à cause du gel ?

Vero , l'an passé tu doutais de l'effet du gel sur la rareté des fruits et des fleurs . Tu pensais que l'utilisation des pesticides en tuant les insectes polinisateurs étaient responsable de cela . Au regard de se qui se passe en 2018 je pense moi que le gel à non seulement été le responsable de nos faibles récoltes de fruits mais aussi de la disparition des insectes polinisateurs . Pour eux pas de fleur donc rien à manger . Cette année aucune matinée de froid et abondance de fleurs ( les prunus , cerisiers et pratiquement tous mes arbustes à floraison printanière avait été gelé l'an passé ) . Ce matin une petite promenade au jardin était emplie du bruit des milliers d'insectes au travail .

c'est rassurant d'entendre à nouveau bourdonner chez toi.
cette année , s'il y a un peu plus d’insectes que l'année dernière , il n'y toujours plus aucune abeilles domestiques, très peu de bourdons, pas de papillons. d’ailleurs nous avons eu aussi -10 °C pendant une semaine, très tardivement.
en fait, si ! il y a eu quelques abeilles domestiques au printemps, mais on les a vu mourrir dans la maison sur les vitres, déboussolées, ou par terre dehors, comme chaque printemps. y a vraiment un pb parce que normalement elles ne se perdent pas dans la maison.

l'année dernière, le gel était là, certes, mais les fleurs se sont éclosent juste avant . les arbres étaient remplis de fleurs. il n'y a eu quasiment pas de fruits sauf sur mon poirier autofertile qui en a donné 20 kg.

Du coup cette année, mon mari a fabriqué un hôtel à insectes pour attirer d’autres espèces d'abeilles qui s'éloignent beaucoup moins loin que l'abeille domestique (donc moins efficaces, mais en échange qui sont sensées rester dans le jardin). il a réussit a en élever 4 ou 5 espèces !

l'hôtel à insectes est appuyé sur l'abri de jardin. Juste au-dessus il y a une longue branche de pommier boskoop . et bien cette branche qui surplombe l 'hôtel à insectes est remplie de pommes. au moins 5 fois plus que le reste de l'arbre (il est large). quand elles seront plus grosses, je ferai une photo.

En fait il faudrait faire plusieurs petits hôtel à insectes, un sous/dans chaque fruitier!

bref: gel et manque de pollinisateurs, sans doute les 2.
mais si on ne met plus que des plantes autofertiles ( c'est la tendance en agronomie, comme quoi, ils sont conscients du problème), çà va finir de faire disparaitre les insectes. tout cela à l'air insoluble.

que les traitements anti insectes soit responsables de la raréfaction des insectes polinisateurs cela me parait évident mais l'interdiction des deux produits particulièrement nocifs sont surement une avancée . Pour ce qui est des variétés auto fertiles je crois que c'est pour permettre la culture d'une seule variété sans être obligé de cultiver une autre variété pour avoir une fécondation croisée . Surtout intéressant pour les jardins d'amateur .

Hier, saisi au vol sur un phlomis,




Instructif, ton retour d'expérience sur l'hôtel à insectes, Vero.

ce qui se passe dans mon jardin n'est évidement pas ce qui se passe ailleurs . Actuellement Cistus laurifolius est en pleine floraison et les abeilles en font leur lieu de butinage préféré . Cela dure du matin à midi ensuite il n'y aplus aucune fleur .

je peux enfin vous montrer Cistus laurifolius un vrai restaurant à abeille !

Je ne sais pas à quoi ressemble les jardins qui vous entourent, mais par chez moi, c'est affligeant : haie de thuya, pelouse tondue toutes les semaines à ras, et avec tout ça, un gros buddleia ou une herbe de la pampa (rose si possible) pour décorer. Certains de mes voisins traitent tout le pourtour de leur terrain par-dessus le marché (traitements qu’ils se procurent chez l’agriculteur du coin) ou bétonnent pour faire parking et terrasse (utilisée 3 ou 4 fois par an !). On a beau faire des efforts, planter local (un concept que les gens acceptent dans leur assiette mais rarement dans leur jardin !), poser des nichoirs, des abreuvoirs, des tas de bois secs, si on est tout seul à faire ça, l'intérêt est franchement faible. Le plus épatant, c’est d’entendre que « dans le temps, y avait plus d’abeilles » ! Mais toi, tu fais quoi dans ton jardin à part tondre et planter des bégonias ? Rien !
Malgré tout, je trouve que je m’en sors plutôt bien (mais pour combien de temps encore ?) : j’ai recensé entre 20 et 30 espèces d’oiseaux depuis cet hiver dans le jardin (dont plusieurs reproductions), une petite colonie de bourdons s’est installée dans un nichoir à oiseaux (comme quoi, parfois il suffit de pas grand-chose) et les tritons continuent de venir se reproduire dans le petit bassin.
Tout n’est pas encore perdu et je crois qu’on peut encore sensibiliser les gens autour de nous. On a fait classer notre jardin « refuge de la LPO » par exemple. C’est purement symbolique, mais en mettant un petit panneau à l’entrée, dans la rue, on a remarqué que ça attirait l’intérêt des voisins. Et quand le voisin se plaint de voir « nos » orties pendre un peu trop d’ampleur, ça permet au moins d’amorcer un début de discussion…
Moi je crois vraiment que le problème n’est pas qu’au niveau agricole. Je ne connais pas la superficie totale des espaces cultivés dédiés aux particuliers. Mais je suis certain qu’il y a quelque chose à jouer dans ces espaces. Dans certains parc régionaux, on distribue des lots d’essences locales pour faire des haies dans les jardins. C’est une super initiative. Mais c’est tellement anecdotique… Clairement, il manque des mesures incitatives à destination des particuliers, une vraie éducation des enfants sur ces sujets, et bien entendu, une vraie politique en faveur de la biodiversité.