beaucoup d’expérience avec cette espèce. Mais je sais déjà que c’est un rapide au niveau de sa croissance.
J’ai obtenu une dizaine de graines de la SAJA en ce début d’année que j’ai semées le 9 février. Elles ont germées 1 semaine plus tard et j’ai repiqué 8 plantules à la mi-mai dans des pots conséquents vu le développement important des racines à ce moment-là. Ils ont déjà un peu fleuri en octobre et certains fructifient, ... pour des plantes de moins d’un an. Pas mal    Je les ai photographiés aujourd’hui pour montrer leur développement.


Ils ont l’air de bien se porter. Ils sont cultivés comme les précédents, mais je crois qu’ils seront plus gourmands en arrosages. En Afrique du Sud, ils poussent dans des zones soumises à des pluies estivales, au contraire des pélargoniums des sections Hoarea et Otidia. Je crois qu’ils ne devraient pas perdre leur feuillage en totalité, un peu comme les Pelargonium dolomiticum que je cultive depuis longtemps. Néanmoins, ils perdent régulièrement des feuilles à la base et laissent à leur place des bouts de pétioles secs comme on peut déjà le deviner sur la photo suivante. (À moins que l’on laisse les feuilles sèches sur le tronc). Et le tronc, ...  il va grandir, ce qui va leur donner un air un peu déglingué.  
Je pense aussi que si je les cultivais sous une luminosité plus intense que celle que l’on peut trouver par ici, ils auraient un port bien plus compact.


Ce ne sont pas des plantes que je garderais longtemps. Leur développement est trop important ... vu que ma serre n’est pas extensible. Si la place ne me manquera pas dans ma voiture, je les apporterai à notre Foire aux Plantules l’année prochaine.

je ne connais pas ,il son volumineux

Mille mercis pour toutes ces indications précieuses... Que je vais essayer de mettre en pratique le mieux possible. En tout cas, les tiens sont magnifiques. Bon WE.

Les miens démarrent tout juste dans la serre