Ce n’est pas évident de trouver des graines de ces plantes, elles viennent de ChileFlora ? Et sous quelle forme vas tu recevoir l’acide ?
Alors, de toutes les
Viola que tu a listées, il n’y a que
V. auricolor et
V. subandina que je n’ai pas testées. Et avec des taux de réussite plus ou moins corrects, j’ai obtenu des germinations avec
V.V. atropurpurea, cotyledon, fluehmannii et
V. volcanica. Rien avec
V.V. congesta, philippii et
V. rosulata.Mes meilleurs résultats ont été obtenus avec
V. cotyledon, et
V. fluehmannii, autour de 60, 70% ….. ben oui
…… quand même !
Attention, cela ne veut sans doute pas dire que ce sont les plus faciles à faire germer. C’était, peut être, tout simplement parce que leurs graines étaient les plus fraîches. Il faut dire que rares sont les vendeurs qui, honnêtement, donnent les années de collecte des graines sur leurs catalogues.
Mais bon ! Cela ne devrait pas être trop rédhibitoire vu que les semences de ces violettes sont données pour garder leur pouvoir germinatif plusieurs années…… si elles ont été correctement stockées.
D’un strict point de vue germinatif, je pense que ce n’est pas trop compliqué d’obtenir des résultats dans la mesure où l’on respecte le protocole proposé par Lucius et que l’on soit précautionneux.
Je développe un poil quelques points.
La scarification de ces graines avec un papier abrasif fin est une méthode nouvellement proposée et je ne l’ai pas fait sur les graines que j’ai semées. Ce choix d’affaiblir le tégument tient peut être au fait qu’ il est fort possible qu’il se renforce avec l’âge et qu’il fasse plus ou moins barrage à l’absorption de l’acide gibbérellique. Alors, comme certains le disent …. qui peut le plus peut le moins.
Je ne sais pas si on obtient de bons résultats sans l’aide de l’acide gibbérellique, mais son utilisation me semble plus que nécessaire si on ne veut pas attendre « des siècles » pour voir se pointer les premiers cotylédons.
Le dosage et la durée d’application du GA3 sont purement empiriques. Je ne connais pas d’études comparatives sur ce sujet …. et avec ce type de violettes. (Mais peut être que cela existe) Cela vient de l’étude qu’a faite Norman C. Deno sur l’utilisation de l’acide gibbérellique GA3 pour annihiler les retardateurs de germination qu’ont les semences des plantes alpines.
Pour ses essais, il n’a utilisé qu’un seul dosage à 1000 PPM et une durée d’application, ou d’absorption, de 24 heures.
Problème ; après la germination, les plantules ont une fâcheuse tendance à plus ou moins s’allonger. Ce qui n’est pas anormal, vu que c’est de cette manière que les viticulteurs obtiennent de belles grappes de raisins, … bien allongées. Pour les plantes alpines,
….. c’est pas très bon.
Pour y remédier, il faudrait ; soit réduire le dosage à 750 PPM, voire 500, soit diminuer le temps de l’absorption ……. mais comment savoir, ou même se faire une idée, sans connaître la fraîcheur des semences et sans essais préalables.
La solution pour éviter de perdre la plantule par étiolement, serait de la planter dans un pot en laissant un espace de quelque centimètres entre son bord supérieur et la surface du compost, et de le combler progressivement avec un petit gravier si d’aventure la plante s’allonge de trop.
Il est à noter que ces plantes ont un énorme besoin de lumière pour se développer. En cas de manque, la plantule s’allongera. Et si on combine le GA3 avec un manque de luminosité,
…. on peut obtenir des lianes. Si les germinations débutent en hiver, il faudra peut être prévoir un éclairage d’appoint. Voilà pour le GA3.
