quand j'ai connu ces côtes, fin années 70, des "aménagements" existaient déjà, mais étaient encore assez light, et cette espèce était encore relativement courante, parfois représentée par de fortes touffes de dizaines de bulbes, jusque dans les stations touristiques, sur les reliques de dunes, le long des allées, dans les jardinets réalisés par les "locaux", bref un peu partout...
Mais avec les aménagements massifs réalisés par la suite, ces stations ont été détruites, par ignorance, les nouveaux espaces verts n'utilisant pas cette espèce ni guère d'autres espèces locales d'ailleurs, les anciens jardins, cabanons, petits terrains de loisir et autres places de camping utilisés par les gens de l'arrières pays ont soit été interdits et détruits, soit "normalisés", rentabilisés et par conséquent...détruits (dans leur forme originelle)
"On" a prétendu que la cueillette sauvage a fortement nui à cette espèce, mais je crois que c'est une excuse, pour ne pas dire un mensonge.
J'ai personnellement été pris en "flagrant délit'' de transplantation par un monsieur du domaine maritime. Quand je lui ai montré ce que j'avais fait, et expliqué d'où venaient ces bulbes (et d'autres plantes) dont j'avais parsemé cette dune (ex dune, jadis sise plage des battus (es? uts?, souviens pas de l'orthographe exacte), au Grau d'Agde), avec l'assentiment des locataires du terrain, plus du voisinage, et des copains qui y montaient une paillote saisonnière, il m'a au final chaudement félicité.
Du coup, il a même régularisé certains aspects litigieux de la paillote, au vu là aussi des travaux de protection réalisés sur cette dune.
Les bulbes provenaient d'un chantier d'aménagement de St Pierre la mer, et aussi des "cabanes" de Fleury, en fait des destructions de zones littorales pour créer du parking...
Les entrepreneurs, ignorants de l’existence des ces plantes avaient été super à l'écoute de mes explications, et avaient vraiment collaboré à en sauver le maximum( surtout àSt Pierre), j'en avais peut être eu des centaines au final.
En plus de les mettre de coté quand ils les remarquaient, je pouvais circuler à ma guise dans les chantiers, vaguement déguisé en ouvrier TP pour ramasser ce que je pouvais trouver.
Quand on explique gentiment aux gens, et qu'on peut agir sans gêner leur boulot, ça se passe en général très bien.
J'en avais mis aussi vers la plage "sauvage" de St Pierre, il doit en rester encore, malgré que la tempête de 99 aie beaucoup modifié les dunettes, et surtout les passages de bull qui ont suivi pour "remettre en état" la digue de sable qui protège les anciens prés salants ou paissaient encore il y a peu des taureaux noirs. (qui ne consomment pas cette plante)
J'en avait donné plein au gérant d'un camping de la Tamarissière (Agde) qui en avait planté plein autour de la réception (en enfant du pays, fan inconditionnel) et au propriétaire de la centrale bétonnière d'Agde encore, un impressionnant grand monsieur, chef gitan, dont la femme aimait aussi beaucoup les plantes...
Je ne sais pas ce que sont devenues toutes ces implantations, je ne vais plus par là bas depuis des lustres...ce fut un sursis pour ces plantes...
La dernière fois que j'en ai vu en conditions sauvages, c'est vers les salins de Gruissan.
On m'a dit qu'il en reste encore un peu de ci de là, mais il doit y en avoir plus dans les quelques vieux jardins côtiers survivants que dans la nature actuellement, du moins dans notre région.
Je sais que cette espèce n'est pas en danger d'extinction, car elle se trouve un peu partout autour de la méditerranée, et sur les côtes atlantiques, mais je trouve dommage que par chez nous, cette plante, facile à vivre dans ses conditions maritimes, n'aie pas été prise en compte et intégrée dans les plans d'aménagement littoraux.
Sa floraison vaut bien celles des exotiques qu'on y utilise, et se marierait fort bien avec...
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Sam 17 Aoû 2019 - 19:54