Je pense que tu as déjà vu ce post ;
https://plantes-passion.forumactif.fr/t1507-utilisation-de-lacide-gibberellique-ga3Voici un lien qui permet de comparer les méthodes Deno et Bertrand ;
http://www.jlhudsonseeds.net/GibberellicAcid.htm
La température de germination. Elle se situe aux alentours de 4°C. Les variations ne servent à rien, à part perdre du temps. Donc, dès que les graines sont semées, (et humidifiées) il faut les mettre au froid, et les y laisser. C’est pour cette raison que le semis dans de la perlite et stocké au frais dans le réfrigérateur est une bonne solution. Mais si on n’est pas le maître des lieux dans la maison,
mieux vaut prévenir le chef que la germination de ces
Viola peut prendre ….. un certain temps.
Comme l’a écrit Lucius, une mauvaise gestion de l’arrosage est sans doute la principale cause de la perte des ces espèces en culture. Et comme l’a écrit fleurbleue, je pense que la meilleure solution pour les conserver consiste de les cultiver avec la méthode du double pot, qui, de fait, oblige d’une certaine manière à les conserver dans une serre alpine. On a déjà parlé de la culture en double pot sur le forum , mais ……. je ne sais plus où ni à quelle occasion. (il y a aussi le tuf ou l’hypertufa)
L’idéal serait de planter la graine germée (attention aux manipulations) dans un compost assez minéral. Du genre avec de 60 à 70% de gravier.
Un truc que l’on dit rarement. Le substrat doit être acide. Je ne sais pas à quel niveau le Ph doit se situer, mais il faut éviter le calcaire. (à ne pas oublier aussi pour l’arrosage)
Si on a pas le droit d’utiliser le réfrigérateur,
….ça arrive, un semis plus traditionnel est possible dès que les températures extérieures tournent autour de 3 ou 4°C. Les délais pour obtenir des germinations peuvent être bien plus longs qu’un séjour à température constante dans le réfrigérateur.
L’arrosage par capillarité des semis.
Une petite remarque sur ce type d’humidification. (c’est celui que j’utilise pour mes semis)
Un substrat contenant trop de gravier ralenti la progression de l’eau. Et pour que le substrat soit bien humidifié jusqu’à la surface du semis, une grande partie est totalement saturée par l’eau. C’est encore un problème. Et je ne m’étale pas sur les risques d’assèchement lors de grosses chaleurs.
Si on met du gravier dans nos mélanges, c’est pour oxygéner les racines des plantes. Trop d’eau = pas suffisamment d’air = mort par asphyxie de la plante.
Il faut donc trouver un compromis avec les éléments drainant à incorporer dans le substrat réservé au semis. C’est pour cela que je crois qu’il ne faut pas trop exagérer avec le gravier en mélange. Pas plus de 40 à 50% ….. Pour retarder le dessèchement en surface du compost, il faut recouvrir le semis de petit gravier, …. avec des grains de 2 à 3mm., c’est pas mal. Et on évite le plein soleil. On peut aussi recouvrir le semis d’une vitre ou d’un film plastique, mais attention à bien penser à les retirer aux premiers signes de germination, sinon
…...
Il ne faut pas oublier non plus de sortir les pots de leur terrine après un trempage pour que l’excèdent d’eau s’évacue sous peine de conserver cette mauvaise oxygénation du substrat.
A une certaine époque, Nat nous avait fait l’éloge de la tourbe pure pour les semis, mais j’avoue ne pas avoir encore essayé.
J’ai évoqué les essais de N. C. Deno sur la germination des
Viola Rosulates dans ce post. On en trouvera le détail avec ces liens.
Seed germination, theory and practice.
http://ddr.nal.usda.gov/dspace/bitstream/10113/41278/1/CAT10633450.pdf
First supplement to the second edition of Seed germination theory and practice.
http://ddr.nal.usda.gov/dspace/bitstream/10113/41279/1/CAT30988245.pdf
Second supplement to Seed germination theory and practice.
http://ddr.nal.usda.gov/dspace/bitstream/10113/41277/1/CAT30988246.pdf
L’explication symboles et des abréviations utilisés se trouve à la dernière page du premier livre.